Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 juillet 1918

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 juillet 1918
Créateur Hamy, Maurice (1861-1936)
Contexte Volume 1914-1918
Date 1918-07-10
Contributeur Hamy, Maurice (1861-1936); Carpentier, Jules (1851-1921);
Identifiant O1914_1918_257
Format 18,1 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 10 juillet 1918.

Présidence de M. Carpentier

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

I M. Bigourdan appelle l’attention du bureau sur l’œuvre de l’astronome Louville qui vivait au XVIIIe siècle. Son observatoire était placé rue de Taranne. C’est lui qui inventa la méthode, employée aujourd’hui, pour mesurer les hauteurs méridiennes des astres, dans laquelle interviennent à la fois des lectures de cercle et des pointés exécutés avec une vis micrométrique. Le premier il a reconnu, par l’observation, le déplacement angulaire de l’écliptique. Mais cette découverte qui allait à l’encontre des idées, admises de son temps, fut contestée au point qu’il ne put arriver à publier son mémoire sur la question. <Au même observatoire> [barré : Il] <Delisle> vit également que la valeur obtenue, pour le diamètre du soleil, augmente quand l’ouverture de la lunette d’observation diminue, à une époque où les phénomènes de diffraction n’étaient pas encore élucidés.

II M. Andoyer prévient le bureau qu’il compte s’absenter, pour une assez longue période.

III M. Lallemand revient sur une question soulevée, dans une précédente séance, par M. Picard, au sujet de la conférence qui doit se réunir à Londres, sous les auspices de la royal society, en vue de prendre une décision sur la [barré : rapports] conduite à tenir, vis-à-vis des puissances centrales, après la guerre, en ce qui concerne les rapports scientifiques internationaux. La royal society admet que les propositions à faire, pour modifier une organisation fonctionnant avant 1914, reviennent de droit aux initiateurs de cette organisation. En conséquence, c’est au bureau des longitudes qu’incombe le soin de se prononcer sur [barré : la question projetée] <l’opportunité> de l’élimination des membres des nations ennemies, de [barré : l’] <la future> association [barré : future] <de l’heure>. On pourrait, par la même occasion, présenter un projet exposant les modifications, reconnues utiles, à l’ancien état de choses.

M. Picard estime que l’on doit se borner à poser une seule question, touchant l’association de l’heure, à la conférence : Oui ou non tolèrera-t-on les puissances centrales dans la nouvelle organisation ? il ne faut pas étouffer une question de principe sous des détails qui peuvent être réglés par des artifices diplomatiques. Le bureau a uniquement besoin de savoir, avant de se prononcer, si l’on peut se passer du concours du groupe austro-allemand.

M. Baillaud dit qu’il s’est déjà entretenu de la question avec M. Lecointe, président de fait de l’association de l’heure. D’après M. Lecointe, l’association, au point de vue du droit international, est inexistante, vu qu’il n’y a eu à son sujet aucune ratification diplomatique. On peut donc faire table rase du passé, sans pourparlers préalables. Il y a eu, il est vrai, des fonds versés entre les mains du directeur de l’observatoire, par le Brésil, la Suède, la Tunisie et la France ; mais ils ont été mis en réserve à la caisse des dépots et consignations et pourront être restitués, en cas de réclamation. La Serbie avait envoyé 400f, à un moment donné. En raison de sa situation depuis la guerre, cet argent a été rendu de la main à la main au chargé d’affaires de ce pays.

L’intervention des étrangers, depuis la fondation de l’association qui date de 1913, s’est réduite : 1° à des envois de cartes postales de Greenwich, faisant connaitre les coïncidences de l’heure locale avec les signaux ; 2° à des communications irrégulières par T.S.F. de M. Sampson, directeur de l’observatoire d’Edimbourg, fournissant des renseignements analogues ; 3° à des lettres de l’observatoire de Leyde faisant savoir que l’heure de cet établissement est parfaitement d’accord avec les signaux ; 4° En Suisse, les signaux de la tour Eiffel règlent les indications d’un service horaire, intérieur à la confédération, qui donne toute satisfaction aux intéressés ; 5° Enfin, d’après un mémoire publié à Gênes, sur l’émission des signaux horaires, il n’y a aucune critique à adresser à l’organisation actuelle.

En conséquence, le maintien du bloc austro-allemand, dans une organisation nouvelle, ne s’impose en aucune manière.

M. Picard estime qu’il convient de ne pas trop mettre en avant le fait de la non existence de ratifications diplomatiques, pour éliminer, sans phrases, les Allemands de l’association de l’heure. Il y a, il ne faut pas l’oublier, beaucoup d’autres associations internationales, pour lesquelles cet argument ne peut être invoqué. Il sera cependant nécessaire d’arriver à [barré : les] en faire sortir les membres originaires des pays ennemis.

M. l’amiral Fournier rappelle que l’union économique des alliés, à la tête de laquelle se trouve le président Wilson, va se faire à l’exclusion complète de nos ennemis. La portée des actes diplomatiques, suscités à cette occasion, s’étendra sans peine hors du domaine économique ; en sorte que les conventions anciennes relatives aux associations scientifiques internationales s’écrouleront d’elles-mêmes.

Sur la demande de M. Appell, M. le président met aux voix la déclaration suivante, formulée par M. Lallemand et destinée à être communiquée à la conférence de Londres par les délégués du bureau :

« Le bureau des longitudes estime qu’il est désirable de constituer, après la guerre, un service international de l’heure, à l’exclusion des puissances centrales. »

Ce texte est adopté à l’unanimité.

La séance est levée à 16h45.

M. Hamy

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Carpentier, Jules (1851-1921)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1914-1918
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 juillet 1918”, 1918-07-10, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 28 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6499

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