Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 28 mai 1913

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 28 mai 1913
Créateur Hatt, Philippe (1840-1915)
Contexte Volume 1910-1913
Date 1913-05-28
Contributeur Hatt, Philippe (1840-1915); Baillaud, Benjamin (1848-1934);
Identifiant O1910_1913_188
Format 18,8 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 28 Mai 1913.

Présidence de M. Baillaud

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Le Président communique une lettre de M. Schaer astronome adjoint à l’Observatoire de Genève qui remercie le Bureau du témoignage de sympathie qu’il a bien voulu lui accorder et demande un certificat officiel de patronage pour l’œuvre qu’il entreprend au mont-Salève en territoire français.

On répondra à M. Schaer que tout en restant sympathique à son entreprise, le Bureau ne peut pas délivrer un certificat de cette nature qui risquerait d’être interprété comme une intervention dans un domaine extra scientifique.

Le Commandant Ferrié présente au Bureau un travail qu’il vient de terminer, intitulé : "Etude des divers procédés que l’on pourrait employer pour mesurer la vitesse de propagation des ondes hertziennes entre Paris et Arlington".

Cette étude offre un intérêt pratique en <ce> sens que la durée de la propagation entre Paris et Washington, 2/100 de seconde environ, n’est pas négligeable et qu’il y aura lieu d’en tenir compte dans les observations de haute précision ; elle présente d’autre part un intérêt théorique car elle pourra renseigner sur le mode de propagation des ondes, en permettant de décider si elle se fait par l’air ou par l’eau, ou à la fois par les deux éléments.

Plusieurs procédés pourront être employés pour cette mesure.

1° méthode des coïncidences par l’œil et l’oreille. Cette méthode présente des difficultés d’application ; il faudrait produire des battements radiotélégraphiques très rigoureusement espacés, en raison de l’approximation nécessaire de 1/1000 de seconde. Le courant alterné de la tour Eiffel à 1/42 de seconde, ne permet l’espacement régulier qu’à 1/84 de second près. Le Cdt Ferrié propose de charger le condensateur du [barré : co] circuit générateur des ondes au moyen d’un commutateur tournant, et de provoquer la décharge à intervalles égaux en tirant des projectiles entre les pôles de l’éclateur, trop éloignés pour que l’étincelle puisse jaillir spontanément. Si, comme il l’espère, le tir se produit avec une régularité absolue, son instantanéité entraînera celle de la décharge, l’étincelle devant jaillir au moment précis où le projectile passera entre les pôles. Malheureusement, la station d’Arlington ne possède pas le matériel nécessaire pour la production d’étincelles uniques de grande puissance, et la méthode proposée n’est pas applicable actuellement.

2° Une autre méthode consiste à substituer l’enregistrement photographique à l’audition, en inscrivant sur une bande le battement de la pendule et les signaux radiotélégraphiques. L’appréciation des coïncidences se fait [barré : avec une] <avec une> grande précision.

3° Enfin il est possible de renoncer aux coïncidences avec l’emploi d’un appareil de mesure du temps, d’une délicatesse extrême, c’est le diapason. Les expériences faites par M. Abraham ne laissent pas de doute sur l’efficacité de ce procédé, que le Cdt Ferrié est disposé à accepter de préférence à tout autre.

Il exprime l’avis qu’il y aurait lieu d’essayer la méthode entre Paris et Toulon en opérant ainsi sur une distance de 750 kilomètres environ. La mesure pourrait se faire au mois de Juin et ne durerait guère plus de quatre jours. M. Lippmann approuve beaucoup ce projet de tentative. La distance de Paris à Toulon est 50 fois plus grande que celle que l’on a employée pour déterminer la vitesse de la lumière. Il pense que l’on pourrait se rendre compte de l’entraînement de l’éther [barré : par suite] <résultant> du mouvement de translation de la Terre dans l’espace. Mais il serait d’avis de renoncer à l’emploi du galvanomètre, et d’essayer d’un système de fractionnement direct du temps permettant d’observer à <l’oreille> l’époque précise de l’arrivée du signal radiotélégraphique.

Le Bureau décide de faire sienne la proposition du Cdt Ferrié, et c’est sous son patronage que les essais auront lieu entre Paris et Toulon.

1 Juin 1913

Le Sécrétaire

Ph Hatt

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Baillaud, Benjamin (1848-1934)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1910-1913
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 28 mai 1913”, 1913-05-28, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 20 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6210

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