Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 6 août 1919

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 6 août 1919
Créateur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1919-08-06
Contributeur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921); Andoyer, Henri (1862-1929);
Identifiant O1919_1923_035
Format 19,5 x 32 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

BUREAU DES LONGITUDES

PROCÈS VERBAL DE LA SÉANCE DU 6 AOUT 1919

PRÉSIDENCE DE MONSIEUR ANDOYER

Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté ;

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au livre des entrées.

I – Monsieur le Président donne lecture :

1° - d’une lettre de Monsieur MARVIN, chef de l’Office central du Weather Bureau demandant l’envoi de l’Annuaire du Bureau des Longitudes pour l’année 1912 et proposant en échange quelques unes des publications dont il donne la liste, Monsieur le Secrétaire Bibliothécaire est chargé de faire l’envoi de l’ouvrage demandé.

2° - d’une lettre du Directeur de l’Institut météorologique de l’URUGUAY adressant les coordonnées géographiques de l’Observatoire central de cet établissement. La feuille indiquant les coordonnées sera remise à Monsieur ROCQUES DESVALLEES [Rocques-Desvallées] en vue de l’insertion de ce renseignement dans la Connaissance des Temps. Monsieur le Secrétaire Bibliothécaire est chargé d’accuser réception et de remercier de cet envoi.

II – Monsieur le Président signale au Bureau qu’il a reçu de Monsieur RENAUD le manuscrit d’une notice intitulée : “LA PRÉVISION de la HOULE”. Le Bureau décide que cette notice sera insérée dans l’Annuaire de 1920.

III – Monsieur le Président souhaite la Bienvenue à Monsieur CAMPBELL, directeur de l’Observatoire de Lick, au Mont Hamilton, <et> correspondant du Bureau des Longitudes, [barré : et] <puis> à Monsieur SCHLESINGER, directeur de l’Observatoire d’Allegheny qui l’accompagne. Il dit combien le Bureau est heureux de la présence de ces deux astronomes dont il rappelle les nombreux et importants travaux. Il ajoute que le fils de Monsieur CAMPBELL s’est engagé comme volontaire dans l’Armée française bien avant la déclaration de guerre de l’Amérique à l’Allemagne et que sa brillante conduite lui a valu la Croix de guerre et la Croix de la Légion d’Honneur.

Monsieur le Président dit que le Bureau serait heureux d’entendre MM. CAMPBELL & SCHLESINGER exposer les travaux qui ont été exécutés récemment dans les observatoires qu’ils dirigent.

Monsieur CAMPBELL remercie tout d’abord le Président des paroles très flatteuses par lesquelles il l’a accueilli ; il exprime tout le plaisir qu’il éprouve à assister à [barré : cette] <une> séance du Bureau des Longitudes.

M. CAMPBELL informe le Bureau que l’on s’occupe surtout, à l’observatoire de Lick, de l’étude des nébuleuses. M. CURTIS photographie les diverses régions du ciel avec le réflecteur Crosly en vue de faire le recensement général des nébuleuses. Il a été conduit à admettre, qu’avec des poses de 2 heures, il pourrait photographier, dans toute l’étendue du ciel 700.000 nébuleuses pour la plupart très faibles. Toutes ces nébuleuses paraissent être des nébuleuses spirales dont les plans sont vus sous des angles quelconques.

Ainsi qu’on le sait, il ne se trouve aucune nébuleuse spirale dans la voie lactée, ni dans son voisinage.

M. CURTIS a étudié la distribution de la lumière dans les nébuleuses et il a trouvé que, dans presque tous les cas, une moitié de la nébuleuse était plus faible que l’autre. On peut se demander si ce fait tient à une différence réelle d’intensité des diverses parties de la nébuleuse ; ou à l’absorption produite par un milieu interposé.

MM. MOORE & CAMPBELL ont mesuré les vitesses radiales de 125 nébuleuses présentant des raies spectrales brillantes. Ils ont aussi photographié ces nébuleuses avec un prisme-objectif et ont obtenu des images monochromatiques formées par l’hélium et par les diverses radiations de l’hydrogène Hα, Hβ, Hγ. Ces images sont fort intéressantes, car elles diffèrent notablement les unes des autres.

L’étude des nébuleuses est conduite en vue de découvrir la nature de ces astres et leurs rapports avec les autres corps célestes. Les résultats auxquels on est arrivé tendent à prouver que les nébuleuses spirales sont des univers distincts de notre univers stellaire.

L’étude spectrale des nébuleuses planétaires montre que ces nébuleuses sont en relation étroite avec les étoiles du type Wolf-Rayet.

