Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 septembre 1913

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 septembre 1913
Créateur Jobin, Amédée (1861-1945)
Contexte Volume 1910-1913
Date 1913-09-24
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945); Deslandres, Henri (1853-1948);
Identifiant O1910_1913_208
Format 19 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 24 Septembre 1913.

Présidence de M. Deslandres –

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le Pt donne lecture :

1° d’une lettre de M. Angot, transmettant une demande de M. l’Ingr en chef du Post-Office, demandant un exemplaire de la brochure du Ct Ferrié sur la réception des signaux radio-télégraphiques.

2° d’une lettre de M. Leroy, horloger à Paris, relative à sa candidature.

3° d’une lettre de M. Gauthier-Villars demandant des manuscrits pour l’Annuaire de 1914 et la Connaissance des temps de 1916.

M. Andoyer rend compte à ce sujet que tout ce qui est relatif à la Connaissance des temps est en cours d’exécution et sera prêt en temps utile. Pour l’Annuaire il ne reste que les manuscrits de M. Amagat d’une part et de M. Raveau de l’autre. Ces documents vont être envoyés incessamment.

M. le Pt communique au Bureau les divers documents du dossier [barré : de l’Heure] du Congrès de l’Heure, mis à sa disposition par le Ministère de l’Instruction Publique.

Le Bureau décide de remettre la discussion de ces documents à la séance prochaine.

M. le Gl Bourgeois présente au Bureau une requête de M. le Gl Liautey [Lyautey] relative à l’Heure au Maroc.

Le Maroc est à cheval sur 2 fuseaux comprenant, l’un la région Rabat-Fez, l’autre la région Marakech-Casablanca. M. le Gl Liautey préconise l’adoption de l’heure de Paris-Greenwich. Elle donnerait sur l’heure locale des différences de 20’ pour Fez 27’ pour Rabat et 40’ pour Mogador. Mais elle aurait l’avantage de donner la même heure, heure métropolitaine, pour toute l’Afrique française du Nord et par suite les mêmes notations pour les heures de ses trains, paquebots, paquebots de la métropole etc. Il se présente, il est vrai, le point de vue spécial de Tanger. Mais cette ville emploie l’heure de Lisbonne depuis le 15° siècle et Lisbonne est dans le fuseau Greenwich-Paris.

Après échanges d’observations et une discussion à laquelle prennent part M. le Gl Bassot, M. Bigourdan et le Gl Bourgeois, le Bureau décide que le Pt écrira à M. le Gl Liautey que l’avis du Bureau est pour l’adoption au Maroc d’une heure unique qui sera celle de Paris.

M. le Pt rend compte de ses démarches à l’Instruction Publique, relatives à la Mission Paris-Washington. Chaque membre de la Mission recevra comme lettre de Service une copie de la lettre de Service Générale certifiée par le Pt du Bureau. Cette lettre porte l’indication des indemnités et prérogatives des membres. La réquisition à la Cie Transatlantique est faite. Chacun des 4 membres du 1° groupe touchera avant son départ une avance de 2500 frs – Au sujet du départ des deux membres physiciens, Mrs Abraham et Gignon, le Ministère de l’Inst. Publique demande que ces Messieurs lui soient désignés par le Bureau, car il ne reconnait jusqu’à ce jour comme missionnaires que Mrs Simonin, Viennet, Carrié [Carrier] et Auverny.

Il demande en outre que les fonctionnaires désignés par le Bureau soient d’accord avec les Départements et Administrations dont ils ressortissent.

M. le Pt soumet à l’approbation du Bureau une lettre dans ce sens à M. le Ministre de la Marine, relative à M. le Lt de vaisseau Gignon. Il lui signale le très grand prix que le Bureau attache à la collaboration de cet officier qui servirait de trait d’union entre la 1° Mission dont il a déjà fait partie et la Mission actuelle.

M. Abraham est ensuite introduit et entendu. Il explique qu’il est d’accord d’une part avec M. Borel et d’autre part avec M. Bayet. M. le Pt invite M. Abraham à traiter de même avec M. le Recteur de l’Académie des Paris et avec M. le Doyen de la F [Faculté] des Sciences.

M. Bigourdan rend compte au Bureau des travaux de la commission de la Mission Paris-Washington, réunie sous sa présidence Samedi dernier pour prendre une décision relativement à la méthode à employer définitivement dans les opérations projetées. La discussion a porté sur l’emploi ou du chronographe ou du chronomètre. L’élément astronomique de la Mission opine pour le chronographe à cause de la liaison plus sûre des diverses parties de l’opération. L’élément physicien « écouteur » préconise au contraire l’emploi du chronomètre pour sa commodité plus grande et ses chances plus grandes d’observation de bonnes coïncidences.

M. Bigourdan signale qu’au cours des essais auxquels a procédé la Commission, le chronographe a présenté une différence de 3/100 de seconde avec la pendule fondamentale et ce dans l’espace d’une demie-heure environ.

M. le Ct Ferrié propose, pour mettre les opérateurs d’accord, de prendre, comme pendule fondamentale, la Riffler A2.

Chronographe et chronomètre lui seraient comparés par la méthode Abraham. Ce dispositif, pour être installé à Paris et à Washington, nécessiterait l’achat de 4 galvanomètres soit une dépense d’environ 4 000 frs.

M. le Pt fait remarquer que le devis de la Mission ne présente qu’un imprévu de 2400frs. Cependant on peut envisager un virement des frais du personnel physicien, réduit de 4 à 2 membres, aux frais du matériel. Enfin M. le Ct Ferrié professe l’achat éventuel d’un des appareils pour la Guerre.

