Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 7 décembre 1921

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 7 Décembre 1921.

Présidence de M. Hamy.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le P^t donne lecture d’une lettre de M. Fournier Ing^r des Arts et Manufactures – à Neuilly – qui soumet à l’appréciation du Bureau un mémoire sur la gravitation universelle.

Le Bureau, après discussion, décide d’en accuser réception à son auteur.

M. Bigourdan signale que le Comité américain des petites planètes a élaboré un programme d’études à soumettre au Congrès de Rome. M. Bigourdan en donnera la traduction à la prochaine séance.

M. Andoyer dit que d’après les américains, ce travail reviendrait à Berlin. Il fait remarquer que Berlin n’est outillé que pour le calcul des éphémérides.

M. Lallemand, à propos d’une demande de renseignements sur la déviation de la verticale, attire l’attention du Bureau sur les manœuvres des Allemands, favorisées par certains neutres. Il est d’avis de proposer à Rome de reprendre des relations avec les allemands lorsque ceux-ci auront manifesté leur repentir.

M. Picard propose pour Rome la formule : « tant que l’Allemagne ne serait pas admise dans la Société des Nations ».

Monsieur Appel indique qu’il conviendra en tout cas de se placer uniquement au point de vue de l’intérêt français, en se gardant toutefois de donner prise au soupçon d’impérialisme.

M. le Président demande au Bureau de [barré : décider] désigner les membres auxquels on demandera d’écrire les notices de l’Annuaire sur nos regrettés collègues M^rs Lippman [Lippmann] et Carpentier. M. Appel est désigné pour la notice de M. Lippman et M. Jobin pour celle de M. Carpentier.

M^rs Fayet et Simonin sont introduits et M. le Président leur donne la parole pour exposer leurs résultats pour la longitude Paris-Nice. M. Simonin lit les résultats quotidiens des différences de longitude entre Nice et Paris. Si on compare les observations de M. Fayet à Nice à celle de M^rs Fatou, Lambert, Simonin et Viennet à Paris on constate quelques petites erreurs systématiques qu’on doit attribuer aux niveaux. M. Simonin signale la grande utilité qu’il y aurait :

1° à mettre au point la question du verre des niveaux

2° à étudier les vis des micromètres et leur temps perdu, question qui jusqu’ici n’a été traitée qu’empiriquement.

M. Fayet s’associe aux conclusions de M. Simonin surtout en ce qui concerne la nécessité d’étudier et d’éliminer si possible les erreurs systématiques du micromètre impersonnel à fil entraîné. Ces erreurs se sont montrées particulièrement notables dans l’instrument prêté à l’Observatoire de Nice par le Service Géographique de l’Armée. Les niveaux n’ont pas donné d’ennuis : Ils ont pu à Nice être facilement contrôlés par des Nadir.

L’observatoire de Nice disposera sous peu d’un nouvel instrument de longitudes par suite de la transformation de son petit cercle méridien. Mais pour coopérer utilement au Service de l’Heure il serait [barré : utile que] très désirable que l’Observatoire de Nice disposât en outre d’une pendule à pression constante.

Une discussion générale s’engage au sujet de ces deux communications.

M. Hamy rappelle un mémoire allemand paru dans l’Instrument- [Kunde ?] ayant trait au verre des niveaux, et propose au Bureau d’adapter aux micromètres son dispositif interférentiel qui permettrait d’étudier leur vis. Cette opération pourrait bien se faire dans les ateliers de M. Prin auquel M. Hamy donnerait les pièces existantes déjà de ce dispositif. M. Hamy indique une dépense de l’ordre de 200 frs.

M. Jobin fait part au Bureau d’un dispositif de vérification interéférentielle [interférentielle] des vis qu’il a réalisé [barré : p] avant la guerre pour la [barré : Bur] Chambre impériale des P^ds et M^res de Russie, alors dirigé par le regretté M. Egoroff. Ce dispositif comporte l’emploi d’un interféromètre Pérot et Fabry. Pour son emploi dans la circonstance présente, le micromètre doit être enlevé de son instrument et disposé sur l’interféromètre muni lui-même d’un accessoire : le contact optique Jobin.

M. Bigourdan demande que les opérations de longitude soient faites avec 2 pendules au lieu d’une seule, car les pendules de bonne marche avertissent l’observateur d’écarts accidentels.

Monsieur Favé lit au Bureau son rapport sur l’instrument photographique des hauteurs égales de M. René Baillaud et conclut que l’auteur mérite les plus vives félicitations et doit être mis à même de continuer dans les meilleures conditions possibles des travaux qui l’ont amené à un résultat extrêmement encourageant.

Monsieur Andoyer, comme suite au rapport de M. Favé, demande au Bureau de prendre une décision au sujet de l’emploi des crédits à affecter éventuellement à cette opération.

Après échange de vues, le Bureau décide de remettre cette question à une séance ultérieure.

La séance est levée à 17 heures

A. Jobin