Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 15 janvier 1919

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 15 janvier 1919
Créateur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1919-01-15
Contributeur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921); Andoyer, Henri (1862-1929);
Identifiant O1919_1923_004
Format 17,6 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 15 JANVIER 1919.

Présidence de M. ANDOYER

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

I – M. le Président donne lecture d’une lettre qu’il a reçu du Directeur de l’Observatoire du Collegio Romano demandant qu’il lui soit envoyé directement 1 exemplaire de la Connaissance des Temps [barré : pour l’] <des> années 1919 & [barré : pour l’année] 1920, ainsi que les annuaires de 1918 & de 1919.

Il est décidé qu’une suite favorable sera donnée à cette demande.

II – M. le Président fait remarquer que dans la loi des Finances du 31 décembre 1918, publiée au Journal Officiel du 1er janvier courant, figure au Chapitre 60 du Budget ordinaire de l’exercice 1918, un crédit supplémentaire de 10.800 pour le personnel du Bureau des Longitudes ; il s’agit d’un supplément de traitement attribué aux calculateurs par suite de la péréquation qui a été réalisée avec le personnel de l’Administration centrale.

III – M. le Président prononce l’allocution suivante :

“Je ressens très vivement l’honneur que vous m’avez fait en me chargeant des fonctions de président pour cette année. Vous avez suivi la tradition qui nous appelle, chacun à son tour, à cette place : mais j’éprouve vraiment quelque embarras en retrouvant devant moi ceux qui, avant de vouloir bien m’honorer de leur amitié, ont été des maitres, et que je vois toujours tels, car les souvenirs de jeunesse sont les plus vivants.

“Je suis bien sûr d’être l’interprète de vos sentiments unanimes en remerciant tout d’abord M. Carpentier de l’exquise courtoisie avec laquelle il a présidé nos séances pendant ces deux dernières années, et du souci qu’il a pris de nos intérêts : bien des fois, pour des questions relatives au Bureau des Calculs, j’ai mis à contribution sa grande expérience et son inlassable amabilité : je l’en remercie tout particulièrement. Nous le prions instamment de vouloir bien, malgré ses occupations, nous continuer le plaisir de sa présence assidue, dont tout le profit sera pour nous.

“Je vous disais l’autre jour qu’il cédait la place à un adepte des calculs : c’est une bien petites partie de la Science et je n’ai jamais tant regretté d’être si rebelle aux sciences physiques ; peut-être aurais-je pu collaborer utilement avec ceux qui les représentent ici si brillamment, et qui ont consacré tous leurs soins aux grandes œuvres de la guerre, préparant les armes nouvelles de l’attaque comme de la défense.

“Nous avons vécu depuis quatre ans sous l’empire de singulières émotions : l’esprit constamment tendu par une pensée unique, nous avons donné pour la France ceux qui nous étaient les plus chers, attendant avec une ferme confiance l’heure sacrée : cette heure est venue avec une soudaineté apparente qui, selon la parole de Clémenceau, n’a étonné que les cœurs faibles, et nous avons éprouvé ce jour-là les plus violentes émotions qu’il soit possible d’imaginer, mélange de joie exultante et de larmes que l’on pouvait enfin librement répandre.

“Maintenant comme toujours, il nous faut continuer à travailler. La préparation de l’Annuaire et la nouvelle forme de sa publication réclament d’abord tous nos soins : il appartient à notre cher Secrétaire, M. Renaud, qui ne veut accepter de louange que sous forme de travail nouveau, de nous dire dès maintenant ce qu’il attend de nous à ce sujet.

“Mais déjà l’œuvre des longitudes universelles préparée par M. le Colonel Ferrié, nous sollicite et nous ramène à l’objet même de la Création de notre Compagnie ; et bientôt sans doute, nous devrons nous occuper avec nos alliés, de réaliser une nouvelle extension et une nouvelle unification du travail des éphémérides : la question des petites planètes en particulier, doit trouver prochainement une solution définitive.

“Vous le voyez, Messieurs, notre programme est chargé : je fais des vœux pour sa prompte et heureuse réalisation, assurée par le concours de tous.” <(Applaudissements)>

IV – M. CARPENTIER rend compte de la démarche qu’il a faite auprès de M. le Directeur de l’Enseignement Supérieur : d’abord au sujet des distinctions honorifiques à accorder au personnel du Bureau, puis au sujet de la circulaire ministérielle relative à l’avance de l’heure dont le Bureau n’a pas été directement saisi. Sur ce dernier point, M. COVILLE a reconnu qu’en effet le Bureau des Longitudes devait donner son avis sur la question.

V – M. BAILLAUD donne lecture d’une lettre du Directeur de l’Observatoire de Padoue faisant connaître qu’il lui serait utile pour le calcul des éphémérides des petites planètes d’avoir la connaissance des Temps de 1915. Il est décidé que cet ouvrage lui sera envoyé.

A cette occasion M. BIGOURDAN fait remarquer qu’il conviendrait de signaler au Directeur de l’Observatoire de Padoue ce que le Bureau se propose de faire pour les petites planètes et aussi de le mettre en rapport avec M. Bourget, Dr de l’Observatoire de Marseille.

VI – M. BAILLAUD donne lecture d’une lettre du Directeur de l’Observatoire de Coïmbre qui rappelle que depuis 1904 cet établissement publie des éphémérides ; le Directeur offre au Bureau des Longitudes sa collaboration et il désire être convoqué à Paris dès qu’on aura besoin de lui.

