Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 12 avril 1916

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 12 avril 1916.

Présidence de M. Carpentier.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

La correspondance manuscrite ne comprend qu’une dépêche ministérielle, en date du 10 avril 1916, qui accorde ; comme chaque année, un secours de 250 francs à Madame Souchon, veuve d’un membre adjoint du Bureau des Longitudes.

M. Renaud dépose quelques exemplaires de sa brochure sur la détermination de la méridienne par l’azimut de la Polaire, tirée par le Service géographique de l’Armée à mille exemplaires. M. le Président annonce que M. Andoyer prépare un exposé du problème du point en ballon. A ce sujet, M. Lallemand dit que cette détermination est facile à l’aide de 3 stations radiotélégraphiques, mais on fait remarquer que cette méthode est impraticable en temps de guerre parce que les dépêches sont interceptées par l’ennemi.

A propos de la question de l’avance d’une heure légale en France pendant les mois d’été, question posée devant le Parlement, M. Darboux a remis une note pour demander que cette proposition, avant son adoption, soit soumise à l’examen de nos alliés anglais et italiens. Le Bureau estimant qu’une pareille question entre dans ses attributions, une discussion s’engage à son sujet. Elle est examinée au point de vue de ses conséquences économiques et scientifiques. Au point de vue économique, il paraît évident que les habitants de la campagne, qui forment la grande majorité de la population, n’en tiendront aucun compte et qu’ils continueront à se lever et à se coucher avec le soleil. Quant aux habitants des villes, il semble qu’une ordonnance de police suffirait pour faire fermer les établissements publics une heure plus tôt. M. Picard pense que c’est là une question de volonté, soumise à l’appréciation des citoyens, dans laquelle il n’est nullement nécessaire que le Gouvernement intervienne par une loi. On fait remarquer en outre que cette révolution dans les horaires des chemins de fer pourrait amener des catastrophes. Au point de vue scientifique, il faut considérer le trouble qu’un changement d’heure peut apporter, dans les relations internationales, pour l’annonce des phénomènes et les difficultés qu’éprouveraient, dans l’avenir, les érudits voulant se livrer à l’étude des observations faites dans ces périodes de changement d’heure.

[report en fin de procès-verbal : Après cet examen, le Bureau décide qu’il y a lieu d’émettre le vœu que le projet de loi soit repoussé et, pour cet objet, de présenter une note à l’Académie des sciences. Il charge de la rédaction de cette note M. Lallemand qui la rédige séance tenante. Il la soumet ensuite à ses collègues qui l’adoptent à l’unanimité. Ce vœu est annexé à la séance.]

M. Bigourdan rend compte des travaux de la commission de l’Annuaire qui s’est réunie avant la séance pour [barré : la mise au point] <réduire l’étendue> de la partie concernant les étoiles. Les résolutions de la commission sont [mot barré] adoptées. [barré : par le Bureau] M. Baillaud fait part au Bureau des difficultés qu’il rencontre dans l’établissement des tableaux des éléments des comètes.

La séance est levée à 16^h45^m.

Pour le Secrétaire,

le Secrétaire-Bibliothécaire

J. Tessier