Le Bureau décide l’achat des 4 instruments et charge le Ct Ferrié de terminer au plus tôt cette affaire avec la Maison Carpentier.

Le Bureau décide en outre que cette méthode, sera expérimentée aussitôt que possible, et que le départ du 1° Groupe de la Mission sera retardé et fixé au 4 octobre prochain.

Mrs les Membres de la Mission Paris-Washington sont introduits. M. le Pt leur souhaite la bienvenue et leur présente les vœux du Bureau pour le succès des opérations qu’ils vont entreprendre.

Interrogé par M. le Pt sur les causes du retard du départ de la mission, M. Simonin répond que la Commission n’avait pu terminer, dans sa séance du Samedi 20 octobre [septembre], les discussions entamées et que d’autre part le matériel pouvait ne pas être prêt pour le 27 [barré : Octobre] <septembre>.

Il expose ensuite au Bureau les difficultés que créerait aux astronomes l’adoption d’une méthode nouvelle en quelques points, méthode qui, à son avis, ne diminuerait pas sensiblement les erreurs accidentelles signalées par Mrs Abraham et Ferrié. La méthode N° 1 permet d’enregistrer des coïncidences ou des interruptions distantes seulement de quelques secondes. La commission l’a partiellement reconnu puisque, tout en préconisant la méthode N° 2, elle a admis qu’il serait bon de remplacer les battements à période de 37s. par les battements à période de 50s ±2s.

De plus, les recherches faites à Paris par M. Abraham auraient peut-être conduit la commission à des conclusions différentes si, au lieu d’étudier la pendule, le chronographe et le chronomètre fonctionnant à Paris, on avait opéré sur la pendule de Washington et sur le chronomètre destiné à fonctionner en même temps que le chronomètre Leroy. Il fait observer que les erreurs de seconde faites sur la lecture d’une bande chronographique peuvent être soumises à vérification et qu’il n’en est pas de même pour les erreurs de lecture au chronomètre. Plusieurs séries d’observations ont été faites au début de Septembre par la méthode N° 1 à la Tour Eiffel. Aucune des méthodes N° 1 ou N° 2 n’a été expérimentée entre Arlington et la Tour Eiffel. Il conclut que, si la méthode N° 2 est admise, les astronomes feront de leur mieux pour l’appliquer. Mais en ce moment ils ne sont familiarisés qu’avec la méthode N° 1 qui leur avait paru en Juin dernier devoir être adopté [sic] de préférence à la méthode N° 2.

M. le Pt demande à M. Claude son avis sur les vues exposées par M. Simonin.

Sur la proposition de M. Simonin d’affecter à chacune des missions (opérant en un même lieu) une pendule, M. Claude demande que des comparaisons soient effectuées avant et après les observations astronomiques. M. Claude fait ressortir les avantages qui en résulteraient puisqu’elles permettraient de contrôler les marches relatives des pendules et serviraient en outre à lier les observations américaines et françaises à tout instant de la soirée.

Sur l’invitation de M. le Pt, M. Abraham signale l’intérêt d’inscrire avec un seul style à la fois les courants donnés par les tops de l’Horloge directrice, et ceux émis par le micromètre impersonnel. Le chronographe galvanométrique à une plume, dont il s’est déjà servi, pourrait être utilisé. Mais on aurait une précision pratiquement absolue – dépassant le 1/1000 de seconde – avec un chronographe photographique inscrivant automatiquement des fractions de seconde. L’expérience en a été faite et ne présente aucune difficulté. M. Abraham propose d’installer un tel chronographe photographique à l’Observatoire de Paris et un autre à l’Observatoire de Washington. Ces appareils qui reproduiraient le dispositif préconisé plus haut par le Ct Ferrié, fonctionneraient en même temps que ceux des astronomes et ne troubleraient en rien leur marche.

Les membres présents échangent leurs observations au sujet de ces communications de plus haut intérêt au point de vue du succès de la Mission. La limite de précision parait pouvoir être reculée au-delà de ce que l’on avait espéré d’abord. Malheureusement les méthodes nouvelles proposées n’ont pas été l’objet de la pratique courante des missionnaires désignés dès le mois de Juin.

M. Simonin demande au Bureau de lui dire la méthode qu’il devra employer. M. l’amiral Fournier signale les inconvénients d’imposer une méthode, même serait-elle meilleure, mais dans la pratique de laquelle les expérimentateurs ne seraient pas absolument confirmés.

M. le Pt, sur l’avis des membres présents, déclare laisser aux Membres de la Mission toute liberté sur la méthode à employer. Les préférences du Bureau sont indiquées par la décision de sa commission, mais il ne désire pas les imposer. M. le Pt exprime l’espoir qui semble résulter des explications des divers missionnaires présents que, jusqu’au 4 octobre, date du départ du 1° Groupe de la Mission, les expériences préparées déjà pourront faire ressortir la possibilité d’adopter les très importants perfectionnements proposés par les membres physiciens, sans que les membres astronomes puissent en concevoir d’inquiétudes pour la sécurité de leurs opérations.

Sur la proposition de M. le Pt, le Bureau décide de réunir la Commission de l’Heure Lundi prochain pour l’étude des questions qui seront soumises au prochain Congrès.

La séance est levée à 5h½.

Le Secrétaire provisoire : A. Jobin

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Deslandres, Henri (1853-1948)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1910-1913
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 septembre 1913”, 1913-09-24, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 28 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6230

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