Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 15 avril 1925

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 15 avril 1925
Créateur Jobin, Amédée (1861-1945)
Contexte Volume 1924-1926
Date 1925-04-15
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945); Appell, Paul (1855-1930);
Identifiant O1924_1926_074
Format 18,8 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 15 Avril 1925.

Présidence de M. Appel [Appell]

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. Le président signale à la correspondance une demande de congé d’un calculateur. Transmis pour solution à M. Andoyer.

M. Deslandres annonce au bureau la mort de M. Vallot-directeur de l’Observatoire du Mont Blanc, correspondant du Bureau.

Il rappelle ses travaux sur diverses questions de météorologie intéressant plus spécialement la région du Mont-Blanc, ses travaux historiques sur la cartographie de la Savoie et du Mont-Blanc, et enfin sa carte et sa triangulation du Mont-Blanc en collaboration avec son cousin, M. Albert Vallot, chargé plus spécialement de la partie topographique de l’opération. Ses travaux sont publiés dans les Annales de l’Observatoire du Mont-Blanc qui forment actuellement une collection d’environ 10 gros volumes.

M. Deslandres rappelle également que M. Vallot avait offert son observatoire à l’Institut, avec une dotation de 100.000 frs pour son entretien, mais que l’Institut jugea cette donation trop onéreuse.

Depuis M. Vallot en a fait don à M. Dina, en le complétant par divers terrains, à Chamonix, sur lesquels M. Dina fera élever des bâtiments qui serviront de logement et de laboratoire aux savants qui y prépareront les expériences à effectuer à l’Observatoire du Mont Blanc.

M. Hamy complète ces renseignements et fait une description détaillée de l’Observatoire Vallot.

Il pense qu’il constitue plutôt un refuge pour les expérimentateurs en hautes altitudes, qu’un observatoire proprement dit. A ce point de vue il a une utilité scientifique certaine, déjà appréciée par les savants, notamment ces temps derniers par MM. Danjon, Moulin, Bauer et Duffet. De l’avis de M. Hamy, l’Observatoire Vallot adossé au Mont Blanc à 400 mètres environ en contrebas du sommet, n’est pas dans des conditions favorables au point de vue de la pureté de l’atmosphère, en raison du phénomène bien connu, dit le “Chapeau”, qui a lieu autour de tous les grands sommets de cette région.

L’application des modes opératoires habituels de la géodésie et de la topographie telles que l’ont fait M. Vallot au Mont-Blanc conduit à un travail que les difficultés inhérentes à la grande montagne rend très pénible et par suite très lent.

A ce sujet M. le Colonel Bellot indique que, pour ses travaux1 en cours dans diverses autres régions, le Service Géographique emploie actuellement des procédes tout différents de stéréographie, basés sur l’emploi de l’appareil von Orel, dont M. le Colonel Bellot donne une description sommaire.

On procède au préalable à l’installation de quelques points de triangulation, convenablement choisis ; puis à des photographies du terrain prises de points répérés, choisis bien entendu dans des parties facilement accessibles et extérieures à la région à topographier.

Ces photographies sont ensuite disposées deux à deux sur l’ [barré : a] appareil Orel, compte tenu des coordonnées des points d’où elles furent prises, et l’on procède à leur examen stéréoscopique.

L’appareil permet de suivre à l’œil, avec un index qu’on déplace <dans le champ de la visée> [barré : dans] les lignes de niveau et le relief du terrain. Un mécanisme spécial transpose automatiquement sur une feuille de papier, à l’échelle choisie, le relief du terrain dont on examine le couple de photographies.

Cette expérimentation est actuellement non seulement la plus commode mais encore la plus précise que l’on ait pour les travaux topographiques en montagne.

Toutefois pour les parties rocheuses, la restitution fournie par l’appareil est moins parfaite. Il y a en effet des angles morts, entièrement dans l’ombre, dont les détails échappent à la plaque photographique. Cela conduit dans ce cas à retourner sur le terrain pour faire les raccords et rectifications convenables.

M. le Colonel Bellot rappelle que M. Corbin avait offert, un appareil Orel au Service géographique. Cet appareil construit par Zeiss, devait être livré le 15 Août 1914. La guerre a empêché l’accomplissement de la généreuse pensée de M. Corbin.

M. Andoyer demande au Bureau s’il n’y a pas de corrections à introduire dans la partie de l’annuaire des spectres stellaires, partie dont la rédaction incombait à notre regretté collègue M. de Gramont.

