Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 31 mai 1922

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 31 mai 1922
Créateur Jobin, Amédée (1861-1945)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1922-05-31
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945); Picard, Émile (1856-1941);
Identifiant O1919_1923_213
Format 18 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 31 mai 1922.

Présidence de M. PICARD

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le président donne lecture :

1°.- d'une lettre de M. KRASOWSKY [Krassowski], Directeur de l'Université de Varsovie, demandant les publications du Bureau antérieures à 1921.

M. Andoyer fait remarquer que “libre” veut dire ici que cette Université n’a pas de budget d’Etat et vit financièrement de dons. En outre M. KRASOWSKY a offert de faire des calculs pour le Bureau.

Le Bureau décide de donner toute satisfaction à l’Université libre de Varsovie. L’envoi, en raison de l’importance du colis, sera fait par la Valise diplomatique du Ministère des Affaires Etrangères

2°.- d’une lettre de M. APPEL [Appell] informant le Bureau de la nomination d’une commission pour l’attribution de partie du fond Loutreuil à l’achat d’instruments sismologiques. M. Deslandres fait partie de cette commission à titre de Directeur d’Observatoire.

M. Appel demande la désignation d’un membre délégué du Bureau pour faire partie de cette commission.

Le Bureau désigne M. Bigourdan qui accepte. M. Bigourdan expose ses idées sur la création d’un certain nombre de centre d’observations sismologiques, dont l’un en Bretagne.

Au sujet du procès-verbal de la dernière séance et notamment de l’exposé par le Colonel Perrier des travaux internationaux en projet dans la section de géodésie, M. Bigourdan propose l’extension du raccord de la Sardaigne à la Ligurie en le reliant par Malte ou une autre île à la Tunisie raccordée elle-même à l’Algérie et à la France en passant par l’Espagne.

M. Le Colonel Perrier fait remarquer que les Italiens en 1876, avant notre occupation, ont réalisé le raccord avec la Tunisie par la Sicile. MM. Bigourdan et Perrier conviennent qu’il y aurait avantage à étudier en détail la valeur de l’opération italienne de 76. Il y aurait grand intérêt à fermer ainsi le polygone qui engloberait cette partie du bassin méditerranéen.

Au sujet du Congrès de Rome, M. BIGOURDAN présente les remarques suivantes :

1°.- Les variations de [barré : longitudes] <latitudes> sont étudiées dans tous les pays sauf la France. Les Italiens ont une nouvelle méthode. M. Le Colonel PERRIER ajoute qu’ils ont présenté à Rome un rapport sur la nécessité de donner une impulsion plus vive à ce genre de recherches.

M. de la Baume a établi un appareil qui pourrait convenir et M. Bigourdan a présenté au Bureau le projet d’un autre appareil dans le même but. Il conviendrait d’examiner les services qu’ils pourraient rendre.

2°.- Il serait bon de communiquer aux géodésiens nos travaux sur l’obtention de l’heure. Ils prétendent avoir le 1/100 de seconde : ils exagèrent sans doute, surtout les Américains, alors que nous avons peine à obtenir les 3/100 de seconde.

3°.- Le Congrès a émis le vœu que les constellations soient désignées par leur nom latin, du reste le [barré : septième] système d’abréviation adopté y conduira forcément.

4°.- Le Père HAGEN, Directeur de l’Observatoire du Vatican manque de quelques numéros de la Connaissance des Temps.

Le Bureau décide de les lui envoyer.

MM. Bigourdan et Deslandres font l’éloge du Père Hagen qui dirige avec beaucoup de distinction les travaux de l’Observatoire du Vatican, très bien outillé, avec des appareils très bien installés.

5°.- Il ne semble pas qu’à l’étranger on se soit bien rendu compte des avantages des pendules à pression constante.

6°.- Il y aurait intérêt à nous défendre par des notices historiques pour empêcher quelques-uns de nos voisins de s’attribuer comme leurs, nos inventions et nos recherches.

7°.- Nos observatoires sont bien mieux outillés que les observatoires italiens qui, en dehors de celui du Vatican, ne disposent que de petits instruments peu modernes.

M. Deslandres fait remarquer que cela tient au morcellement politique d’autrefois.

A Palerme existe un cercle azimutal de dimension moyenne construit autrefois par Ramsden, avec lequel fut découverte la première petite planète.

