Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 18 décembre 1918

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 18 DÉCEMBRE 1918.

Présidence de M. CARPENTIER

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

I – En ouvrant la séance, M. le Président souhaite la bienvenue à M. le Colonel FERRIÉ, que ses multiples occupations ont empêché d’assister depuis longtemps à nos séances.

II – M. le Président donne lecture :

1°/ d’une lettre de M. Emile Picard faisant savoir que les occupations que va lui donner pendant quelque temps l’étude des diverses questions se rattachant à la fin de la guerre, ne lui permettront pas de remplir les fonctions de Vice-Président, et demandant pour ce motif à ses collègues de désigner un autre candidat.

2°/ de M. le Général Bourgeois, Directeur du Service Géographique de l’Armée, faisant connaître qu’il est tout disposé à donner satisfaction à la demande qu’il lui a été faite au sujet de la démobilisation de M. Kannapell, calculateur ; il désirerait toutefois qu’on laisse à cet agent, dans la mesure compatible avec les nécessités de son emploi au Bureau des Longitudes, la possibilité de poursuivre les travaux qu’il a entrepris au Service Géographique de l’Armée. M. le Président traitera directement cette question avec M. le Général Bourgeois.

3°/ d’une lettre de M. Lecointe, membre correspondant, accusant réception des 2 exemplaires de la Connaissance des Temps qui lui ont été envoyés.

4°/ d’une lettre de M. le Secrétaire-Bibliothécaire demandant qu’une indemnité de 120 frs soit accordée à Madame Flament gardienne de bureau, pour rémunérer le travail supplémentaire qu’elle a fourni au cours de cette année.

Le Bureau approuve cette proposition.

5°/ d’une lettre du 10 décembre de la maison Gauthier-Villars complétant l’avenant, dont il a été donné lecture à la séance du 4 décembre, par l’inscription du prix de 3,75 pour l’exemplaire broché sous carton, de l’Extrait de la Connaissance des Temps. L’avenant est ainsi approuvé.

III – M. BAILLAUD traite une question dont il a été saisi par M. l’abbé Verschaffel et qui est relative aux précautions à prendre pour éviter d’imprimer plusieurs fois les tableaux de calculs ou les tables d’éphémérides. M. Baillaud estime que cette question est liée à une autre plus générale qui est celle de la création d’une librairie internationale.

M. ANDOYER fait remarquer qu’on pourrait présenter une observation analogue à propos des Tables de la Connaissance des Temps. M. RENAUD fait la même remarque au sujet de l’Extrait ; il compte saisir de la question la Conférence des nations maritimes qui se réunira à Londres sans doute au printemps prochain. M. BIGOURDAN pense que la question devra être posée au prochain Congrès des Ephémérides.

IV – On procède au vote pour la désignation d’un Président, d’un Vice-Président et d’un Secrétaire pour l’année 1919.

Les résultats sont les suivants :

Pour la désignation du Président, sur 10 votants : 9 voix pour M. Andoyer et un bulletin blanc ;

Pour Vice-Président, sur 11 votants : 10 voix pour M. Hamy et un bulletin blanc ;

Pour Secrétaire : sur 11 votants, 10 voix pour M. Renaud et un bulletin blanc.

En conséquence, MM. Andoyer, Hamy & Renaud sont désignés respectivement pour les fonctions de Président, de Vice-Président et de Secrétaire du Bureau pour l’année 1919. Leur nomination sera soumise à l’approbation ministérielle.

V – M. le Colonel FERRIÉ rappelle que le Bureau s’était occupé avant la guerre de la détermination des longitudes par la T.S.F. sur la surface de la Terre au moyen d’un polygone dont les sommets étaient répartis en France, en Russie et aux Etats-Unis. Depuis lors, de très grands progrès ont été réalisés ; les portées ont été augmentées et la sensibilité des appareils de réception s’est accrue. Il en résulte qu’on peut simplifier le polygone.

On pourrait avoir maintenant 3 postes d’émission : Lyon, Honolulu et Annapolis, puis trois postes de réception à Shang-haï [Shanghai], San Francisco et Paris. Si, pour les observations astronomiques et pour la réception, on se sert d’appareils enregistreurs, la précision devient très grande, on supprime l’équation personnelle, l’échange des observateurs devient inutile.

M. le Colonel FERRIÉ signale ensuite le grand intérêt que présenteraient des observations suivies pour étudier les diverses influences qui s’exercent sur la propagation des ondes hertziennes. Il demande à ce sujet la collaboration des établissements scientifiques et notamment de l’Observatoire de Meudon.

M. DESLANDRES répond que l’Observatoire qu’il dirige serait heureux de coopérer à des travaux aussi importants ; il a l’intention de demander un crédit spécial dans ce but.

M. RENAUD fait remarquer qu’en dehors de l’intérêt scientifique, la question a une très grande importance au point de vue pratique pour les marins.

Après échange de vue entre les membres du Bureau, M. le Président adresse ses vifs remerciements à M. le Colonel FERRIÉ pour la communication si pleine d’intérêt qu’il vient de faire ; il rappelle le rôle du Colonel pendant la guerre, les très grands progrès qu’il a réalisés et qui ont permis à la France d’avoir dans cette branche de la science une avance incontestable sur nos alliés et sur nos ennemis.

VI – M. DESLANDRES, rentré de Strasbourg le matin même, rend compte au Bureau des résultats de la mission qui lui avait été confiée. Il parle d’abord de la question de l’Université de Strasbourg, puis de l’établissement météorologique de cette ville. En ce qui concerne la sismologie qui était l’objet de sa mission, il rappelle que le Docteur Hecker, qu’il a trouvé à son poste, était le secrétaire de l’Association sismologique internationale dont feu le Prince Galitzine était Président et Lecointe le Vice-Président. <M. Deslandres> [barré : Il] a visité les locaux et examiné les instruments dont la collection est la plus belle de l’Europe ; il indique les ressources de l’Association : une partie était fournie par une subvention de l’Alsace-Lorraine, une autre par l’Etat allemand, enfin la 3eme, soit environ la moitié, provenait de la cotisation des Etats associés. Il en résulte que les instruments ont été acquis sur des fonds appartenant partiellement aux états neutres, qui sont toutefois en minorité par rapport aux nations alliées.

Pour le moment, M. Deslandres [barré : a] <a demandé de> faire mettre tout le matériel sous séquestre, un inventaire a été dressé. Il a demandé que la surveillance de l’établissement soit confiée provisoirement à M. le Lieutenant Baldy, météorologiste, affecté à la 4^e armée, qui viendrait s’y installer et assurerait le fonctionnement des services.

La séance est levée à 5^h15.

Le Secrétaire,

J. Renaud