Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 8 juin 1927

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 8 juin 1927
Créateur Fichot, Eugène (1867-1939)
Contexte Volume 1927-1929
Date 1927-06-08
Contributeur Fichot, Eugène (1867-1939); Bourgeois, Robert (1857-1945);
Identifiant O1927_1929_025
Format 19,2 x 30 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes

Procès-verbal de la Séance du 8 Juin 1927

Présidence de M. le Général Bourgeois

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

Le Président souhaite la bienvenue à M. Vito Volterra, sénateur du royaume d’Italie, Correspondant du Bureau des Longitudes, qui assiste à la séance.

Le Président lit une lettre de M. de Bouhélier demandant la prolongation de son congé pour raison de santé. Accordé.

La maison Gauthier-Villars fait savoir qu’elle ne voit pas d’inconvénient à autoriser la reproduction de la Carte magnétique de l’Annuaire, sous réserve d’indication de la source et de l’éditeur et sans que le cliché puisse être prêté [au crayon rouge, dans la marge : R. le 15-6 27].

M. Hamy ajoute quelques précisions concernant l’achromatisation d’une lentille entièrement en spath.

M. Andoyer communique une lettre de M. Kanapel [Kannapell] signalant quelques erreurs d’impression à propos des indices du quartz ; la lettre est transmise à M. Hamy.

M. Deslandres informe le Bureau qu’il a fait rechercher les dernières mesures des albedos des planètes. Russel en a fait une détermination spéciale et ses résultats diffèrent sensiblement de ceux qu’avait trouvés Zöllner. Dans la nouvelle édition de l’Annuaire, il y aurait lieu d’adopter les nombres de Russel.

Une discussion, à laquelle prennent part MM. Picard, Andoyer, Hamy et Volterra, s’engage sur la validité des conclusions de M. Brown concernant les fluctuations de la rotation terrestre.

M. Hamy insiste surtout sur l’incertitude des observations des bords de la Lune et la difficulté de leur réduction.

M. Volterra fait observer, d’autre part, que l’influence des déplacements de masses internes, même considérables, doit être bien faible. Schiaparelli avait déjà calculé que si les montagnes de l’Inde s’effondraient sous l’Océan Indien, la rotation terrestre n’en serait pas sensiblement affectée.

M. Hamy entretient le Bureau de la difficulté de l’observation des bords du Soleil. Il résultait déjà des travaux d’André, de Struve et autres, que la valeur observée du diamètre solaire dépend de la lunette, de son ouverture, du verre noir utilisé : elle n’a aucune précision. Pour obtenir des bords plus nettement définis, M. Hamy a employé une ouverture rectangulaire très étroite. La théorie de ce procédé d’observation se ramène au calcul de deux intégrales très compliquées : elle fournit les conditions pour que la netteté soit maximum. Même dans le cas relativement simple où l’on admet l’homogénéité d’éclairement de la surface solaire, la courbe d’intensité est déjà singulièrement compliquée par une infinité d’inflexions, qui peuvent être pratiquement négligées. De la discussion minutieuse de ses formules, M. Hamy a déduit la règle pratique suivante :

Supposons qu’on ait observé le soleil avec une fente de longueur l, dont la largeur réponde à la condition de netteté maxima ; le grossissement étant G, on aura obtenu pour le diamètre Δ du Soleil une valeur instrumentale N. Prenons maintenant une fente de longueur l/2 et un instrument de grossissement G/2, avec interposition d’un verre réduisant l’intensité dans le rapport 1/√2 : dans ces conditions, la courbe d’intensité est rigoureusement superposable à la première, et l’on verra exactement la même image dans l’oculaire. Par conséquent, si α est l’erreur de la première détermination, celle de la seconde, qui a fourni une valeur N’, sera 2α ; et nous aurons les deux équations

Δ = N + α = N’ + 2α

On pourra donc éliminer α et en déduire une valeur exacte du diamètre du soleil.

Actuellement, au contraire, on ne possède aucune donnée précise, ni sur le diamètre du Soleil, ni sur ses variations. M. Hamy poursuit ses recherches dans le cas d’éclairement non uniforme.

M. Deslandres espère pouvoir réaliser à l’Observatoire de Meudon les procédés de mesure de M. Hamy. Il estime, en effet, que le diamètre absolu du Soleil est mal connu mais qu’il n’est pas impossible, même avec les méthodes actuelles, de vérifier la sphéricité du Soleil ou de constater des variations dans sa forme. [barré : Il semble bien] <Plusieurs auteurs ont annoncé> qu’aux époques de maximum des taches, le diamètre équatorial est plus grand que le diamètre polaire ; ce serait le contraire aux époques de minimum.

M. Deslandres rappelle qu’à Meudon on a fait des recherches sur le diamètre de la chromosphère et qu’on a trouvé le diamètre polaire supérieur au diamètre équatorial. Il pense que pour éviter les erreurs provenant de l’action de la chaleur, il conviendrait d’argenter la surface extérieure de l’objectif de la lunette, comme on l’a fait pour le passage de Vénus.

M. Hamy objecte que ce procédé aurait l’inconvénient de spécialiser exclusivement l’instrument dans des observations qui, pour être concluantes, devraient porter sur une période d’au moins onze ans.

La séance est levée à 17h15

E. Fichot

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bourgeois, Robert (1857-1945)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1927-1929
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 8 juin 1927”, 1927-06-08, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 25 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/7027

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