Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 27 juin 1923

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 27 juin 1923
Créateur Fichot, Eugène (1867-1939)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1923-06-27
Contributeur Fichot, Eugène (1867-1939); Picard, Émile (1856-1941);
Identifiant O1919_1923_271
Format 18 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 27 Juin 1923.

Présidence de M. Picard

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

A propos du procès-verbal, M. DESLANDRES revient sur les raisons pour lesquelles une discussion de l’hypothèse lui paraissait utile. Un des arguments qu’on a donnés en faveur du projet concernant les longitudes dans la vérification qu’il apporterait à la conception des déplacements continentaux ; il serait donc opportun de soumettre à une critique aussi complète que possible les fondements de cette théorie nouvelle.

M. LALLEMAND est d’avis que cette critique a été excellemment faite par les géologues français, et qu’elle n’a pas été favorable à la Théorie ; on en peut trouver l’exposé dans une brochure récemment publiée par M. TERMIER.

M. le Président fait observer que la connexion est d’ailleurs bien lointaine entre la théorie de WEGENER et la variation des longitudes. Ce phénomène, à supposer qu’il soit constaté, pourrait vraisemblablement s’expliquer par des théories bien différentes et M. PICARD rappelle à ce sujet la théorie des glissements de l’écorce terrestre jadis élaborée par Marcel BERTRAND.

M. le Colonel PERRIER signale la similitude que lui paraît précisément présenter la théorie de WEGENER avec celle des glissements.

M. le Président, résumant ces observations diverses, estime que, quel que soit le sort réservé au projet de longitude mondiales, il aura du moins amené un résultat heureux et dont il y a lieu de se féliciter : c’est l’étude rationnelle des instruments méridiens et l’amélioration apportée à certaines défectuosités qu’il eût été dangereux de laisser subsister plus longtemps.

M. DESLANDRES s’associe à cette déclaration. Toutefois, il estime que la vérification des instruments, telle qu’elle a été entreprise, ne pourra pas donner de résultats définitifs, parce que les instruments ne seront pas rigoureusement étudiés dans les mêmes conditions : une comparaison faite à Alger, sous la direction de M. GONNESSIAT, et avec les précautions nécessaires, eût présenté de meilleures garanties. M. DESLANDRES ajoute qu’il a été attaché pendant plusieurs années à l’observatoire de Paris, et qu’il a pu suivre [barré : depuis] de <près> les observations méridiennes qui y sont poursuivies ; il a constaté que plusieurs de ces observations méridiennes avaient une faible valeur, et que le personnel attaché à ces mesures aurait été employé plus utilement à d’autres recherches. D’ailleurs, étant à la fois physicien et astronome, il remarque que des difficultés analogues à celles rencontrées dans les observations méridiennes se rencontrent dans les nombreuses mesures de grandeurs physiques, dont les laboratoires de physique ont à s’occuper.

M. le Président constate que les études entreprises par M. HAMY ont conduit à perfectionner les micromètres et laissent entrevoir la réalisation de nouveaux progrès intéressants.

M. BAILLAUD expose au Bureau l’état actuel des opérations poursuivies à l’Observatoire de Paris. La comparaison des instruments méridiens continue régulièrement. En ce qui concerne les astrolabes, le Colonel MAILLE arrivera dans les premiers jours de juillet et M. CLAUDE lui remettra l’astrolabe du Bureau des Longitudes, modèle S.O.M. Cet instrument sera installé dans un coin du jardin de l’Observatoire, sur un terrain dégagé d’arbres. Un second officier observateur pourra être fourni par le Service Géographique vers le 1er Août. D’autre part, M. FAYET a fait savoir qu'il était prêt à entreprendre les comparaisons d'instruments à Nice, dès qu’un astrolabe lui aura été envoyé.

M. FICHOT, d’accord avec M. ROLLET de l’ISLE, Chef du Service Hydrographique, explique que le Service Hydrographique serait en mesure de prêter au Bureau des Longitudes, pour être envoyé à Nice, un astrolabe à prisme, soit du type Jobin, soit du type S.O.M. La procédure à suivre consisterait dans une demande adressée par le Président du Bureau au ministre de la Marine.

Le Bureau décide de demander au Ministre le prêt d’un astrolabe S.O.M.

M. BIGOURDAN fait remarquer qu’il conviendrait également de prendre une décision au sujet du catalogue d’étoiles à employer. Il propose d'établir une liste de positions et d'en faire une copie qui serait envoyée à M. BOCCARDI, notre correspondant de Turin. A l'Observatoire de Paris, les divergences des divers instruments méridiens se sont atténuées depuis qu’on a changé de catalogue ; néanmoins, on constate encore parfois des écarts de 19 centièmes de seconde. Dans la liste unique réclamée par M. BIGOURDAN, devraient naturellement entrer toutes les véritables fondamentales, celles qui sont rapportées directement au Soleil et peuvent s’observer de jour comme de nuit ; leur éclat, une fois atténué par un écran, n’a pas d’influence sur l’équation de grandeur.

M. BIGOURDAN signale à nouveau que la manière dont on utilise actuellement les coïncidences des signaux rythmés introduit des erreurs certaines. En fait, les coïncidences extrêmes sont seules mises à profit et l’on se prive ainsi de l’utilisation des coïncidences intermédiaires, parce qu’on n’en connaît pas rigoureusement l’intervalle.

M. CLAUDE maintient son opinion que cette critique n’atteint pas la méthode de comparaison employée lors de la détermination Paris-Brest.

M. BIGOURDAN n’en disconvient pas, parce que la marche du chronomètre commandant l’émission des signaux était ici parfaitement connue. Il n’en est pas de même actuellement pour les pendulettes, mais quand celles-ci pourront être suivies, il deviendra possible de radiotélégraphier chaque jour la valeur exacte de l’intervalle et d’améliorer ainsi la méthode.

M. CLAUDE est d’avis qu’il y aurait avantage à remplacer la pendulette par un chronomètre.

M. CLAUDE fait connaître au Bureau que la Société d’Optique et de Mécanique de haute précision vient d’achever la construction d’un appareil FAVÉ pour la détermination de l’équation personnelle dans les observations à l’astrolabe à prisme. Les images artificielles obtenues sont très belles et ressemblent à des étoiles. L’appareil pourra être livré dans quinze jours.

La Séance est levée à 16 heures 45.

Le Secrétaire p.i.

E. Fichot

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Picard, Émile (1856-1941)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 27 juin 1923”, 1923-06-27, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6797

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