M. Hamy annonce que la question des spectres stellaires sera examinée2 à fond [barré : et] au prochain congrès de Cambridge et qu’il convient d’attendre pour les corrections aux chiffres de l’annuaire, les résultats des discussions de Cambridge.

M. Deslandres, rend compte au Bureau qu’il est chargé des demandes de subventions pour les délégués au congrès de Cambridge. M. Andoyer y représentera le Bureau et traitera des éphémérides, MM. Bigourdan et Deslandres représenteront l’Académie et le Bureau national.

M. Bigourdan expose au Bureau qu’il a cherché à se rendre compte de la précision des observations méridiennes.

N’ayant pas de chiffres précis pour l’équation personnelle des observateurs, il a eu l’idée de prendre comme terme de comparaison les corrections de pendules portant sur une durée de cinq années et résultant de l’ensemble des observations. Elles peuvent être considérées comme exactes.

Il a ainsi comparé le résultat de divers observateurs à la correction résultant de l’ensemble. Il a classé les différences obtenues, par observateur et par instrument, après avoir eu soin d’écarter toutes les observations incomplètes ou prêtant à critique.

Pour l’instrument de M. Bouty – 3 observateurs – pour l’un les + et les - s’équilibrent, pour un autre les + dominent et pour le troisième les - dominent.

Ni l’instrument, ni son emplacement ne semble intervenir3. Pour le cercle du Jardin – 2 observateurs – (MM. Fatou et Lambert) il y a une prédominance marquée des +. Donc l’instrument intervient.

Pour la lunette Prin (P2) 2 observateurs, pour l’un les + dominent, pour l’autre les -. Donc l’instrument n’intervient pas.

Pour la lunette Bamberg, dans deux positions successives le même signe domine. Mais cette lunette a un micromètre impersonnel sans entraînement et M. Bigourdan ne conclue [conclut] pas.

L’écart moyen de tous les observateurs est de (3/100”) d’où M. Bigourdan conclue [conclut] que l’on ne peut affirmer avoir le C P à moins de (3/100 [signe barré])”

M. Bigourdan se propose de reprendre ce travail en éliminant les observations qui présentent un écart supérieur à (6/100 ”) M. Bigourdan propose qu’il soit fait une série d’observations avec 3 observateurs se remplaçant sur 3 instruments analogues, ce qui nécessitera l’installation d’une troisième méridienne portative. Il propose de l’installer de manière à pouvoir se servir de mires éloignées, installées sur le Palais du Sénat et à Montsouris. MM. Deslandres et Hamy critiquent l’emploi de ces mires en raison des ondulations dues à la présence des arbres. M. Hamy pense que l’emploi d’un collimateur fixe conviendrait mieux.

Une discussion s’engage sur le point de savoir quelle forme d’appui des tourillons des lunettes est la plus favorable : coussinets ronds ou forme en V.

M. Jobin pense que les coussinets ronds ne devraient être employés que dans les petits instruments et que pour les grands instruments la forme en V est plus sûre car le tourillon, quelle que soit la différence de graissage et par suite de frottement dans les deux coussinets, revient toujours à sa place dans les V, en raison de leur pente élevée.

Cela [barré : ne] peut <ne> pas être le cas dans des appuis ronds qui ont pris un jeu, même très petit. En effet, l’examen du mouvement des tourillons, en cas de jeu dans les axes, montre qu’ils montent d’abord soit d’un côté soit de l’autre du coussinet suivant le sens de la rotation de la lunette ; qu’après, ils glissent sur la pente variable que leur offre ce côté du coussinet, jusqu’à rencontrer la valeur de l’angle ou l’appareil entier est en équilibre, angle dont la tangente dépend directement du coefficient de frottement. L’on conçoit que si ces coefficients de frottement sont accidentellement différents d’un tourillon à l’autre, on puisse craindre un décalage de l’axe optique de l’instrument en azimuth.

Il est facile de voir que les jeux de l’ordre de quelques microns peuvent conduire à un décalage de l’ordre de secondes. Or, l’on estime généralement à 2 µ le jeu entre un cone et sa fourrure, et le jeu entre un cylindre et son coussinet cylindrique est certainement plus grand.

M. Jobin pense que ce genre d’erreur pourrait être étudié au laboratoire avec un collimateur fixe de long foyer comme repère.

La séance est levée à 15 heures

Le secrétaire par interim

A. Jobin

1 Il y a une coquille dans le texte original : « travaus ».

2 Il y a une coquille dans le texte original : « exéminée ».

3 Il y a une coquille dans le texte original : « internenir ».

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Appell, Paul (1855-1930)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1924-1926
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 15 avril 1925”, 1925-04-15, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6904

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