Sur la demande de M. Le Président, M. Baillaud rend compte des divers évènements auxquels il a assisté à Rome.

Les difficultés que craignait M. Lecointe, notamment celles provenant du côté allemand, ne se sont pas présentées.

Au cours du Congrès, les neutres, notamment la Norvège et l’Espagne, ont continué à adhérer.

La formule de la Suède est qu’elle viendra quand l’Allemagne viendra et cependant elle a envoyé sa cotisation de 1.200 Frs au Bureau de l’Heure pendant toute la guerre.

En Argentine, il y a deux observatoires avec deux Directeurs américains dont le Gouvernement se désintéresse et réciproquement. On s’adressera plus tard, au moins pour l’un des observatoires, à l’Abbé Devoto, qui parti avant la guerre, pour étudier en Allemagne, s’est orienté vers Paris sur les conseils des religieux de l’observatoire de l’Ebre

Au Chili, la situation est plus particulière encore. L’ancien Directeur Obrecht, fut remplacé par un allemand plus travailleur, mais qui se suicida à la suite de malversations. <M.> Obrecht est revenu au Chili.

Il résulte de ce qui précède que l’Union est aussi complète que possible.

Au point de vue technique, des rapports considérables ont été présentés, 32 commissions ont fonctionné pendant 10 jours de travail. Des hommes nouveaux se sont révélés, notamment M. SCHLOESNIGER [Schlesinger ?] qui a traité avec autorité de l’extension du Bureau de l’Heure.

Le budget de ce dernier pour 1923 passe de 35.000 à 50.000 Frs.

L’instrument de passage, payé en partie pour 22.000 Frs sur les fonds académiques, sera transmis au Bureau de l’Heure.

Dans la première séance, séance royale, commune à l’Astronomie et à la géodésie, M. Baillaud, dans son discours retraça la vie des astronomes italiens de Galilée à Schiaparelli, dont les Cassini et Lagrange, et rappela que 4 d’entre eux furent directeurs de l’Observatoire de Paris.

M. Baillaud rend compte des diverses questions d’organisation des Sections et commissions.

Le Bureau a été entièrement renommé et le Secrétaire M. FOWLER a été maintenu dans ses fonctions.

M. CAMPBELL fut nommé Président et avec lui 5 Vice-Présidents :

MM. Deslandres pour la France

” Hoff [Sydney Samuel Hough], du Cap, pour l’Angleterre

” Chérulli [Cerulli] pour l’Italie

” Ivayama [Hirayama ?] ” le Japon

1 neutre de Sitter ” la Hollande

Cette dernière nomination provoqua un incident en fin de séance et une réclamation de M. Stroband [Stroobant] (Belgique).

Les statuts s’opposaient à la nomination de plus de 5 Vice-Présidents- on verra à BRUXELLES à porter ce nombre à 6 pour que la Belgique puisse être représentée.

M. Baillaud ajoute que l’on a supprimé :

1°.- la commission du calendrier (question historique et non astronomique proprement dite)

2°.- ” ” de l’heure d’été (question politique ou économique.)

M. Deslandres donne quelques renseignements sur la commission de la relativité qui réunit jusqu’à 30 assistants, sous la présidence de M. VOLTERRA, ce dernier très favorable aux idées d’Einstein. M. Borrel [Borel ?] chargé d’une mission du gouvernement français y prit la parole.

M. Deslandres y soutint l’idée, qui est aussi celle de M. Esclangon, qu’il y avait des réserves à faire sur les 3 vérifications astronomiques et qu’il y avait lieu d’attendre les résultats d’observation d’un certain nombre d’éclipses, pour posséder réellement des vérifications sérieuses.

L’impression générale qu’a donné le Congrès est excellente : l’Union a fait preuve de vitalité.

M. Lallemand annonce l’adhésion de l’Uruguay.

Un échange de vues sur la relativité a lieu entre divers membres du Bureau. M. Picard expose qu’il s’est entretenu de cette question avec M. Lorentz qui est anti-relativiste et avec M. Michelson qui est d’avis de reprendre son expérience et d’étudier à nouveau son interprétation

La séance est levée à 17 heures

Le Secrétaire :

A. Jobin

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Picard, Émile (1856-1941)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 31 mai 1922”, 1922-05-31, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 28 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6740

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