M. BIGOURDAN pense qu’il n’y a aucun inconvénient à accepter cette proposition.

VII – M. BAILLAUD rend compte des travaux de la commission dont il fait partie avec MM. DESLANDRES & le colonel FERRIÉ. L’Amiral Wilson a fait connaître que [barré : Cuam] <Guam> et Cavite entendent Lyon et que Shanghaï entend Honolula. On a écrit au Directeur de l’Observatoire de Greenwich pour lui demander s’il pourra collaborer. En ce qui concerne l’Amérique, il semble qu’il n’y ait pas lieu de provoquer une action gouvernementale, les crédits devant être fournis sans doute par l’Institut Carnégie.

A la demande de M. Baillaud, l’attaché scientifique à l’ambassade des Etats-Unis a télégraphié aux astronomes Hale et Campbell, directeurs des deux observatoires voisins de St-Francisco..

M. DESLANDRES pense que le second est plus désigné que le premier pour les opérations de détermination d’heures ; il estime qu’il y aurait avantage à s’adresser à l’Académie nationale des Sciences de Washington pour lui demander de désigner l’Observatoire le [barré : plus] <mieux> approprié <à la tache qui doit lui être confié.>

M. HAMY est d’avis qu’il faut avoir des instruments spéciaux et qu’on peut alors s’établir en un [barré : des] observatoire quelconque. [ouverture de crochet] Il demande à faire partie de la Commission d’organisation. Le Bureau approuve cette proposition.

M. BAILLAUD dit que la Commission a été nommée pour faire un examen sommaire de l’organisation des missions ; il est nécessaire avant tout de se rendre compte approximativement du montant des crédits à demander au Parlement. Il faut actuellement préparer un devis ; le rapport sera [barré : fait] <prêt> mercredi prochain. Plus tard on étudiera à loisir les questions techniques.

Un échange de vues à [a] lieu entre les membres du Bureau au sujet des instruments permettant l’enregistrement des heures & des passages.

VIII – M. LALLEMAND signale que la généralisation des fuseaux horaires vient de [barré : se] faire <un nouveau progrès dans> [barré : en] deux pays : d’abord aux Etats-Unis d’Amérique où régnait jusqu’à présent dans les heures des diverses compagnies des chemins de fer une véritable anarchie <il a entre les mains le rapport de la commission [mot illisible] qui propose d’importantes améliorations. Il subsisterait encore toutefois de nombreuses anomalies.> [barré : la situation est maintenant améliorée, toutefois on n’a pas encore réalisé la perfection désirable.]

En Russie un décret du 20 avril 1918 a prescrit qu’à partir du 1er mai suivant l’indication du temps sur les navires à la mer et en rade serait faite conformément aux principes adoptés par la Marine française ; [barré : c’est-à-dire suivant le système de] <les> fuseaux <seraient> numérotées de 0 à 23. <[La diffusion ?] des heures a été adopté de 0 à 24>

Pour les eaux de la République russe on a admis un certain nombre de divisions les répartissant dans les divers fuseaux.

M. le Général de Schokalsky [Chokalski] qui a communiqué de [le] décret de M. Lallemand fait savoir que les mêmes mesures vont être prises pour l’établissement de fuseaux terrestres, et aussi pour la mise en vigueur du système métrique.

M. RENAUD fait observer que la répartition dans les fuseaux des mers voisines des territoires russes n’est pas conforme à la règle générale adoptée par/la Marine française. Le système russe prête à de sérieuses critiques.

IX – M. RENAUD donne lecture d’un projet d’avis qu’il a rédigé au sujet du maintien après la paix de la mesure de l’avance de l’heure légale pendant l’été.

M. BIGOURDAN demande qu’avant de prendre une résolution on consulte les autres nations, alliées ou neutres, ayant adhéré à la Conférence de l’Heure. Après échange de vues, l’examen de la question est renvoyé à une autre séance.

X – M. LECOINTE estime qu’il serait opportun de prévenir les pays alliés et neutres faisant partie de l’Association sismologique internationale que le Bureau des Longitudes s’est occupé du fonctionnement de l’Institut sismologique de Strasbourg et qu’il a pris les mesures nécessaires à la conservation d’un matériel qui leur appartient <partiellement> en le mettant sous séquestre.

Le Bureau approuve cette proposition ; il est convenu que M. DESLANDRES établira un rapport <et une note> sur la mission qui lui a été confiée et que le Bureau en fera connaître les conclusions au Ministre de l’Instruction Publique en demandant que les puissances intéressées neutres et alliées soient informées de la mise sous séquestre du matériel de l’Institut sismologique de Strasbourg.

XI – M. BIGOURDAN demande que la position de l’Observatoire de Hyderabad soit donnée dans la liste des observations insérée dans la Connaissance des Temps. M. ANDOYER est chargé de donner à cette demande la suite qu’elle comporte.

La séance est levée à 15h40.

Le Secrétaire ;

J. Renaud

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Andoyer, Henri (1862-1929)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 15 janvier 1919”, 1919-01-15, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 17 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6534

Item Relations

This item has no relations.

FR751142302_006_015494_A.jpg
FR751142302_006_015495_A.jpg
FR751142302_006_015496_A.jpg
FR751142302_006_015497_A.jpg
FR751142302_006_015498_A.jpg
FR751142302_006_015499_A.jpg
FR751142302_006_015500_A.jpg
FR751142302_006_015501_A.jpg