Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 4 juin 1913

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 4 Juin 1913.

Présidence de M. Baillaud

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Le Président communique

1° une lettre du Ministre des Affaires Etrangères qui transmet une brochure de M. Tafiño, directeur de l’Observatoire de Quito, relative à la différence de longitude entre Quito et Guayaquil. Cette mesure mettrait Guayaquil par 82°13’48".55 à l’Ouest de Paris.

[barré : ²(Greenwich.)²]

2° Un faire part de la mort de M. Luiz G. Léon sécrétaire de la Société astronomique de Mexico

3° Une demande de renseignements [de l’Aero Manuel ?]

4° Une circulaire indiquant comme nouvelle adresse de Sir Norman Lockyer :

Hill Observatory – Salcombe regis – Devon

M. Picard informe le Bureau que la Commission de l’Annuaire a pensé à renouveler le chapitre de Sarrau sur le point critique des fluides, qui ne se trouve plus en harmonie avec les progrès récents de la Science. – Approuvé.

M. Darboux demande que le Bureau se procure un Taschenbuch publication allemande contenant de nombreux tableaux qui peuvent être utiles pour la rédaction de l’Annuaire.

M. Andoyer demande au S. H. de lui communiquer les chiffres des tableaux de la page 88 de l’Annuaire. Heure "de l’Arrivée du Mascaret".

M. Renaud fait observer qu’il y a un inconvénient à prédire un phénomène qui peut ne pas se produire. Le Mascaret qu’il a eu l’occasion d’étudier spécialement est très variable dans ses manifestations. Par vents d’Ouest qui font monter l’eau dans la baie de Seine, le mascaret peut disparaître complètement. L’annonce de l’Annuaire pourrait tromper quelques touristes et donner lieu à des réclamations. Il paraît donc nécessaire de joindre aux chiffres du tableau une note restrictive mettant le public en garde contre une déception possible. A moins qu’on ne préfère supprimer le mot "mascaret" pour le remplacer par un titre plus général tel que arrivée du flot ou renversement du courant.

Le Bureau prie M. Renaud d’étudier une solution.

M. Bigourdan a eu occasion de voir M. Kokulesco dont l’Observatoire a été installé par des constructeurs français et qui demande si le Bureau pourrait lui prêter des instruments pour l’Observation de l’éclipse de 1914. [barré : M. Bigourdan pense d’ailleurs que la question n’exige pas de réponse immédiate.]

M. Deslandres ne sait si nous avons assez d’appareils pour pouvoir consentir à aliéner ceux dont nous aurons besoin nous-mêmes à l’occasion de ce phénomène astronomique. Le Président est d’avis d’attendre, pour s’occuper de l’éclipse de 1914, que la question encore pendante de la mission de longitude Paris-Washington soit définitivement résolue. M. Darboux rappelle que nous avons pris l’engagement de ne plus demander de crédits pour l’observation des éclipses. Il pense que nous sommes des savants mais aussi des patriotes. Il serait immoral de demander de l’argent pour observer une éclipse quand le pays se débat au milieu de difficultés financières causées par des armements de première nécessité. Restons sur le terrain excellent de la mission franco-américaine où les intérêts de la science sont étroitement unis à ceux du pays.

L’A^l Fournier appuie le dire de M. Darboux en souhaitant que nous n’éparpillons pas nos forces.

Le Président [barré : désapprouve] <est d’avis que> le système d’organisation directe des missions par le Bureau <présente quelques inconvénients>. Il préfèrerait en laisser l’initiative aux Services publics en bornant l’action du Bureau à la collaboration et au patronage scientifiques.

Le G^al Bourgeois fait observer que l’initiative des Services publics gagnerait à être stimulée par celle du Bureau qui a seul qualité pour faire valoir l’intérêt scientifique d’une question par opposition au système utilitaire des administrations.

M. Darboux demande où se trouvent les instruments que le Bureau a successivement achetés à l’occasion de diverses missions organisées par lui.

Le Bureau décide de prier M. Tessier de vouloir bien dresser la liste de ces instruments et de leurs destinations actuelles.

Le C^dt Ferrié présente une note intitulée : Etude des procédés à employer pour effectuer des comparaisons pendant les opérations de détermination de la longitude Paris-Washington.

Cette note est destinée à servir de base de discussion pour l’établissement des appareils de comparaison par T.S.F. Les opérations ont été séparées en deux parties tout à fait distinctes : l’Astronomie et la Comparaison. Les observations astronomiques se font dans les observatoires ; les comparaisons dans les stations radio-télégraphiques. Chacune des opérations exigera un observateur distinct. On peut dire par avance que c’est le comparateur qui aura le plus gros travail et qu’il faudrait doubler au besoin. C’est peut-être ce qui deviendra nécessaire pour la comparaison rigoureuse des garde-temps de l’Observatoire avec la pendule d’émission des signaux.

Pour cette mesure il faudra déterminer tous les temps perdus des mécanismes fonctionnant automatiquement entre l’Observatoire et la station radio-télégraphique. Il y aura toujours deux séries de signaux : pour la mission américaine et pour la mission française.

7 Juin 1913

Le Sécrétaire

Ph Hatt