Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 16 mai 1923

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 16 mai 1923
Créateur Fichot, Eugène (1867-1939)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1923-05-16
Contributeur Fichot, Eugène (1867-1939); Lallemand, Charles (1857-1938);
Identifiant O1919_1923_265
Format 18 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 16 Mai 1923.

Présidence de M. Lallemand

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

MM. Gonnessiat, Lebeuf et L. Picard [Picart], correspondants du Bureau, sont présents à la séance. MM. Faye et Mascart ont été également invités à y assister. M. le Président leur souhaite la bienvenue.

M. Baillaud demande à M. le Président de bien vouloir inviter les directeurs des différents observatoires à faire connaitre au Bureau leur opinion sur le projet d’opérations de longitudes.

M. Gonnessiat est d’avis qu’en opérant de manière à leur faire donner le maximum de précision, tous les cercles méridiens sont susceptibles de fournir de bons résultats. La première chose à faire est de les comparer entre eux dans un même lieu : par exemple, on placera deux instruments côte à côte, leur différence de longitude pouvant être déterminé rigoureusement par une mesure de distance sur le terrain, et deux équipes opérant dans les mêmes conditions procèderont à la détermination astronomique de cette différence. La concordance une fois obtenue, on pourrait équiper un autre observatoire, tel qu’Alger, pour la réception des signaux, et faire alors la différence Paris-Alger.

M. Bigourdan rappelle qu’on a soulevé contre le choix de Paris l’objection de réfractions latérales possibles ; à Rome, les [barré : astronomes] <géodésiens> américains, notamment, ont préconisé l’installation en rase campagne, avec abris temporaires.

M. Gonnessiat reconnait que la salle d’observations doit être bien aérée, afin d’éviter toute dissymétrie des couches atmosphériques ; à ce point de vue, la salle du jardin de l’Observatoire de Paris paraît satisfaisante ; d’ailleurs, on dispose aussi des installations du Parc de Montsouris.

M. le Général Ferrié observe qu’on a également envisagé une installation à Trappes ou à Nogent le Rotrou.

M. Gonnessiat estime qu’il ne faut pas attendre que tout soit absolument au point, surtout en ce qui concerne les instruments nouveaux. D’ailleurs, qu’il s’agisse de cercles méridiens ou de l’astrolabe, si loin que l’on pousse les perfectionnements, à un moment on se heurte toujours à quelque erreur systématique qui fait que l’on ne gagne plus rien en précision.

M. Claude dit qu’en ce qui concerne l’astrolabe, les déterminations faites en Juin 1916 par Mme Chandon iraient à l’encontre de cette opinion, et feraient ressortir un avantage très net de l’astrolabe sur la lunette méridienne. M. Claude en donne cette raison théorique, que les déterminations à la lunette méridienne dépendent de deux constantes, dont les valeurs ne peuvent pas être conclues d’une seule observation.

M. Gonnessiat explique qu’en réduisant toutes les observations méridiennes au zénith, ainsi qu’il l’a exposé dans sa Note dont il a été question à la précédente séance du Bureau, il n’y a plus à se préoccuper que de la constante d’inclinaison : c’est donc uniquement une affaire de niveau ou de nadir. D’autre part, est-ce bien un avantage d’observer beaucoup d’étoiles, comme avec l’astrolabe ? En opérant ainsi, on utilise nécessairement des positions douteuses ; mieux vaut se borner aux seules fondamentales. Pour trancher le débat, il conviendrait de mettre à côté de Mme Chandon un observateur également bien exercé à la lunette méridienne, opérant par réduction au zénith, et de comparer les résultats.

M. Hamy fait remarquer que la détermination de la longitude n’implique pas nécessairement une détermination exacte de l’heure. Dans la mesure de longitude, les erreurs des catalogues n’interviennent pas si l’on observe les mêmes étoiles dans le méridien, mais ce qui est essentiel, c’est d’avoir de bons instruments. Du moment qu’il s’agit de mettre en évidence des mouvements possibles, mais [barré : nécessaire] assurément très minimes, de la croûte terrestre, l’opération serait parfaitement inutiles si les instruments ne pouvaient donner le centième de seconde. Avant de les comparer entre eux, il importe de les étudier très minutieusement. M. Hamy a déjà indiqué une méthode d’étude qui est en voie d’application : la précision des vis micrométriques se montre supérieure à tout ce qu’on pouvait attendre, à condition que ces vis soient bien montées.

M. Gonnessiat est néanmoins d’avis que le souci de la perfection ne doit pas faire toujours tout remettre en question, et que le moment est venu de procéder résolument aux déterminations.

