Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 12 février 1919

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 12 février 1919
Créateur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1919-02-19
Contributeur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921); Andoyer, Henri (1862-1929);
Identifiant O1919_1923_009
Format 18,2 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 12 FEVRIER 1919.

Présidence de M. ANDOYER

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

I – M. BIGOURDAN remet au Bureau les éléments de la réponse qu’il s’est chargé de faire à la dernière séance à M. [barré : Joaquin Pericos de Barcelone] <Baldomero Aracil>

II – M. le PRÉSIDENT donne lecture :

1°/ d’une lettre de Mme Abel Souchon, veuve d’un calculateur, demandant un secours. Le Bureau décide qu’une démarche sera faite auprès du Ministre de l’Instruction Publique pour obtenir en sa faveur, en raison de la cherté de la vie, une somme plus importante que l’année entière.

2°/ d’une lettre du Directeur du Weather Bureau de Washington qui envoie un exemplaire du “Monthly Weather Review” et demande l’échange de publications avec le Bureau. La proposition est adoptée.

III – M. le PRÉSIDENT adresse à M. Appell les vives félicitations du Bureau pour sa nomination à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur.

IV – M. le PRÉSIDENT fait part au Bureau de la mort de M. Pickering, Directeur de l’Observatoire d’Harward, membre correspondant du Bureau : Il cite les beaux travaux de ce savant, notamment ses recherches sur les grandeurs des étoiles.

<M. le Président ajoute que> La mort de M. Pickering porte à quatre le nombre des places vacantes des membres correspondants étrangers, et il y aurait lieu, comme l’a demandé M. Lallemand il y a quelques semaines, de faire bientôt de nouvelles nominations.

V – Le Bureau adopte le projet d’avis relatif à l’avance de l’heure, tel qu’il est inséré dans le procès-verbal de la dernière séance.

VI – M. le PRÉSIDENT donne lecture de la lettre qu’il a rédigée pour être adressée au Ministre de l’Instruction Publique au sujet de la Mission des longitudes par T.S.F. Paris Shanghaï, San-Francisco, Nouvelle Zélande et de la demande de crédits pour études préliminaires que nécessite la préparation du travail.

M. CARPENTIER fait remarquer que le texte de cette lettre répond exactement au but qu’on se propose et qu’il exprime fidèlement tous les avis donnés au cours de la discussion. Le Bureau s’associant à cet éloge approuve la rédaction de la lettre.

M. le PRÉSIDENT ajoute que dans quelques jours il fera une démarche auprès du Directeur de l’Enseignement Supérieur pour appuyer la demande de crédit.

VII – M. BAILLAUD annonce qu’il a été constitué au Ministère de l’Instruction Publique une Commission chargée de répartir les stocks du matériel utilisable pour les divers services de cette administration. Après avoir donné quelques renseignements sur la méthode de travail adoptée par la Commission, il pense que le Bureau pourrait avoir intérêt à prendre part à la répartition de ce matériel.

M. DESLANDRES demande à être délégué pour examiner à ce point de vue les appareils disponibles. Après échange de vues il est décidé que le Bureau demandera au Ministre de l’Instruction Publique que M. Deslandres fasse partie de la Commission comme représentant le Bureau des Longitudes.

VIII – M. RENAUD présente au Bureau un exemplaire des Ephémérides Nautiques pour l’année 1920. Il fait remarquer/que l’ancien titre : “Extrait de la Connaissance des Temps” est mis en sous-titre, que pour la première fois dans ces Ephémérides, le temps civil est remplacé par le temps astronomique, enfin qu’il a été adopté une nouvelle disposition pour les parties proportionnelles des Tables du Soleil.

IX – M. RENAUD donne lecture d’une lettre qu’il a reçue de la maison Gauthier-Villard [Gauthier-Villars] au sujet du changement de format de l’Annuaire. Il estime qu’en raison des difficultés de la situation actuelle, et du long travail qu’exigerait une nouvelle composition du texte et des tableaux de l’Annuaire, il serait plus prudent d’ajourner à [barré : une des années suivantes] <l’année prochaine> les modifications projetées. Le Bureau approuve cette proposition.

X – L’ordre du jour appelle la discussion sur la réforme du calendrier.

