Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 23 mai 1917

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 23 Mai 1917.

Présidence de M. CARPENTIER.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

I.- Au sujet de la proposition de M. LALLEMAND d’établir une courte notice biographique des membres du Bureau des Longitudes depuis sa fondation, M. BIGOURDAN dit qu’il a déjà préparé une [barré : travail analogue] <liste des membres>. Le manuscrit a été emporté par M. JANSSEN et n’a pu être retrouvé. M. BIGOURDAN veut bien recommencer l’étude en la plaçant comme annexe à la Table de la Connaissance des Temps qu’il prépare pour être insérée comme notice dans [barré : l’Annuaire de 1919] <le prochain volume des Annales>.

M. Ch. LALLEMAND propose de prendre comme modèle l’ouvrage que M. LACROIX vient de faire paraître sur les membres de l’Académie des Sciences. Il pense qu’il est utile que cette publication soit faite le plus tôt possible.

II.- M. Ch. LALLEMAND donne lecture de la lettre qu’il a reçue de M. HINKS, secrétaire de la “Royal Geographical Society” de Londres, et dont voici la traduction :

Mon Cher Collègue,

"Je vous serais reconnaissant si vous pouviez m’envoyer, quand il vous conviendra, tous les documents ayant trait à la constitution et à l’établissement du "Bureau des Longitudes". La note que j’ai insérée dans le numéro du "Geographical Journal" a produit un effet "plus immédiat que je n’osais l’espérer. L’Hydrographer, M. le Contre-Amiral PARRY, estime en effet qu'il y aurait de nombreux avantages dans le rétablissement de notre "Board of Longitudes", qui fut supprimé il y a plusieurs années. Pour faire aboutir ce projet, il serait très désirable de connaître beaucoup de détails sur la constitution du "Bureau des Longitudes" qui, dans ces quinze dernières années, a fourni un exemple si frappant des avantages qui résultent d'une telle institution lorsqu’elle est conduite avec énergie et sagesse"

"Croyez-moi, votre très sincèrement,

HINKS."

Le Bureau décide qu’en raison de son importance cette lettre sera gardée dans ses Archives. M. LALLEMAND a fait adresser à M. HINKS par les soins du Secrétaire-Bibliothécaire un exemplaire de la publication où sont réunis les lois, décrets, arrêtés relatifs à l’organisation du Bureau des Longitudes.

III.- M. le Président donne lecture du décret du 19 mai 1917 par lequel MM. Ch. LALLEMAND et APPELL, membres de l'Académie des Sciences, sont nommés membres titulaires du Bureau des Longitudes aux places vacantes par suite du décès de M. le Général BASSOT et de M. DARBOUX.

M. le Président souhaite la bienvenue et adresse au nom du Bureau toutes ses félicitations à MM. Ch. LALLEMAND et APPELL qui le remercient.

IV.- M. le Président rend compte de l’entretien qu’il a eu avec M. le Directeur de l’Enseignement supérieur pour lui faire connaître qu’à l’unanimité le Bureau avait manifesté sa préférence en faveur de M. DEBORDE comme Secrétaire-Bibliothécaire. La nomination de M. DEBORDE aura lieu à bref délai. M. CARPENTIER a aussi entretenu M. Lucien POINCARÉ des échanges de télégrammes entre les observatoires et il a reçu l’assurance que la question est en bonne voie.

D’autre part M. BAILLAUD a bien voulu se charger de préparer lui-même les adresses des lettres qui seront envoyées aujourd’hui aux observatoires alliés. Il est recommandé aux membres du Bureau d’écrire de leur côté des lettres privées aux directeurs avec lesquels ils sont en relations personnelles pour appuyer les propositions contenues dans la circulaire.

Le Secrétaire donne lecture de la liste des directeurs auxquels s’adresse le Bureau. M. le Président et M. Emile PICARD pensent qu’il y aurait peut-être intérêt à pressentir d’autres observatoires, notamment en Amérique. Le Bureau poursuit en effet un double but : d’abord favoriser les observations astronomiques en dehors de toute ingérence allemande, puis préparer par cette voie d’autres accords de même nature dans les diverses branches de la Science. Dans ces conditions il y aurait avantage à élargir le plus possible notre champ d’action.

