Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 7 février 1923

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 7 février 1923
Créateur Jobin, Amédée (1861-1945)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1923-02-07
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945); Picard, Émile (1856-1941);
Identifiant O1919_1923_252
Format 18,4 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 7 FEVRIER 1923.

Présidence de M. PICARD

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Au sujet du procès-verbal de la dernière séance, M. BIGOURDAN précise que le Congrès de Rome a pris une décision ferme au sujet de l’emploi des noms latins pour désigner les constellations. Au contraire, pour les notations usuelles, le Congrès n’a fait que des propositions, présentées par une commission présidée par M. STROHBAUD [Stroobant ?].

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M. le Président donne lecture :

1°.- d’une lettre de Madame Lemaire, demandant un congé d’un mois pour cause de santé.

Renvoyé à M. ANDOYER.

2°.- d’une lettre d’un constructeur de Thermomètres et de Pyromètres demandant des renseignements sur les diverses tables pouvant être utilisées pour l’établissement des abaques destinées à l’interprétation des lectures des psychomètres.

Renvoyé, avec prière de répondre, à M. le Colonel Delcambre à l’Office National Météorologique.

M. Leroy donne au Bureau des renseignements détaillés sur la question, déjà posée devant le Bureau dans une séance antérieure, de la célébration du Centenaire de Bréguet.

Il indique que le Ministre des Affaires Etrangères, Président du Conseil, les Ministres de l’Instruction Publique, du Commerce, et le Sous-Secrétaire d’Etat à l’Instruction Technique ont accepté de faire partie du Comité de patronage.

M. Leroy demande au Bureau de se joindre à eux. Le comité pense organiser un concours international de chronométrie, souhaité par les milieux horlogers français qui s’y préparent dès maintenant.

M. le Président rappelle les discussions qui ont eu lieu au sujet des divers points présentés par M. Leroy.

De ces discussions ressort nettement pour le Bureau le point de vue suivant :

Bréguet, issu d’une famille française, réfugiée en Suisse, à la suite de la révocation de l’Edit de Nantes, mais réintégré dans sa nationalité par la Convention, devenu plus tard en cette qualité, membre du Bureau des Longitudes et de l’Institut, est français d'origine aussi bien que de formation professionnelle.

Plusieurs membres présents notamment MM. PICARD, DESLANDRES, BIGOURDAN, HAMY et JOBIN, estime que le Bureau pourrait s’associer, soit en corps soit par adhésions individuelles, aux fêtes du centenaire à condition que ce point de vue soit celui du Comité d’organisation et de ses invités étrangers.

M. LEROY ayant signalé que notre collègue M. LEBOEUF [Lebeuf] fait des difficultés pour entrer dans le Jury du concours de chronométrie projeté, M. Le Président en résumant la discussion précédente, propose, et le Bureau adopte, de ne pas prendre de résolutions aujourd'hui et de prendre préalablement l’avis de M. LEBOEUF soit par lettre, soit de vive-voix à une prochaine réunion à laquelle il doit assister.

Sur la demande de M. Le Président, M. HAMY expose le principe des méthodes nouvelles, pour la détermination des parallaxes des étoiles. La première est fondée sur les considérations suivantes : Deux étoiles du même type spectral possèdent des atmosphères différant nécessairement, si elles sont de grosseurs différentes. Comme les spectres que nous observons dépendent de l’absorption des atmosphères des étoiles, il s’ensuit que ces spectres doivent posséder des particularités variant avec la grosseur de ces astres. Ces particularités ont été étudiées sur des spectrogrammes provenant d’étoiles de parallaxes connues et d’éclats déterminés ; leur existence sert inversement à trouver les parallaxes en faisant intervenir les grandeurs des étoiles. La méthode fournit immédiatement les grandeurs absolues, c’est-à-dire les grandeurs qu’auraient les astres étudiés s’ils avaient une parallaxe égale à 0”,1.

La seconde méthode s’adresse aux étoiles variables du type des Céphéïdes. L’étude des étoiles de parallaxes connues de ce type a mis en évidence le fait que les périodes de variation sont en rapport avec les éclats absolus de ces astres et la loi du phénomène a pu être déterminée.

Réciproquement, connaissant la période de variation d’une céphéïde, la loi obtenue fournit son éclat absolu, puis sa parallaxe, en faisant intervenir la grandeur ordinaire de l'astre à son maximum d’éclat.

Une discussion générale s’engage à ce sujet entre divers membres du Bureau, notamment MM DESLANDRES, de la BAUME PLUVINEL, de GRAMONT et HAMY.

MM. HAMY et de la BAUME PLUVINEL ont reçu de M. ADAMS, l'auteur de la méthode, des clichés de spectres stellaires dans lesquels M. ADAMS avait marqué lui-même la région intéressante à examiner.

Les intensités des deux raies indiquées sont différentes, mais il est difficile de se rendre compte dès l’abord comment ce rapport peut être mesuré assez/exactement pour donner des parallaxes qui s’accordent si bien avec les parallaxes trigonométriques. En effet les écarts entre les nombres donnés par la méthode physique et la méthode trigonométrique sont de 0",01 à 0",02.

M. DESLANDRES pense que la méthode d’ADAMS constitue un puissant procédé de recherche. Il ne s’en est occupé qu’indirectement dans ses recherches sur l’atmosphère des étoiles et leur comparaison avec la chromosphère du Soleil entre lesquels il a trouvé des analogies remarquables.

Il a été conduit, dans un autre but que celui poursuivi par ADAMS a étudier d’une manière analogue des spectrogrammes fournis par des étoiles d’une certaine classe (étoiles jaunes) et à les comparer à ceux donnés par les couches diverses de la chromosphère.

Et il a pu se rendre compte accessoirement de la valeur de la méthode ADAMS. Elle a permis jusqu’à présent de doubler et au delà le nombre de parallaxes stellaires connues. Si l’on établit avec 20 étoiles (F) de parallaxes trigonométriques connues les courbes des éléments Adams mesurés d’autre part et qu’inversement on réintroduise dans ces courbes les éléments Adams d’autres étoiles de parallaxes trigonométriques connues, on retrouve/9 fois sur 10 une identité complète entre les parallaxes fournies par les deux procédés.

Comme conclusion de cette discussion, M. Le Président propose, et le Bureau adopte, qu’il sera fait une note dans l’Annuaire sur la méthode de M. ADAMS et sur les résultats acquis à ce jour. M. Le Président propose <en outre>, et le Bureau adopte, que l’on demande [barré : ra] à une spécialiste de la Photométrie de faire en Séance, une conférence sur les unités et procédés généraux de la photométrie, conférence qui pourrait être résumée ultérieurement en une note à insérer également dans l’Annuaire.

Quelques membres pensent que le Bureau pourrait demander cette conférence à M. FABRY.

La Séance est levée à 16h 45.

LE SECRETAIRE

A. Jobin

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Picard, Émile (1856-1941)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 7 février 1923”, 1923-02-07, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 24 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6778

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