Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 décembre 1919

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 décembre 1919
Créateur Appell, Paul (1855-1930)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1919-12-10
Contributeur Appell, Paul (1855-1930); Andoyer, Henri (1862-1929);
Identifiant O1919_1923_056
Format 18,3 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 10 Décembre 1919.

Présidence de M. ANDOYER

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Le Président donne lecture d'une lettre du Ministre de l'Instruction Publique demandant, d’urgence les propositions pour la Légion d'Honneur. M. le Président annonce au Bureau qu'il présentera M. CLAUDE.

M. HAMY entretient le Bureau, de la Communication de M. DESLANDRES à l'Académie des sciences, relative à la déviation des rayons lumineux qui rasent la surface du soleil. Il pense qu'on pourrait observer le même phénomène sur des rayons rasant la surface de Jupiter dont la gravitation est 1/10 de celle du soleil ; l'action solaire réduite de 1/10 de sa valeur serait encore observable. Le phénomène serait plus fréquent, plus commode à observer. On peut à l'aide d'un équatorial faire des mesures très précises de la distance angulaire de deux étoiles placées de part et d’autre du disque de Jupiter. Une autre raison qui rendra plus probantes les observations faites au voisinage de Jupiter est qu’au voisinage du soleil, il existe des poussières chassées par la pression ; radiations assez abondantes pour pouvoir produire des effets de réfraction.

M. LALLEMAND observe qu’il existe aussi une atmosphère et que l’effet observé, qu’il provinne [provienne] de l’attraction ou de la réfraction, doit être alors d’écarter en apparence 2 étoiles placées de part et d’autre du disque.

M. PICARD dit qu’il est inexact de parler d’attraction du soleil ou d’une planète sur les rayons lumineux qui passent dans son voisinage. C'est là une façon de parler d’Einstein dans une première théorie. Mais dans sa nouvelle théorie le phénomène résulte d’éléments épars dans un ensemble très complexe et on ne sait quelle explication vulgaire lui donner. La théorie d’Einstein fournit une explication du déplacement du périhélie de Mercure. Dans cette théorie l’attraction est une propriété de l’espace.

M. PICARD parlant des expériences qui se rapportent à la théorie de la relativité, dit que les Allemands citent toujours l’expérience de Michelson, relative à un système de translation, expérience qui donne d’ailleurs un résultat négatif ; ils ne parlent jamais d’une expérience de Sagnac relative à une relation qui a donné un résultat positif.

M. APPELL fait remarquer que, quelle que soit la théorie, l’observation de M. HAMY relative à Jupiter, subsiste.

M. PICARD et HAMY auraient, d’après une formule d’Einstein, à se rendre compte de l’ordre de grandeur du phénomène produit par Jupiter ; ils tombent d’accord sur l’ordre du centième de seconde.

M. LIPPMANN pense que dans ces théories il y a autre chose que la relativité ; il y a une série d’édifices plus ou moins raccordés entre eux. M. LIPPMANN ne reproche pas à la théorie de la relativité d’être confuse, mais d’admettre au départ un fait physique ; Einstein définit le temps t et l’abscisse x de la façon habituelle, puis il introduit un autre temps t’ fonction de t et x ; il change de système horaire comme Philéas Fogg dans le tour du monde en 80 Jours. M. LIPPMANN dit qu’il y a au départ1 de la théorie d’Einstein une confusion de notation et qu’ensuite le développement est mathématiquement logique.

M. PICARD n’est pas d’accord avec M. LIPPMANN sur le point de départ et sur la définition du temps. Il indique que la théorie d’Einstein repose sur la considération d’une forme quadratique définissant le ds² .La détermination des coefficients de cette forme se fait d’ailleurs en faisant abstraction des planètes : on devrait aussi pour cette détermination s’appuyer sur l’expérience de Sagnac.

Apres un échange de vues entre MM. PICRAD [PICARD], LIPPMANN et HAMY, la Séance est levée à 16 heures 30.

Le Secrétaire,

P. Appell

1 Il y a une coquille dans le texte original : « dapart ».

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Andoyer, Henri (1862-1929)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 décembre 1919”, 1919-12-10, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6586

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