M. Baillaud attache une grande importance au fait que les instruments méridiens d’Alger et de Bordeaux sont identiques à celui du jardin de l’Observatoire de Paris ; il rappelle qu’au début de l’envoi des signaux horaires, Greenwich a donné des écarts allant jusqu’à 25 centièmes de seconde.

La similitude des instruments ne paraît pas une condition nécessaire à M. Gonnessiat, qui préférerait plutôt l’emploi d’instruments différents mis préalablement d’accord. D’après lui, il serait bon d’introduire dans le réseau des stations de longitudes certains points de l’hémisphère sud.

Sur une question de M. Baillaud, M. Gonnessiat évalue à 0,07 la correction additive qu’il faudrait apporter à la longitude de Paris (origine Greenwich) pour la faire cadre avec celle d’Alger : cette conclusion est conforme à celle de Wanach.

MM. Hamy et Deslandres font toutes réserves quant à la précision des déterminations obtenues en faisant intervenir les observations des astronomes anglais, dont les procédés leur paraissent simplistes et les instruments d’une construction peu soignée.

M. Fayet considère que ce n’est pas dans les observations proprement dites qu’il faut chercher les causes de divergences, même quand on ne fait pas usage de micromètre impersonnel, mais surtout dans les erreurs instrumentales. Aussi convient-il de faire toutes les vérifications possibles, jusqu’à ce qu’on obtienne le même résultat avec n’importe quel instrument. L’observateur pourra choisir alors à son gré l’instrument dont l’emploi lui paraîtra le plus commode. M. Fayet ne voit pas de raison pour que les comparaisons préalables se fassent uniquement à Paris.

M. Gonnessiat est du même avis sur ce dernier point, mais il juge indispensable l’emploi du micromètre impersonnel.

M. Bigourdan fait remarquer que le mécanisme de l’entraînement du micromètre est parfois défectueux ; il demande en conséquence quelle est la valeur comparative du micromètre à déplacement automatique et du micromètre actionné à la main.

M. Gonnessiat estime que la question ne se pose pas pour les grands instruments, dans le champ apparent desquels le mouvement de l’astre est trop rapide pour être suivi à la main : l’entraînement automatique, régularisé par un différentiel, est alors nécessaire ; l’emploi de ce dispositif est exclusif de toute équation personnelle.

MM. Lambert et Simonin, de l’Observatoire de Paris, sont introduits dans la salle des séances. M. le Président leur souhaite la bienvenue.

M. Bigourdan propose qu’un petit instrument soit prêté à M. Gonnessiat, pour être comparé au grand cercle d’Alger.

M. Gonnessiat objecte que le personnel lui manquerait pour cette étude ; à ce point de vue, Paris offre incontestablement plus de ressources.

MM. Bigourdan et le Gl Ferrié ajoutent qu’on se trouvera encore dans de meilleures conditions lorsqu’on aura relié directement Paris, soit à Montsouris, soit à Trappes ou Nogent le Rotrou.

La discussion générale sur le projet concernant les longitudes est close.

M. Andoyer expose au Bureau que les positions d’étoiles publiées dans les diverses Ephémérides ne sont pas exactes. Celles de la Connaissance des Temps sont presque uniformément réduites à Newcomb et, jusqu’ici, il en était de même dans l’American Ephemeris. Mais si l’on compare ces positions à celles qui résultent des déterminations publiées dans deux catalogues du Cap et deux catalogues de Washington, on constate des écarts parfois considérables. On serait même conduit à corriger sensiblement la position de l’équinoxe. Dans ces conditions, n’y aurait-il pas une décision de principe à prendre pour l’avenir ? M. Andoyer propose de s’en tenir, au moins pour quelques années encore, aux positions de Newcomb, mais sous réserve de publier également dans la Connaissance des Temps, un tableau de certaines corrections probables, en mentionnant purement et simplement la source de celles-ci.

M. Bigourdan fait connaître que Sir F. Dyson a déclaré par lettre que, si certains observatoires s’entendaient pour adopter une correction d’équinoxe de 0s,05, il serait disposé à faire de même.

M. Andoyer dit que les observateurs peuvent très bien s’entendre pour faire une correction de 0s,05 sans qu’il soit nécessaire pour cela de l’introduire dans les Ephémérides.

M. Gonnessiat estime que la correction de 0s,05 paraîtrait indiquée par les observations d’Alger, lesquelles sont toutes rapportées au système de Boss, mais il n’est pas d’avis de modifier pour le moment la position de l’équinoxe.

Le Bureau, consulté par le Président, approuve les propositions de M. Andoyer.

La séance est levée à 17h.

Le Secrétaire p.i.

E. Fichot

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Lallemand, Charles (1857-1938)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 16 mai 1923”, 1923-05-16, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6791

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