Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 2 octobre 1918

BUREAU DES LONGITUDES

Procès Verbal de la Séance du 2 Octobre 1918

Présidence de M. ANDOYER, vice-président.

Le procès Verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au livre des entrées.

I – M. RENAUD présente au Bureau un diagramme publié par l’Hydrographic Départment de Tokio [Tokyo] donnant les heures du lever et du coucher du soleil aux divers jours de l’année sous des latitudes de 0 à 60°. M. RENAUD fait observer à ce propos l’activité toujours plus grande que manifeste le bureau hydrographique japonais ; il constate aussi avec regret que toutes les indications portées sur la carte sont données en caractères cunéiformes.

II – M. CLAUDE rappelle, à propos du problème des droites de hauteur, la construction graphique qui permet de trouver très simplement le point le plus probable à l’aide de 3 droites formant un triangle et représentant chacune un lieu du point cherché.

III. – M. HAMY entretient le Bureau de la question de la constante solaire ; il rappelle les travaux d’Abbott qui a exprimé l’opinion que cette donnée était variable. Il semble résulter en effet des dernières expériences de ce savant que les variations existent et qu’elles se reproduiraient dans une période de 14 jours, représentant la moitié de la durée de la rotation du soleil sur lui-même.

M. DESLANDRES exprime le regret qu’on ait laissé à quelques savants Américains le soin de cette étude. La question est selon lui, d’une telle importance qu’il aurait vivement désiré la création d’un observatoire Français en vue de la recherche de la constante solaire ; il rappelle les démarches qu’il a tentées à cet effet ; mais il n’a pas pu aboutir.

Les variations paraissent probables ; il n’y a pas toutefois de certitude absolue. L’étude est d’ailleurs difficile par suite de l’influence de l’atmosphère terrestre, en particulier de la vapeur d’eau, sur les radiations solaires.

L’atmosphère solaire possède aussi un pouvoir absorbant qui est variable ; on a constaté l’influence de ces variations sur la constante solaire, comme on pouvait le supposer.

M. DESLANDRES rappelle les observations faites par M. VIOLLE à l’aide de ballons sondes. Mais si on élimine ainsi, en observant à de très grandes altitudes, l’influence de l’atmosphère terrestre, les appareils enregistreurs dont on se sert n’ont plus la même précision et semblent insuffisants.

M. DESLANDRES conclut en montrant l’importance extrême de la question, mais aussi les grandes difficultés que présente son étude.

IV.- M. BAILLAUD signale l’opinion d’un savant [barré : vers] <avec> lequel il s’est entretenu récemment et qui pense que la centralisation des télégrammes astronomiques devrait être faite par les soins de la Grande-Bretagne. M. BIGOURDAN rappelle qu’il en était ainsi autrefois ; M. HAMY fait observer que la Grande-Bretagne possède la plupart des lignes télégraphiques du globe.

V.- M. le Président adresse tous ses vœux de bon voyage et d’heureuse mission à ceux des membres du Bureau faisant partie de la Délégation de l’Académie des Sciences qui va se rendre en Angleterre le 6 Octobre prochain pour assister à la réunion qui doit se tenir à LONDRES pour traiter la question de relations scientifiques internationales après la guerre.

La Séance est levée à 16 heures 20

Le Secrétaire.

J. Renaud