[Lettre de Guillaume Bigourdan, directeur du Bureau International de l'Heure, à Benjamin Baillaud, directeur de l'Observatoire de Paris]

[en haut à gauche : 5889

Bureau International de l’Heure (B.I.H.)

Directeur : G. Bigourdan

Observatoire National PARIS (XIV^e)]

Union Astronomique Internationale (U.A.I.)

Paris, le 17 Juin 1925

Le Directeur du B.I.H.

à Monsieur B. Baillaud, Directeur de l’Observatoire.

[en marge : Copie]

Monsieur le Directeur et Cher Confrère,

Je vous envoie ci-joint un second exemplaire de mon Rapport annuel sur les travaux du B.I.H., exécutés en 1924 ; je vous/ai envoyé le premier vers le 12 février dernier, époque où je l’ai distribué aux membres de la Commission internationale de l’heure et à un grand nombre d’observatoires et d’établissements scientifiques, deux cents cinquante environ ; en même temps j’en ai remis un exemplaire à la bibliothèque de l’Observatoire.

A la fin de la dernière page de ce rapport, vous verrez que l’impression en a été achevée le 10 février dernier ; et au-dessus de cette indication vous trouverez le texte que vous venez/de lire à la séance du Bureau des Longitudes, texte qui ainsi est dans vos mains et publié depuis plus de quatre mois.

Pour le laboratoire dont il est question dans ce texte, vous voulez considérer celui de M. le Général Ferrié comme étant celui du B.I.H. : c’est là une interprétation que je ne puis accepter.

En second lieu vous avez ajouté que, pour l’avantage du B.I.H., vous avez fait faire le relevé des bandes d’enregistrement déjà relevées par le B.I.H. et la discussion subséquente des corrections de pendule, depuis le 17 Janvier 1925. C’est aujourd’hui que pour la première fois j’ai su ainsi pourquoi vous m’avez demandé les documents ; et en tout cas le but que vous poursuivez ainsi n’a pas été atteint, car cela n’a pas diminué, même de une seconde, le travail du B.I.H. ; au contraire il l’a gêné parce que lorsque quelque discordance, révélée par la discussion, a nécessité un examen nouveau de la bande correspondante, il s’est trouvé parfois qu’elle vous avait été remise, ce qui nous a causé des retards.

J’ose espérer, du moins, que vous publiiez les résultats que vous avez obtenus, afin de les comparer aux miens, qui sont en épreuves depuis le 16 de ce mois, c’est-à-dire hier, pour la période du <1 Janvier au 28 février.> le reste du manuscrit jusqu’au 30 avril est à l’imprimerie.

Mercredi dernier, 10 Juin dernier, quand on a parlé du B.I.H. au Bureau des Longitudes, j’étais absent, comme je le suis régulièrement tous les seconds mercredis de chaque mois, à cause de la séance du Comité des travaux scientifiques qui se tient au Ministère de l’Instruction publique à 16^h : <comme vous faites partie du même Comité, vous avez pu voir> par l’ordre du jour, que j’avais à lire deux rapports, ce que j’ai fait. C’est donc par une coïncidence qui n’est pas de mon fait qu’a été ouverte en mon absence la discussion sur le B.I.H., et dont j’ai eu connaissance par la lecture, faite aujourd’hui, du procès-verbal de la séance du 10.

Il est possible que le procès-verbal de la séance d’aujourd’hui ne précise pas tout ce qui a été dit et au besoin je me propose de donner diverses explications à la prochaine [barré : séance] : j’espère que vous pourrez y assister aussi.

Quant à ce qui concerne la mise de la salle méridienne à la disposition du B.I.H. voici ce que je disais dans mon Rapport mensuel [barré : relatif] de Mai dernier et à la date du 4 ou 5 Juin courant, que je vous remis immédiatement :

IV « Le Président de la Commission de l’Heure, prof Sampson a inscrit à l’ordre du jour provisoire des discussions de cette Commission, la question d’un nouveau local que l’Observatoire mettrait à la disposition du B.I.H. Il me paraît important que cette question soit réglée avant la réunion de cette Commission. Si ce point de vue est accepté, il serait assez urgent que l’Observatoire remit dès maintenant au B.I.H. ce local, avec sa clé, ainsi que la dépendance dans laquelle on pourra remiser le charbon pour chauffage ; c’est alors seulement que je pourrai procurer les quelques meubles et casiers qui seront indispensables. Si l’Observatoire fait installer lui-même l’éclairage, il y aurait lieu de ne pas tarder, et s’il ne le fait pas, le B.I.H. n’a pas trop de temps pour le faire installer.

Le chauffage par le poële mis en place ne sera sans doute pas suffisant, et il faudra parfois suppléer par quelque appareil à gaz, et par suite poser sans doute des tuyaux de conduits, peut-être un compteur spécial, etc. travaux qui exigeront du temps.

G Bigourdan