[Compte-rendu du Général Gustave Férrié sur sa mission aux Etats-Unis]

[barré : à joindre au Compte rendu dans la séance [1<7>8 ?] Décembre 1920]

Le Général FERRIÉ rend compte au Bureau des résultats des Missions qui lui ont été confiées aux ETATS-UNIS : Mission Officielle en qualité de Membre de la Délégation Française à la Conférence Interalliée des Communications, et Missions officieuse pour étudier, avec les organismes américains compétents diverses questions scientifiques intéressant le Bureau des Longitudes et les Unions Internationales scientifiques.

En ce qui concerne sa Mission Officielle, le Général FERRIÉ a observé que malgré les très grandes difficultés d’arriver à un accord entre la FRANCE et l’AMERIQUE au sujet des câbles sous-marins pris aux Allemands pendant la guerre, les représentants des ETATS-UNIS témoignaient aux Délégués Français une grande considération et une réelle amitié. L’attitude américaine était nettement différente suivant qu’on traitait des affaires (business) ou des questions de sentiment. Il est très difficile d’obtenir que ces dernières soient prises en considération quand on traite des premières. L’accueil reçu a été, au demeurant, excellent.

Les discussions ont été très longues et confuses parfois, par suite de la dualité des langues employées, français et anglais, de l’insuffisance des interprètes.

Néanmoins de bons résultats ont été obtenus, notamment en ce qui concerne l’accord, entre les 5 puissances, sur les questions relatives à la réglementation future, technique et administrative, de l’emploi international de la T.S.F. Toutefois certaines questions techniques délicates, ayant des répercussions industrielles, ont dû être laissées de côté pour être soumises ultérieurement à une nouvelle étude, l’accord n’ayant pas pu se faire à WASHINGTON.

Cette nouvelle étude sera faite à PARIS par un Comité technique provisoire interallié qui se réunira en Mars ou Avril prochain. Trois mois après, une grande Conférence Télégraphique Internationale, comprenant des Délégués de tous les Pays du monde, sera réunie également à PARIS pour établir une nouvelle Convention Internationale, avec des Règlements de service annexés, concernant toutes les questions télégraphiques et radiotélégraphiques.

Il est très intéressant pour notre pays d’avoir été choisi comme lieu de réunion de ces deux Conférences successives.

La Conférence de WASHINGTON a également traité un assez grand nombre de questions générales se rattachant à l’échange de communications, par câbles ou par T.S.F., entre les diverses Nations du monde, et a émis des vœux au sujet des moyens à employer pour améliorer ces communications.

Au cours de toutes ces discussions, il n’est pas apparu que les égoïsmes nationaux aient été primés plus qu’autrefois par le souci de l’intérêt général de l’humanité.

Dans tous les avis exprimés, surtout par les Anglais et les Américains, il était aisé de trouver les raisons d’intérêt personnel qui les motivaient.

Malgré tout, l’œuvre accomplie à WASHINGTON a été importante et, si elle est suivie des réalisations pratiques correspondantes, elle marquera un grand progrès pour l’Organisation des Communications mondiales.

Le résumé des résultats obtenus par le Général FERRIÉ dans les Missions officieuses scientifiques qui lui avaient été également confiées, sera exposé dans une prochaine séance.