Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 10 novembre 1926

Bureau des Longitudes

Procès-verbal de la Séance du 10 Novembre 1927 [1926].

Présidence de M. LALLEMAND

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Monsieur le Président donne lecture :

1°) d’une lettre de M. Pontet Chef de Travaux aux Mines de Mayres (Ardèche) demandant la déclinaison d’Aubenas. Renvoyé pour réponse à M. Maurain.

2°) d’une lettre de M. Grenat, Ministre de France à Belgrade, informant le Bureau que l’Institution pour laquelle M. Danielovich, astronome, demandait l’échange de publications est inconnue en Yougo-Slavie.

Au sujet du procès-verbal de la dernière séance, M. Andoyer examine la question soulevée par les projets de M. le Général Delcambre visant à transformer la publication de l’Annuaire.

Il expose qu’à son avis, il serait fâcheux de renoncer à la composition traditionnelle du volume qui dans sa forme donne satisfaction au public.

M. Picard appuie les idées de M. Andoyer et rapelle [rappelle] que le Bureau a étudié autrefois de nombreux projets analogues.

Il expose que l’Annuaire répond très convenablement à ce qu’il est possible de demander à un recueil étendu de renseignements généraux.

Si l’on sépare les tables de constantes physiques du reste de la publication, elles apparaîtront tout de suite aux spécialistes des laboratoires comme insuffisantes, en comparaison des tables spéciales qui se publient ailleurs, alors qu’elles répondent parfaitement au besoin de renseignements généraux d’un ouvrage envisageant, non pas une spécialité, mais plutôt un ensemble de connaissances scientifiques.

Ce qui apparaît ainsi pour les tables de constantes physiques est également vrai pour la plupart des autres documents de l’Annuaire.

M. Picard insiste aussi sur le côté traditionnel de notre publication qu’il serait à son avis impossible de négliger sans nuire à sa diffusion. De la discussion générale à laquelle prennent part notamment MM. le Général Ferrié, Hamy, Lallemand, Jobin, il se dégage que :

Tout en rendant hommage aux sentiments qui ont guidé M. le Général Delcambre dans l’élaboration de son projet, et tout en le remerciant, de son travail considérable, [barré : le Bureau est] <[barré : quelques membres sont]> [en marge : plusieurs membres sont d’avis : AJ.] qu’il n’y a pas lieu de poursuivre l’étude des modifications proposées par M. le Général Delcambre.

M. le Général Ferrié communique au Bureau les renseignements qu’il a reçus des diverses stations travaillant à l’Opération des Longitudes.

Il a reçu du Père Lejay un cable signalant que tout marche très bien [à] Shang-Haï [Shanghai] et annonçant l’envoi par la poste d’une situation détaillée.

A San-Diego, suivant un cable reçu de Washington, les opérations sont très satisfaisantes.

De même à l’Observatoire de Hera-Dun qui a obtenu d’excellents enregistrements de T.S.F.

A Osloë [Oslo], les opérations ont été arrêté par le froid.

A Alger tout a marché dans de très bonnes conditions.

M. le Général Ferrié a l’impression que ce qui a été fait en Octobre assure dès maintenant le succès de l’opération. Néanmoins, on continuera partout à travailler au cours du mois de Novembre.

M. le Général Ferrié rend compte au Bureau du fonctionnement de la T.S.F et en particulier de l’emploi des ondes courtes qui a donné quelque déception.

Leur fonctionnement est influencé par l’heure, la saison, la température etc...

Elles conviennent plutôt à de petites stations de trafic réduit. C’est ainsi que M. le Général Ferrié les emploie pour l’achèvement du Réseau colonial des P.T.T.

M. le Général Ferrié donne quelques détails sur les études en cours dans son service, en particulier par le Commandant Mesny, en vue du renforcement des trains d’onde. Il donne la description d’une sorte de miroirs cylindriques, de section droite parabolique, constitués par des barres métalliques convenablement espacées et dont les longueurs sont en rapport avec la longueur d’onde employée. L’antenne éméttrice [émettrice] est placée suivant la ligne focale du système. Il arrive ainsi à ajouter les phases et à multiplier l’énergie éméttrice 9 ou 10 fois tout en la concentrant dans un faisceau d’une ouverture de [barré : 10°] <l’ordre de 10°.> Ces opérations sont possibles avec des ondes courtes : la longueur des génératrices est de 12 m. pour une longueur d’onde de 24 m. Ces recherches présentent un grand intérêt au point de vue du secret des communications par T.S.F.

M. Hamy demande si l’envoi d’une onde unique a été envisagé dans les travaux ci-dessus et il rappelle une expérience de réflexion du son par un miroir concave.

Un son bref fournit un foyer conjugué ponctuel très net, tandis qu’un son soutenu ne peut se concentrer et donne par diffraction une sorte d’image conjuguée de la dimension du miroir.

M. le Général Ferrié fait remarquer en réponse à M. Hamy que l’on perdrait ainsi les avantages de la "résonnance” au point de vue de la conservation de l’énergie éméttrice.

Un échange de vues a lieu sur ce sujet entre divers membres du Bureau, d’où il résulte que l’application des formules de l’optique - diffraction, interférences - polarisation, serait dans l’état actuel de la technique de la T.S.F de la plus grande utilité.

La séance est levée à 17 heures ½

Le Secrétaire par intérim.

A. Jobin