Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 28 décembre 1932

Bureau des Longitudes

Procès-verbal de la Séance du 28 Décembre 1932.

Présidence de M. E. FICHOT.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Président rappelle que la question des crédits pour l’Année Polaire devient urgente. La solde des observateurs ne peut plus leur être versée. Tant que le vote du projet de loi spécial ne sera pas intervenu, le Bureau ne disposera d’aucune ressource pour faire face aux besoins de l’Année Polaire et de l’opération des Longitudes en 1933.

M. RICHARD, ingénieur météorologiste chargé de la direction des opérations à BANGUI (Afrique Equatoriale) a écrit à M. HUBERT que les autorités locales paraissaient peu disposées à assumer les dépenses d’énergie électrique de la station. L’attitude regrettable prise par certains membres de la mission, au moment de leur arrivée, est probablement la cause de cette abstention des autorités.

Il est décidé qu’une lettre sera adressée au Ministre des Colonies pour lui dire que le Bureau regrette les incidents qui se sont produits et que les mesures nécessaires ont été prises.

Le Président fait part d’une lettre du Capitaine de Corvette RANGEL de la Marine péruvienne, qui adresse au Bureau un exemplaire d’un numéro de la Revue Maritime et Aérienne du Pérou contenant une note sur un procédé de simplification du calcul du point à la mer. M. COT est chargé d’examiner le travail de M. RANGEL.

La Société des Ardoisières d’Angers a adressé au Bureau une demande de renseignements concernant la fréquence des jours de pluie, des hauteurs d’eau tombée etc… Cette lettre sera transmise à l’Office National Météorologique.

Le Président annonce que des propositions ont été établies pour le budget du Bureau des Longitudes en 1933. Les crédits demandés sont les mêmes que pour l’année précédente, sauf pour les heures supplémentaires dont le tarif a été officiellement augmenté récemment.

Le Ministre de l’Education Nationale a signalé aux différentes institutions dépendant de son autorité l’intérêt que les documents d’archives peuvent présenter au point de vue des recherches d’ordre historique. Les documents antérieurs à 1890 devront être déposés aux Archives Nationales par les Institutions qui ne possèdent pas un service spécial de classement. Il sera répondu que le Bureau dispose d’un espace suffisant pour loger ses archives, dont la conservation est assurée par le Bibliothécaire.

M. COT annonce la publication récente de 2 cartes marines russes, sur lesquelles le mètre est employé comme unité de longueur, pour l’indication des profondeurs et des altitudes. Jusqu’ici, l’U.R.S.S. employait dans ce but des unités diverses ne dépendant pas du système métrique.

Par ailleurs, M. COT signale que le Comité de rédaction du Code International de Signaux, dont les travaux se sont terminés à Londres en 1931, a adopté, pour la désignation des fuseaux horaires, la notation anglaise : soit 0 à -12 vers l’Est et 0 à +12 vers l’Ouest. La notation française compte, au contraire, les fuseaux de 0 à 23 à partir du fuseau origine, vers l’Est. En vue d’une prochaine édition du planisphère des fuseaux horaires, il y aurait intérêt à faire un choix entre ces deux notations.

M. LALLEMAND rappelle qu’il a été, en France, le promoteur du système des fuseaux horaires. Il juge qu’il conviendrait d’indiquer concurremment les 2 notations sur le planisphère.

Le Président estime que la question ne présente pas un caractère d’urgence et que l’étude pourra en être reprise ultérieurement.

Le Président signale que l’Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1933 vient de paraître.

Le Président a reçu un ouvrage de M. WENIG MEINESZ [Vening Meinesz] où ce savant décrit son voyage d’observations sous-marines dans l’Atlantique. Les anomalies de la gravité paraissent-être moins importantes dans cet océan que les anomalies constatées dans les parages des îles de la Sonde.

M. LALLEMAND estime que les études relatives à la gravité seraient facilitées par la Constitution d’une Commission mixte de l’écorce terrestre qui pourrait comparer les résultats des observations directes et les indications fournies par la géologie.

Le Général PERRIER fait connaître que l’appareil LEJAY-HOLWEG [Lejay-Holweck] a permis d’effectuer récemment un nombre relativement élevé de mesures terrestres de la gravité. Des observations viennent d’être exécutées dans la région d’Alençon et ont fourni des résultats très intéressants. Il serait possible d’obtenir en 3 ou 4 années un réseau gravimétrique s’étendant sur le territoire de la France et constitué par des stations distantes de 30 kilomètres environ. Il y aurait à entreprendre des travaux du même ordre en Algérie. Quant aux observations de la gravité en mer, la question devrait être reprise et le concours de la Marine demandé à nouveau.

Cot