Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 29 février 1928

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 29 février 1928
Créateur inconnu
Contexte Volume 1927-1929
Date 1928-02-29
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945)
Identifiant O1927_1929_064
Format 19,7 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes

Procès-verbal de la Séance du 29 Février 1928.

Présidence de M. JOBIN.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Le Président donne lecture 1°- d’une lettre de la Société d’Astrologie demandant quelles étaient les conventions horaires avant l’établissement des fuseaux.

Monsieur Andoyer indique qu’avant 1891 était adoptée : l’heure locale <avant 1891 ;> de 1891 à 1911, l’heure de Paris et à partir de 1911 l’heure de Greenwich.

2°.- d’une lettre de M. Mascart Directeur de l’Observatoire de Lyon envisageant l’envoi d’un physicien et peut-être d’un aide pour l’observation de la prochaine éclipse de soleil. Il indique qu’il étudie un programme instrumental pour réaliser le travail projeté.

A ce propos, sur la proposition de Monsieur le Général Ferrié, le Bureau décide que la Commission de l’éclipse sera convoquée pour après la prochaine <séance> du Bureau, à l’effet d’examiner les diverses questions, tant scientifiques que budgétaires, que soulève l’organisation de la Mission française.

Monsieur Bigourdan rend compte qu’il a reçu de Monsieur Dyson avis de l’envoi de signaux horaires par la station de Rugby. Un premier examen lui a montré que cette [barré : expédition] <émission> semble bien faite. Il se propose de faire des mesures et de les présenter à la prochaine assemblée de Leyde. Monsieur Bigourdan indique qu’il a sollicité à nouveau le concours des divers observatoires qui avaient promis d’envoyer au Bureau International de l’heure le résultat de leurs observations de signaux horaires.

Monsieur Bigourdan signale qu’il a fait enlever la pendule 1228 de la cave et il pense que l’arrêt de cette pendule est dû à des défauts d’isolement du cable reliant cette pendule à la salle des pendules du rez-de-chaussée. Cet inconvénient disparaîtra avec la réfection du cable, en cours actuellement.

Le Président rend compte que, conformément au vœu émis dans la dernière séance, il a demandé à Monsieur Fabry de bien vouloir exposer au Bureau l’état actuel de la question des unités photométriques. Monsieur Fabry a accepté.

Le Président rappelle en quelques mots les discussions en séance relatives à la définition de <l’unité de> flux, qui figure dans l’Annuaire sur un des tableaux donnant les mesures légales françaises. Cette définition comportant une idée de temps, a soulevé quelques contradictions parmi certains membres du Bureau.

Monsieur Fabry est introduit. Le Président lui souhaite la bienvenue et le remercie au nom du Bureau d’avoir bien voulu lui apporter des précisions sur la valeur des mots et des définitions employés en Photométrie par les physiciens spécialistes de ces questions.

Monsieur Fabry expose que les unités photométriques sont les dernières venues dans le domaine des mesures. C’est Monsieur Blondel qui le premier en a donné des définitions claires.

Déjà avant 1900, il existait une commission Internationale de Photométrie qui, sous la présidence de Monsieur Vautier, de Lyon, réunissait plus spécialement divers représentants de l’Industrie du Gaz d’Eclairage.

Après d’importants travaux consignés dans de volumineux procès-verbaux, cette commission disparut au moment de la guerre, pour renaître en 1921, avec le même bureau moins les membres allemands, et se réunir en Congrès en 1924. Le prochain Congrès de cette Commission aura lieu, en Septembre prochain, aux Etats-Unis.

De plus, il existe un Comité français de l’Eclairage qui a pour Président Monsieur Rouland, Administrateur Délégué de la Compagnie du Gaz et qui comprend non seulement des gaziers, mais toutes personnes s’intéressant à la photométrie et en particulier, beaucoup de physiciens.

