Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 23 avril 1913

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 23 Avril 1913.

Présidence de M. Baillaud

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Après la lecture du procès verbal de la séance du 16 avril, le Président fait observer que, dans sa réponse au g^al Bassot, il n’a pas voulu affirmer que les Américains ne se serviraient pas d’observations à l’Astrolabe ; la vérité est qu’il n’en a pas entendu parler.

D’autre part, M. Bigourdan rappelle que le Directeur de l’Observatoire de Paris a mis les Annales à la disposition du Bureau pour la publication, dans un format suffisamment grand, des tables de précession.

Le Président annonce que la commission de l’Annuaire s’est réunie à l’Observatoire le Lundi 21 Avril et qu’elle se réunira de nouveau aujourd’hui même au Bureau, après la séance.

Il communique au Bureau :

1° le faire part de la mort, à Pontoise, de M. Fénon, ancien directeur de l’école d’horlogerie de Besançon, artiste adjoint ; le Bureau adressera des condoléances à madame Fénon.

2° Une lettre de l’Union des Associations Internationales de Bruxelles qui demande le C^te-Rendu des éphémérides astronomiques.

3° Une dépêche du ministère de l’Ins^on Pub^que envoyant en communication au Bureau une copie de la circulaire <que> les Aff^res Et^res viennent d’adresser à nos représentants à l’étranger, sur la demande du comité provisoire de la commission internationale de l’heure, en vue de réaliser la constitution définitive de la dite commission et du Bureau International de l’heure créés à Paris au mois d’Octobre dernier.

4° Une dépêche de l’Ins^on Publique autorisant le Président du Bureau à employer M. Simon comme calculateur temporaire.

Le Président donne lecture d’un projet de lettre rédigé par M. Lebeuf pour demander, au nom des directeurs d’observatoires de province, la création, par le ministère de l’Ins^on Pub^que, de 4 places d’astronomes ; création justifiée par l’augmentation de travail qui résultera de la nécessité pour ces observatoires de participer aux déterminations de l’Heure conformément à la nouvelle convention internationale. Après une discussion à laquelle prennent part le Président, l’A^l Fournier, M. Darboux, M. Bigourdan, M. Lallemand le Bureau décide de prendre lui-même l’initiative du vœu que la lettre de M. Lebeuf était destinée à présenter au Ministre.

M. Andoyer présente au Bureau les épreuves qu’il vient de recevoir du Berliner Jahrbuch pour 1916. La rédaction est faite conformément aux conventions internationales : le méridien de Greenwich a remplacé le méridien local.

Le G^al Bourgeois signale au Bureau le retour en France de la mission envoyée par le ministère de la Guerre aux Etats-Unis pour procéder aux opérations préliminaires de la mesure de la différence de longitude entre Paris et Washington. Il cède la parole au C^dt Ferrié qui expose sommairement les résultats obtenus par la mission. Son rapport détaillé sera remis à la prochaine séance.

Voici l’exposé du C^dt Ferrié conformément à la note qu’il a bien voulu me remettre

"Le rôle de la mission était le suivant :

A. Déterminer au moyen d’essais les difficultés que présentera l’opération définitive projetée pour l’hiver 1913-1914 et initier les techniciens américains aux détails opératoires.

B- Faire, si les circonstances le permettent, une première mesure approximative de la différence de longitude Paris-Washington.

C- Préparer de concert avec les autorités américaines intéressées un avant projet de programme des opérations définitives, en prenant pour base les propositions de l’Observatoire de Paris en ce qui concerne la partie astronomique.

Les résultats obtenus ont été les suivants :

A- Des installations radiotélégraphiques et électriques, analogues à celles qui pourront être installées l’hiver prochain, ont été faites à la station radiotélégraphique d’Arlington. Les montages et procédés ont été expliqués en tous détails aux électriciens américains. Il a été reconnu que les principales difficultés provenaient des perturbations électriques naturelles et du brouillage causé par d’autres stations.

B- Pendant 12 nuits on a exécuté toutes les opérations nécessaires pour faire une mesure approchée en utilisant l’astrolabe à prisme pour la détermination des heures locales à faire à Washington et à Paris. Malgré des orages exceptionnellement violents et des brouillages presqu’ininterrompus, on a pu avoir deux soirées communes ayant permis la comparaison des heures locales et trois soirées pouvant être utilisées pour déterminer approximativement la correction à apporter aux comparaisons par suite du temps nécessaire à la propagation des ondes.

C- Plusieurs réunions ont eu lieu entre la mission française et les techniciens américains, (astronomes et radiotélégraphistes) pour établir un avant projet des opérations de l’hiver prochain. Cet avant-projet peut être résumé brièvement comme suit :

Les installation et opérations auront lieu du 1^er Novembre au 31 Mars, avec échange des observateurs en Janvier

Deux missions seront constituées, une française et une américaine opérant isolément et simultanément

Les observateurs seront installés dans les observatoires mêmes de Paris et de Washington. Des opérateurs supplémentaires seront placés dans les stations radiotélégraphiques de la tour Eiffel et d’Arlington pour effectuer pendant les opérations, [barré : dans les stations] <astronomiques les comparaisons> de pendules locales installées dans ces stations, d’une part avec les signaux de la T.S.F. et d’autre part avec les pendules directrices des observatoires (Réglées dans les 2 cas)

Enfin, si le matériel nécessaire peut être mis au point en temps utile, on procèdera également à des expériences spéciales, ayant pour but de déterminer avec la plus grande précision possible, à la mesure de la vitesse de propagation des ondes entre Paris et Washington. Ces expériences sont d’ailleurs tout à fait indépendantes de celles relatives à la mesure de la longitude."

Le Président remercie le C^dt Ferrié de sa communication et le félicite ainsi que ses collaborateurs du travail qu’il ont accompli et qui est de nature à augmenter le prestige de la France à l’étranger.

Il informe le commandant de la visite qu’il a reçue des astronomes américains qui ne pensent pas être en mesure d’opérer pendant l’hiver 1913-1914. Dans son opinion, il conviendrait de commencer les opérations dès le mois d’Octobre.

27 Avril 1913

Le Sécrétaire

Ph Hatt