Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 11 juillet 1906

Procès-verbal de la Séance du 11 Juillet 1906.

Présidence de M. Darboux

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. Poincaré a reçu, de M. l'abbé Moreux, une lettre relative à l'Observatoire solaire qu'un généreux donateur a l'intention de créer à Bourges ou aux environs : il a surgi des difficultés inattendues sur lesquelles M. Moreux donnera des renseignements verbaux.

M. Courty écrit de <l'Observatoire de> Bordeaux au sujet du mémoire rédigé par la mission de cet observatoire chargée d'observer l'éclipse de 1905 ; il demande quels arrangements avaient été pris avec M. Rayet pour le texte et pour les planches de ce mémoire.

M. Bigourdan indique quelques modifications qu'il lui paraîtrait avantageux d'apporter dans la Connaissance des temps, à la distribution des positions moyennes des étoiles fondamentales.

En premier lieu il pense que, dans le Supplément, on pourrait supprimer les logarithmes des quantités a, b, c,… a', b', c'… servant au calcul des positions apparentes. Ces quantités se rapportent à un mode de calcul qui n'est avantageux que lorsqu'on a à calculer, pour une même étoile, un assez grand nombre de positions apparentes, ce qui est un cas exceptionnel sauf dans les bureaux de calcul des Ephémérides telles que la Connaissance des temps. Aussi ne construit-on plus de catalogues tels que ceux de l'Association britannique et de [mot illisible] qui donnaient ces quantités. D'ailleurs ces quantités auxiliaires varient lentement et il [est] inutile de les répéter tous les ans. Si l'on juge que leur utilité soit réelle, c'est dans le catalogue même des fondamentales qu'on devrait les trouver. Il lui semble donc que les quantités f, g, G – sont amplement suffisantes.

M. Loewy s'oppose à la suppression de ces quantités a, b, c,… a', b', c',…et croit qu'elles sont, au contraire très utiles. Cela a été établi après examen approfondi.

Continuant l'exposé des modifications qu'il préconise, M. Bigourdan pense que dans le supplément on pourrait, [barré : si l'on persiste à] traiter sur le même pied toutes les Ephémérides, et faire pour le Berliner Jahrbuch et les Ephémérides de Milan comme pour l'American Ephemeris et le Nautical Almanac.

M. Loewy répond que le Supplément de la Connaissance des temps ne tient pas compte, à ce point de vue, du Berliner Jahrbuch parce qu'il n'emploie pas les constantes de la Conférence de Paris. Et quant à l'Ephéméride de Milan, elle a été reprise depuis peu et on ignore si elle pourra paraître longtemps.

M. Bigourdan voudrait aussi que les positions moyennes des étoiles fondamentales données par la Connaissance des temps ne fussent pas dispersées en deux endroits, partie avant les positions apparentes, partie dans le supplément.

M. Bouquet de la Grye dit que la partie qui précède les positions apparentes a été ajoutée parce qu'elle se trouvait déjà dans d'autres éphémérides.

M. Bigourdan répond que dans les autres éphémérides cela ne présente pas d'inconvénient puisque toutes les positions se trouvent réunies, ces éphémérides ne donnant pas de supplément pour d'autres fondamentales. Dans la Connaissance des temps, ajoute-t-il, ce morcellement est gênant et se répercute d'ailleurs sur les étoiles occultées, dont on est obligé de chercher les positions en trois endroits différents de la Connaissance des temps.

Pour lui, dit-il, en résumé il supprimerait les logarithmes des quantités a, b, c,… a', b', c'… et il donnerait [barré : les positions] en un seul endroit, en supplément, les positions moyennes de toutes les fondamentales ; une colonne de ce catalogue serait réservée pour indiquer dans quelle des 5 éphémérides existantes on peut trouver la position apparente.

Enfin, il y aurait lieu de voir s'il serait vraiment utile de répéter tous les ans ce catalogue : peut-être suffirait-il de le donner de 5 en 5 ans, ce qui serait une grosse économie.

M. Loewy répond qu'il ne peut accepter ces modifications.

Sur la proposition de M. le Président, la question est renvoyée à la Commission de la Connaissance des temps.

Une discussion s'établit ensuite sur l'utilité que présente l'exploration des régions polaires, [barré : et] sur la valeur du degré géothermique et sur les plus grandes profondeurs auxquelles on est parvenu jusqu'ici.

M. Deslandres rappelle ce projet de creusement d'un puits très profond, projet qui avait été mis en avant à l'occasion de l'exposition universelle de Paris en 1889.

M. Bouquet de la Grye signale dans une publication l'indication d'un puits de mine en Silésie où la profondeur atteinte serait de 2004^m et où la température mesurée serait de + 70°.

M. Deslandres signale un mémoire anglais sur la radioactivité des roches et où le dégagement de la chaleur terrestre est expliqué par cette radioactivité.

Divers membres, M. le Président, M. Poincaré, etc. parlent sur la valeur du degré géothermique et sur sa variation avec le relief superficiel.

Enfin M. Loewy indique comment les choses paraissent s'être passées sur la Lune.

La séance est levée à 4^h½

Le Secrétaire

G. Bigourdan