Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 1er avril 1914

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 1° Avril 1914.

Présidence de M. Baillaud.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le P^t donne connaissance au Bureau 1° d’une lettre de M. le Ministre de la Guerre l’informant qu’il a transmis les félicitations et remerciements du Bureau à M. le G^l Bourgeois et aux capitaines Levesque, Carrier, Perrier et Drouin, ainsi qu’à M. le C^t Ferrié et au personnel subalterne de la Tour, [mot barré] 2° d’une lettre de M. le Ministre de l’Instruction Publique demandant à M. le Président d’exprimer à MM. Renan, Simonin, Viennet, Abraham et Claude sa satisfaction pour les éminents services qu’ils ont rendu à la science française. Ces 2 lettres en réponse à la lettre de M. le P^t en date du 20 C^t [informant ces Ministres ?] de l’heureuse [terminaison ?] des opérations de la mission Paris-Washington.

M. le P^t donne lecture d’une lettre de M. le Ministre de la Marine demandant l’avis du Bureau sur la prolongation de la mission de M. Le L^t de vaisseau Auverny. Cette mission devrait être prolongée de deux mois si le Bureau juge que M. Auverny doive faire les réductions de ses observations. Dans le cas contraire, il serait remis à la disposition de la Marine. Après une discussion à laquelle prennent part M. l’Amiral Fournier, M. Renaud, M. le Général Bassot le Bureau décide, en raison de l’intérêt majeur qu’il y a au point de vue scientifique que les observateurs procèdent eux-mêmes aux calculs et réductions de leurs observations, que M. le P^t écrira à M. le Ministre de la Marine dans le sens d’une prolongation de la Mission de M. Auverny. En faisant aider M. Auverny par un calculateur de l’Observatoire, cette prolongation pourrait n’être que de 1 mois, au lieu des 2 mois qui seraient nécessaires à M. Auverny travaillant seul.

Sur la proposition de M. Andoyer, le Bureau adressera à l’Amirauté anglaise 1 volume des Annales et 1 Annuaire contenant le travail de M. le C^t Guyou sur la graduation décimale des cartes françaises. Il n’a pas été possible de retrouver de tirage à part de ce travail.

M. Andoyer, délégué du Bureau aux fêtes du 3° centenaire de Neper, signale l’intérêt qu’il y aurait pour le Bureau de s’inscrire à ces fêtes comme « Membre fondateur » ce qui lui donnerait droit aux [barré : deux] volumes qui seront publiés à cette occasion. La souscription est de 50frs. Le Bureau accepte en principe. Pour autorisation de dépense, au point de vue comptable, M. le P^t en rendra compte par lettre au Ministre de l’Instruction Publique.

M. Andoyer annonce qu’il a terminé ses tables trigonométriques fondamentales à 15 décimales, valeurs naturelles.

M. le P^t transmet à M. Andoyer les félicitations unanimes du Bureau pour cet important travail dont l’utilité est de premier ordre.

M. Andoyer annonce d’autre part qu’il a entrepris [barré : la / de] d’établir une table de logarithmes à 22 décimales pour les nombres de 100.000 à 200.000.

M. Bigourdan expose au Bureau une [barré : étude] <proposition> sur les moyens de réaliser rapidement et économiquement le calcul des coordonnées équatoriales (Ascension droite et Déclinaison) des étoiles du Catalogue et de la Carte photographique du Ciel, pour celles de ces étoiles qui se trouvent dans les zônes échues aux observatoires français : Paris – Bordeaux – Toulouse et Alger.

L’utilité de ce travail semble indiscutable. Les observatoires de Catane et d’Helsingfors donnent déjà, en ce qui les concerne, ces coordonnées exactes. L’observatoire de Potsdam donne les mêmes coordonnées, mais approchées.

M. Bigourdan rappelle l’exemple du [barré : tables] <catalogue> de Lalande publié par l’Association Britannique alors que ce travail semblait incomber aux astronomes français.

Abordant ensuite les moyens d’exécution, M. Bigourdan signale que ces calculs coûtent, à l’Observatoire de Toulouse 6^f,50 le cent d’étoiles et que même, M. Cosserat espère atteindre le prix de 0^f,05 [barré : pièce] par étoile. Cependant, M. Bigourdan n’envisage pas la possibilité de faire exécuter ce travail avec le personnel des observatoires ni avec leur budget. Il pense que l’on pourrait s’adresser pour cela à des personnes de bonne volonté [barré : qui] désireuses de faire un travail scientifique utile, avec la perspective de distinctions honorifiques que le Bureau [barré : pourrait] <s’attacherait à> leur faire obtenir. [barré : facilement].

M. Baillaud répond qu’il s’agit pour la France de 2.000.000 d’étoiles et par suite, dans l’hypothèse de 0^f,05 par étoile d’une somme de 100.000 frs. Il ne croit pas à l’exécution suivie d’un projet aussi vaste par des volontaires. Catane, après 15 ans de ce travail, en est encore au début de son entreprise. A Paris, ce travail, même réduit aux 15.000 étoiles indispensables, dépasserait actuellement les forces du Directeur et du personnel en raison des travaux en cours. M. Lagarde, chef du Service des calculs a estimé à 0^f,40 le prix du calcul d’une étoile.

En tout cas, nos étoiles ne sont pas rapportées à des fondamentales définitives et, pour entreprendre utilement un semblable travail, dans l’hypothèse où il deviendrait possible, il faudrait attendre que le Catalogue de repères soit terminé.

M. Lallemand rend compte au Bureau qu’il a reçu la nouvelle du Portugal de la numération de l’heure légale de 0 à 24. M. le C^t Ferrié rend compte que M. Brillé a installé à la Tour un appareil pour l’observation des coïncidences d’une manière continue. M. Brillé désirerait présenter son appareil au Bureau, soit à une de nos séances soit à l’Observatoire. Le Bureau décide que cette présentation aurait lieu à une de ses séances de Mai. Sur la proposition de M. Andoyer le Bureau décide d’examiner les candidatures pour les places de correspondant et d’artiste à la première séance de Mai et de procéder aux élections à la séance suivante. M. le P^t signale au Bureau qu’un inventeur allemand de Fulda lui a écrit au sujet d’une pendule synchronisée par T.S.F. M. Kolchütter [Kohlschütter] consulté a fait savoir que le Gouvernement allemand avait été également saisi de cette question par la même personne et avait refusé de mettre à sa disposition [barré : une] <la> station de T.S.F. qu’elle demandait. M. le P^t a répondu dans le même sens.

M. le C^t Ferrié signale à ce sujet que M. Brillé a réalisé un dispositif de remise à l’heure automatique, qui semble devoir être mis complètement au point incessamment.

M. Bigourdan signale, au sujet de la question des sismogrammes examinée dans la précédente séance, que le concours de M. Gonessiat [Gonnessiat] a été sollicité par 2 observatoires allemands.

M. Picard [barré : expose] résume au Bureau un travail de M^rs Fabry et Buisson sur le nebulium, son poids atomique, et une mesure de la température des nébuleuses basée sur une intrépétation [interprétation], dans la théorie cinétique des gaz, de l’élargissement des raies spectrales fournies par le nebulium.

M. le Président souhaite la bienvenue à M. Lebeuf, correspondant du Bureau, qui assiste à la séance.

La séance est levée à 4^h¾.

Le secrétaire provisoire :

A. Jobin