M. DESLANDRES fait l’historique de la question : il signale les imperfections du calendrier actuel et rappelle les moyens proposés pour y remédier, notamment le concours établi par la société astronomique de France qui a donné le premier prix au projet Armelin, répartissent les jours de l’année en 4 trimestres égaux de 91 jours. M. Deslandres estime qu’il faut adopter ce projet ; il n’y a à changer que le nom du jour supplémentaire.

Il pense aussi qu’il y aurait intérêt à faire commencer l’année au solstice d’hiver. Ces diverses propositions sont résumées dans une courte note de deux pages de texte qu’il distribue aux membres du Bureau et qui montre très nettement la simplicité qu’on obtient ainsi.

M. DESLANDRES ne pense pas que ce projet soit combattu au point de vue religieux, notamment au point de vue catholique ; d’après les renseignements officieux qu’il a pu obtenir, il semble que la seule condition demandée par l’autorité ecclésiastique serait de soumettre la question à l’ensemble des catholiques. Le projet serait adopté s’il réunissait la majorité.

De nombreux congrès, notamment ceux des Chambres de Commerce ont émis des vœux en faveur de la réforme. La question est mûre, la solution serait définitive : le moment de la grande crise que nous traversons est favorable.

Il appartient au Bureau des Longitudes, d’après les termes mêmes qui définissent sa constitution, de se saisir de la question et de donner son avis.

M. APPELL pense qu'effectivement le moment est venu de faire un changement de manière à offrir un calendrier plus simple aux peuples qui abandonneront le leur pour réaliser l’unité entre tous les pays du globe.

M. RENAUD demande pourquoi on ne change pas en même temps les noms de mois qui ne sont pas logiques.

. M. Emile PICARD fait observer que la semaine forme une unité fondamentale et qu’il n’est pas logique de la supprimer. La semaine est de toutes les religions et de tous les peuples ; partout on a compté les dates de cette façon ; la série en est ininterrompue.

M. ANDOYER fait au projet de réforme trois objections : d’abord celle que vient de présenter M. Ricard [Picard] et qui lui semble des plus sérieuses, puis le premier jour de la semaine est le dimanche, et non pas le lundi ; enfin on ne peut pas dire qu’en reportant le début de l’année au 22 décembre, on établit ainsi une concordance entre cette date et un phénomène astronomique. Cette mesure offre de plus l’inconvénient de supprimer encore une dizaine de jour dans l’année de transition.

M. le Vice-Amiral FOURNIER est d’avis qu’il ne faut à aucun prix rompre la semaine qui constitue une unité primordiale dans la manière de compte le temps.

M. DESLANDRES fait remarquer que la rupture de la semaine a été admise par la grande majorité de tous ceux qui se sont occupés de la question, y compris les autorités religieuses. L’essentiel1 est en effet d’avoir un calendrier simple et unifié, supprimant les inconvénients de celui dont on se sert actuellement. Il sera peut-être plus difficile de vérifier des dates ; mais ceux qui s’occupent de ce genre de recherches sont une rare exception. Il s’agit avant tout de réaliser une réforme d’ordre pratique présentant pour le public et notamment pour les commerçants des avantages incontestables.

M. RENAUD rappelle que, dans le projet présenté par M. BIGOURDAN, la semaine n’est pas [barré : inter] rompue ; il demande à ce sujet l’avis de M. Deslandres.

M. DESLANDRES répond que le projet de M. Bigourdan permettrait de réaliser un progrès sans doute intéressant, mais que l’amélioration qu’il procure ne lui paraît pas suffisante pour justifier un changement. [barré : Ce serait un premier pas ; il faut mieux adopter une réforme plus complète qui serait alors définitive.]

<La seule modification vraiment utile ou nécessaire est la rupture de la semaine qui assure un calendrier invariable, et c’est à celle-là qu’il faut s’attacher ; mais, comme tout changement du calendrier porte un trouble, il sera bon de réaliser en même temps toutes les améliorations, grandes & petites. Sa réforme sera ainsi complète et définitive.

La question, d’ailleurs, n’est pas, à strictement parler, scientifique, et M. Deslandres s’excuse de l’avoir traitée si longuement.>

Après cet échange de vues, la discussion est renvoyée à la prochaine séance.

La séance est levée à 17h.

Le Secrétaire,

J. Renaud

1 Il y a une coquille dans le texte original : « essentil ».

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Andoyer, Henri (1862-1929)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 12 février 1919”, 1919-02-19, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6539

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