Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 25 juillet 1923

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 25 Juillet 1923.

Présidence de M. Picard

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Aux arguments donnés par M. BIGOURDAN en faveur d’une édition française des Œuvres de LAMBERT, M. FICHOT ajoute cette indication que Lambert appartenait à une famille protestante expatriée à la suite de la révocation de l’Edit de Nantes (Cf. Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de Biographie et d’Histoire¹).

M. le Président donne lecture d’une lettre par laquelle la maison BEAUDOIN informe le Bureau que les deux chronographes Abraham qui lui ont été commandés en Décembre 1922 seront prochainement terminés, et demande à quel service ces instruments devront être livrés. Avis sera donné à la maison Beaudoin de remettre les chronographes au Secrétariat du Bureau des Longitudes.

M. BAILLAUD fait connaître à ce sujet les résultats de l’enquête concernant les quatre chronographes fournis par la Maison CARPENTIER, et dont l’un a été payé sur les fonds de la longitude Paris-Washington. De ces quatre instruments, deux sont actuellement à l’Observatoire, un autre a été [barré : retourné] <envoyé> à la maison Carpentier pour <une > amélioration, le 4^e enfin est à POULKOVO.

M. BIGOURDAN propose qu’à l’avenir tout instrument appartenant au Bureau des Longitudes soit muni d’une plaque de cuivre portant un numéro. Le Bureau adopte cette proposition.

M. CLAUDE fait savoir que l’appareil FAVÉ construit par la Société d’Optique et de mécanique de haute précision pour la détermination de l’équation personnelle dans les observations à l’astrolabe à prisme, sera livré dès que certaines modifications auront été apportées aux contacts.

M. le Président donne lecture d’une lettre par laquelle M. le Colonel BELLOT, Directeur du Service Géographique de l’Armée, précise les conditions d’établissement de la liaison projetée entre l’Observatoire de Paris et les pavillons du Bureau des Longitudes et du Service Géographique dans le Parc de Montsouris. Conformément aux engagements déjà pris par l’Amiral FOURNIER, le Bureau aurait à prendre à sa charge une redevance annuelle de 336 Fr représentant les frais d’entretien de la ligne. Le Service Géographique fera commencer les travaux dès que le Bureau aura donné son acceptation. Le Bureau accepte les conditions formulées par le Colonel BELLOT.

M. le Colonel PERRIER annonce que le Colonel MAILLE est installé à l’Observatoire, où il sera détaché jusqu’au 20 Septembre ; une pendule a été choisie et les liaisons vont être posées.

M. HAMY signale une légère inexactitude commise dans l’Annuaire au sujet de la relation qui lie la grandeur à l’éclat d’une étoile (Cf. Ann. pour 1923, p.94). La relation fondamentale généralement admise consiste dans la formule de Pogson, m = -2,5 logE

m étant la grandeur ou magnitude, et E l’éclat.

On en déduit, (2,5)^-1 se trouvant être à très peu près le logarithme du nombre 2,512,

E = (2,512)^-m ;

d’où il résulte qu’une étoile d’une certaine grandeur a un éclat environ 2,512 fois plus grand (et non pas 2,5 fois comme le dit l’Annuaire) que celui d’une étoile classée exactement un rang plus loin dans l’ordre des grandeurs. Il est pris note de la rectification à faire dans le prochain Annuaire.

M. HAMY donne lecture au Bureau d’un rapport provisoire, qui sera ultérieurement complété avant d’être définitivement déposé, sur l’étude qu’il a faite des différents organes des instruments méridiens au moyen de la méthode interférentielle. Il a constaté en particulier que les tourillons eux-mêmes se déformaient <probablement> sous l’action des engrenages et qu’il était indispensable de modifier les micromètres. La sensibilité de la méthode est telle qu’elle ne laisse aucun doute quant à la réalité des constatations faites ; dans les mêmes conditions, on a toujours rigoureusement le même pointé sur la frange centrale.

M. le Président remercie M. HAMY des résultats très remarquables qu’il a obtenus.

M. DESLANDRES insiste sur les difficultés d’une autre nature qu’introduisent les mouvements de l’atmosphère dans l’observation précise des étoiles. Au lieu d’un disque extrêmement petit, dont les dimensions, dans les bons instruments, ne devraient pas dépasser un dixième de seconde, on obtient une image agitée, le tremor disc, atteignant jusqu’à 2”. D’où la nécessité d’observer dans une atmosphère absolument pure et calme, condition qui [barré : ne peut être] <est plus aisément> réalisée [barré : que par] <dans> un observatoire de montagne. A l’objection tirée de la difficulté d’observer correctement par température assez basse, M. DESLANDRES oppose ce fait qu’à l’Observatoire de POULKOVO, on observe couramment par -15° et parfois même par -25°.

M. BIGOURDAN signale l’intérêt qu’il y aurait à réaliser l’entraînement direct du micromètre impersonnel, à l’exclusion de toute transmission.

M. le Colonel PERRIER ajoute qu’au point de vue géodésique, l’encombrement et l’alimentation du moteur sont un empêchement absolu à l’emploi de micromètre impersonnel.

M. BIGOURDAN appelle l’attention du Bureau sur la nécessité de donner à M. HAMY la possibilité de construire un micromètre affranchi des causes d’erreurs qu’il a constatées. M. HAMY estime qu’un crédit de 4.000 Fr environ lui serait nécessaire dans ce but. Le Bureau décide d’ouvrir à M. HAMY un crédit de 4.000 Fr.

La Séance est levée à 16 heures 45.

Le membre du Bureau, Secrétaire

E. Fichot