M. BAILLAUD fait remarquer que l’observatoire d’Harward a toujours été chargé des transmissions pour l’Amérique et qu’il convient de ménager cette situation ; il résulte d’ailleurs de cette manière de faire une économie indispensable. Toutefois dans la lettre qu’il écrira à M. PICKERING, il pourra poser la question.

M. HAMY est d’avis qu’il ne faut pas pour commencer trop élargir le cercle des correspondants.

M. ANDOYER pense qu’il est nécessaire de s’adresser directement au Japon et aussi au Brésil ; on pourrait, pour ce dernier Etat, prendre comme intermédiaire l’amiral do BRAZIL E SILVA [Brasil e Silva], membre correspondant du Bureau.

M. le Président charge le Secrétaire de centraliser les adresses.

M. BIGOURDAN demande qu’on profite de cette occasion pour obtenir les coordonnées de certains observatoires qui ne se trouvent pas dans la Connaissance des Temps ; il cite notamment celui de Barcelone.

M. le Président donne lecture de la lettre qu’il a rédigée pour informer les directeurs des observatoires de province qu’une circulaire a été adressée aux observatoires des pays alliés. Le Bureau en approuve la rédaction.

V.- M. RENAUD fait connaître qu’un signal hertzien a été récemment installé aux Etats-Unis, près de atterrages de New-York. Il en donne la description d’après l’Avis aux Navigateurs n° 665 (1917) Il indique ensuite les caractéristiques des 3 signaux hertziens actuellement en essais en France, à Créach, à Sein et au Havre. Il signale que le mode de perception des signaux est encore imparfait et ne permet [barré : pas] d’avoir qu’un relèvement peu précis. A cette occasion M. LALLEMAND parle de nouveaux appareils adoptés par les Allemands pour enregistrer les radiations à longue portée ; M. CARPENTIER dit que ce système est celui qu’avait imaginé Maurice JOLY et dont la description a été donnée dans le Comptes-Rendus de l’Académie des Sciences quelques jours avant la mort de ce jeune savant.

M. Emile PICARD rappelle les expériences de TOSI et BELLINI sur le relèvement des signaux hertziens.

VI.- M. HAMY analyse les principaux articles parus dans les périodiques envoyés au Bureau.

L’un d’eux traite de la non concordance des raies solaires d’absorption et d’émission du fer. On avait d’abord pensé que la variation de longueur d’onde dépendait de la pression. Il y a une¹ autre explication ; il existe des vapeurs refroidies qui descendent de la surface et ce mouvement a une influence sur la position des raies. En réalité les deux causes : descente et pression doivent agir pour produire cet effet. En se basant sur ces principes on a pu avoir par des expériences une idée de la pression de la photosphère. On peut rattacher à cette étude celle des variations de diamètre du Soleil, étude fort importante dont M. HAMY a déjà parlé et sur laquelle il se propose de revenir.

Un autre article est consacré aux nébuleuses spirales, qui sont concentrées autour du pôle de la voie lactée ; on a déterminé leurs vitesses radiales qui sont très supérieures à celles des astres de [barré : la voie lactée] <ce groupement>. On peut en conclure que ces nébuleuses n’appartiennent pas à la voie lactée.

VII.- M. Ch. LALLEMAND signale l’intérêt qu’il y aurait à avoir l’installation du téléphone au Bureau des Longitudes ; il suffirait d’avoir un poste secondaire dépendant du poste central de l’Institut. Le Bureau émet un vœu favorable à la proposition de M. LALLEMAND ; le vœu sera transmis à la Commission Administrative de [barré : l’Académie des Sciences] <Institut>. [en marge de ce paragraphe, au crayon de papier : j’ai préparé la lettre au président]

VIII.- Le Secrétaire du Bureau est chargé de demander à M. le Général BOURGEOIS de vouloir bien se charger d’écrire la notice nécrologique de M. le Général BASSOT à insérer dans l’Annuaire de 1918.

IX.- M. HAMY fait connaître que M. LACROIX, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, a bien voulu se charger de réviser pour l’Annuaire² de 1920 la densité des minéraux donnée dans cet ouvrage.

X.- M. Emile PICARD fait connaître que l’Abbé VERSCHAFFEL a été naturalisé français en 1900. Dans ces conditions, il n’existe au Bureau aucune place vacante parmi les membres correspondants français.

La séance est levée à 16h.40.

Le Secrétaire,

J. Renaud