M. WRIGHT, conformément au programme adopté, continue à mesurer les vitesses radiales de toutes les étoiles de 5ème grandeur visuelle.

Pour répondre à une demande de M. BIGOURDAN, M. CAMPBELL dit qu’il a constaté, dans deux ou trois nébuleuses, des variations d’éclat manifestes. Il n’a aucune idée de la cause de ce phénomène.

M. SCHLESINGER entretient le Bureau des travaux en voie d’exécution avec le grand équatorial de l’observatoire d’Allegheny. Cet instrument est terminé depuis 5 ans seulement. Son objectif, taillé par Brashear, est photographique ; il mesure 0m,75 de diamètre et 14m. de foyer ; c’est le plus grand objectif photographique qui existe si l’on excepte l’objectif de Potsdam de 0m,80 de diamètre ; mais ce dernier objectif laisse à désirer, tandis que celui d’Allegheny est presque parfait. L’équatorial est employé pour la détermination des parallaxes stellaires pendant le premier quart et le dernier quart de chaque nuit. Le programme adopté comprend la détermination de la parallaxe de 1.700 étoiles. Le travail sera terminé dans une douzaine d’années, car on détermine environ 160 parallaxes par an. L’erreur probable d’une détermination est de 0”.008. Dans le milieu de la nuit, l’instrument est employé pour faire de la photométrie stellaire en photographiant des images extra-focales. Ce travail pourrait être entrepris avec une lunette visuelle, à la condition d’employer des plaques sensibles au jaune, mais les poses seraient alors assez longues, tandis qu’avec l’objectif photographique d’Allegheny on peut opérer sur des plaques ordinaires et on pose alors 10 fois moins qu’avec des plaques orthochromatiques.

L’observatoire possède aussi une lunette photographique à grand champ employée pour faire la carte <des étoiles de repère> de la zone du ciel comprise entre – [barré : 2°] <10°> et + [barré : 2°] <10°> de déclinaison. L’instrument est monté sur le grand équatorial et est employé pendant une semaine environ par mois, lorsque la lune empêcherait le travail des parallaxes et de la photométrie. L’objectif est du type symétrique afin d’éviter la distorsion des images ; il a été taillé par Brashear, d’après les calculs de Hastings ; il se compose de 2 objectifs achromatiques de 0m,10 de diamètre espacés de 0m,27. Un diaphragme placé entre les deux objectifs réduit l’ouverture à 0m,075, la distance focale de la combinaison est de 1m,55. Le champ est 6° en ascension droite et 4° en déclinaison. La durée des poses est de quinze minutes. On obtient ainsi les étoiles de la dixième grandeur visuelle sous forme de petits disques de 2s de diamètre. Au bord du champ, l’image d’une étoile se compose d’un noyau entouré d’une aigrette. L’intensité de cette aigrette augmente nécessairement avec l’éclat de l’étoile, de sorte que, lorsque l’on pointe l’image de l’étoile, il y a une équation de grandeur. A 3° du centre, cette équation de grandeur est de 1” pour une grandeur.

L’erreur probable de la position d’une étoile est environ de 0”,18.

M. SCHLESINGER ajoute qu’il a dû abandonner pendant la guerre ses travaux astronomiques pour s’occuper des avions.

M. BIGOURDAN demande de combien de verres est formé l’objectif du télescope de 3 pouces.

M. SCHLESINGER répond qu’il a 4 verres et donne des détails précis sur les dispositions de cet instrument. M. le Président demande si on a eu en Amérique des renseignements sur l’effet de relativité qui devait être observé pendant l’éclipse du 29 Mai dernier. M. SCHLESINGER dit qu’il existe encore peu de documents à ce sujet ; il semble pourtant résulter de l’étude des clichés que l’effet est très petit et peut-être même qu’il n’existe pas.

M. BIGOURDAN demande quelle est la plus petite grandeur qu’on peut photographier avec le télescope de 3 pouces.

M. SCHLESINGER dit qu’on peut aller jusqu’à la 10ème grandeur. Il donne ensuite des indications sur les lunettes à grand champ et à court foyer employés dans les observatoires américains.

M. le Président adresse à MM. CAMPBELL & SCHLESINGER tous ses [barré : vifs] <vifs> remerciements pour les communications qu’il viennent de faire au Bureau et qui [barré : présentent le plus vif intérêt, montrent] <permettent de ne rendre compte de> l’importance des travaux [barré : qui sont] exécutés dans les observatoires de Lick et d’Allegheny.

La séance est levée à 16 heures 15

Le Secrétaire

J. Renaud

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Andoyer, Henri (1862-1929)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 6 août 1919”, 1919-08-06, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 24 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6565

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