Procès-verbal de la séance du 3 juin 1807

Les transcriptions ont été effectuées à partir des procès-verbaux originaux. De légères différences peuvent exister entre ces transcriptions et le texte des copies. Pour plus de détails, voir la présentation du corpus.

Séance du mercredi 3 juin 1807

Le secrétaire présente les mémoires de la Société italienne pour 1807 deux parties, l'une mathématique, l'autre physique. Cet exemplaire est celui de M. Chaptal qui en fait don au Bureau.

Il présente de la part de M. Cagnoli un exemplaire de son catalogue et de ses tables d'aberration et de nutation pour la bibliothèque ; deux pour les cabinets et un pour chacun des astronomes.

Il présente aussi à la vérification le mètre de fer qui doit être envoyé à Lucques.

On lit une note de M. de Fleurieu sur l'île Pinès dans laquelle un Européen, dit-on, a été jeté par un naufrage et s'y est fait en peu d'années une postérité de dix à douze mille personnes. M. de Fleurieu fait voir le ridicule de ce conte imaginé par ce voyageur et répété dans un dictionnaire.

M. Burckhardt présente une note relative à un grand télescope de Dollond qui est au dépôt des machines, rue Saint-Martin. Il pense que cet instrument serait bien mieux placé dans un observatoire. MM. Caroché et Burckhardt seront invités à l'examiner et en rendre compte au Bureau. On en conférera lundi prochain avec M. de Montgolfier à l'Institut.

M. le président propose de charger M. Fortin de construire un cercle de 16 à 17 pouces pour l'opération de la méridienne en Espagne. Le Bureau agrée la proposition. Cet instrument sera terminé en septembre prochain. M. Biot est chargé d'en surveiller l'exécution.

M. Bouvard présente le calcul de ses observations de la lune pour la correction du nœud. Il y a joint quelques observations de M. Maskelyne. La correction du nœud pour 1806 est de 51'' ½ ; par celles de Maskelyne, il trouve 76''. Il estime que l'on pourrait supposer 58''.

M. Mathieu a fait un grand nombre d'observations de la déclinaison de l'Epi de la Vierge. Il paraît que la déclinaison de cette étoile était beaucoup trop forte dans le catalogue de Maskelyne. Celle de Piazzi est meilleure mais encore trop faible de 4'' ½.

M. Bouvard a fait aussi des recherches sur l'apogée et l'anomalie moyenne de la lune qui semble avoir besoin de quelque correction ; mais avant de rien assurer sur ce point, il croit qu'il faudrait un plus grand nombre d'observations. On pense qu'il en faudrait au moins une centaine ; M. Bouvard est autorisé à en faire <exécuter> les calculs.

M. le président propose d'employer les observations d'Antares faites en grand nombre et calculées par M. Mathieu à déterminer l'effet de l'humidité sur les réfractions. On choisira les observations faites dans les températures extrêmes. Il y a quelque apparence que le coefficient qui est aujourd'hui de 0,0039 et 1/3 doit être porté à 0,041 ou 42.

M. Biot annonce qu'il se dispose à faire de nouvelles observations pour déterminer la constante de réfraction.

M. Biot demande à être autorisé à emporter en Espagne une seconde lunette méridienne qui est à l'observatoire de l'Ecole militaire. Agréé.