En ce qui concerne la définition du flux figurant à la loi française, Monsieur Fabry déclare qu’il y a là un indiscutable lapsus.

Il y est dit : Lumen. Symbole lu : flux lumineux etc – « et rayonné en une seconde » - etc - C’est dans ces mots qu’est l’erreur.

Monsieur Lallemand rappelle qu’il fut Vice-Président de la Commission qui élaborera le texte de la Loi et il s’étonne que des savants comme Messieurs Violle, Lipmann [Lippmann], Pérot, Blondel, qui faisaient partie de la Commission aient laissé passer une erreur semblable.

Monsieur Fabry répond que dans tous les cas il n’existe aucun doute sur le point controversé dans l’esprit des photométristes du monde entier.

Les définitions données par Monsieur Blondel lui-même dans le Recueil des Constantes Physiques, dont Monsieur Hamy donne lecture, confirment entièrement les assertions de Monsieur Fabry.

[barré : B].- Sur le deuxième point de la lettre de Monsieur Georges Hanrez, de Bruxelles, Monsieur Fabry rappelle qu’en un Congrès fort ancien, le mot phot avait été choisi pour désigner le produit d’un éclairement photographique. Cette décision n’a été suivie d’aucun effet : elle est pratiquement oubliée sauf de quelques érudits. Dans le décret relatif à la photométrie on a pris le même mot pour désigner une autre unité :

1 phot = 10.000 lux

et ce nouvel emploi du mot n’a pas paru avoir d’inconvénient sérieux.

Monsieur Fabry traite ensuite d’un modification indispensable [sic] à introduire dans la photométrie tant au point de vue scientifique qu’au point de vue légal : c’est celle visant à substituer à l’étalon Violle un étalon plus sûr et plus mesurable.

Sans méconnaître le service rendu par Monsieur Violle en indiquant sur quel plan il convenait de placer la notion d’étalon fondamental, il n’en est pas moins vrai que dans la seule tentative sérieuse de réalisation, cet étalon donna, à Monsieur Petaval [Petavel], Directeur du Physical Laboratory de Washington deux séries de mesures différant de 15%, au surplus difficilement réalisables. Des travaux importants se poursuivent en France et en Amérique pour l’utilisation du rayonnement du Corps noir à une température bien définie.

En Amérique on propose comme température bien définie celle de la fusion du platine, proposition abandonnée au Congrès de Genève, sur les suggestions de Monsieur Fabry.

En France Monsieur Fleury étudie l’emploi du point de fusion de l’or, comme étalon de température contrôlé par une soudure thermo-électrique.

Un corps noir, en l’espèce : tube de graphite contenant en son travers une rondelle de graphite, le tout chauffé par une deuxième enveloppe de graphite directement traversée par un puissant courant <électrique,> peut servir d’étalon à condition de pouvoir amener la rondelle rayonnante de graphite à une température bien définie. Cette température sera nettement définie par le rapport entre l’intensité d’une radiation déterminée émise par l’or en fusion, <dans un deuxième four> et l’intensité de la même radiation émise par la rondelle de graphite.

Il y a lieu d’attendre les conclusions du travail de Monsieur Fleury pour se prononcer sur le choix d’un étalon de son type.

A la suite de la communication de Monsieur Fabry un échange de vues a lieu entre divers membres du Bureau, notamment Messieurs Hamy, Deslandres, Ferrié, au sujet de la suite à donner à cette affaire.

Monsieur Andoyer propose, et le Bureau accepte, que la discussion de ce point soit renvoyé [sic] à une séance ultérieure.

Le Président remercie Monsieur Fabry des renseignements qu’il a apportés au Bureau sur une question difficile.

La séance est levée à 5 heures.

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Jobin, Amédée (1861-1945)
Transcripteur Muller, Julien
Commentaires Numéroté de 3 à 6.
Collection Volume 1927-1929
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 29 février 1928”, 1928-02-29, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 25 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/7065

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