Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Séance du 30 novembre

Titre Séance du 30 novembre
Créateur inconnu
Contexte Registre 1827-1844 (copies)
Date 1836-11-30
Identifiant C1827_1844_469
Relation O1829_1843_414
Format 24,5 x 38,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Les transcriptions ont été effectuées à partir des procès-verbaux originaux. De légères différences peuvent exister entre ces transcriptions et le texte des copies. Pour plus de détails, voir la présentation du corpus.

 

Séance du mercredi 30 novembre 1836

 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit trois cahiers des actes de la Société impériale des sciences de Saint-Pétersbourg.

M. Arago entretient le Bureau d'un mémoire de M. Lartigues relatif à l'influence des courants dus aux marées sur la direction des vents. M. Lartigues dit avoir remarqué en rade de Brest que le changement dans le sens du courant amenait un changement dans la direction du vent, et cela tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre.

M. le général Roussin pense que s'il y a une influence, elle s'exerce toujours dans le sens du courant. M. Freycinet l'a observé ainsi à Timor. M. Arago ne pense qu'il puisse en être autrement.

On discute certains phénomènes relatifs à l'inversion des courants, inversion qui n'arrive pas, comme l'a observé M. Beautemps-Beaupré, aux heures du changement dans le mouvement ascensionnel de la mer. Il en est ainsi par exemple à l'entrée du port de Dunkerque. A quelque distance en mer, la différence des instants s'élève à trois heures.

M. Arago parle de l'influence que les gouttes de pluie ont pour rompre en quelque sorte la solidarité des vagues et les empêcher de s'élever autant qu'elles l'auraient fait par un temps sec.

M. Beautemps-Beaupré, à l'occasion de l'influence de l'huile comme corps gras pour empêcher les lames de briser, cite l'exemple de pêcheurs qu'il a vus à l'entrée de la barre d'Ostende, jetant pendant quelques instants une partie de leur cargaison de harengs.

M. l'amiral Roussin a vu également des baleiniers jeter de l'huile et permettre ainsi à ses canots de l'aborder plus facilement.

M. Freycinet ajoute que l'influence de l'huile doit être plus sensible encore dans la Méditerranée, la houle y étant beaucoup plus courte.

M. Beautemps-Beaupré raconte qu'un pilote dalmate, pour lui faire apercevoir une roche au fond de la mer et calmer l'agitation de la surface de la mer, aspergeait d'huile cette surface. Ce moyen réussissait très bien. C'est ainsi que les Dalmates s'y prennent pour apercevoir le [fond].

M. Arago pense que l'on peut attribuer en partie la différence des vagues dans la Méditerranée et l'Océan à la différence du décroissement de la température dans les deux mers. Ce décroissement est bien plus considérable dans l'Océan que dans la Méditerranée. La rade de Cadix présente encore quelque chose du décroissement de la Méditerranée. Le courant sous-marin qui sort du détroit de Gibraltar refoule donc les courants polaires, qui amèneraient au fond une basse température. C'est ce dont on s'est assuré par l'observation à la demande de M. Arago.

On parle des observations d'inclinaison magnétique à la mer. M. Freycinet rappelle qu'il faut toujours attendre que les lames impriment au vaisseau un mouvement égal. M. Arago signale un moyen de rendre les observations bien plus faciles : il suffit d'enfermer l'aiguille entre deux plaques de cuivre qui amortissent les observations.

M. Bouvard entretient confidentiellement le Bureau d'une proposition faite à M. Valz par la ville de Marseille. La ville offre de contribuer à l'achat de nouveaux instruments. Cette proposition sera acceptée.

M. Arago annonce qu'il a écrit au général Santa Cruz, président de la république de Bolivie, pour l'inviter à faire exécuter une mesure d'arc du méridien dans la vallée du Desaguadero.

M. Biot parle des limites de l'atmosphère. Comme on le sait, l'atmosphère ne saurait s'étendre au-delà de la distance où la force centrifuge naissant de la rotation ferait équilibre à la gravité. La limite réelle de l'atmosphère est bien plus rapprochée encore, sans aucun doute. M. Biot cite à ce sujet une remarque qui lui a été faite à son cours. Cette remarque consiste en ce que les différents gaz pouvant avoir, dans l'opinion de M. Poisson, des points de liquéfaction différents, pourraient bien ne pas s'étendre à des hauteurs égales.

M. Arago demande à M. le général Roussin si l'Olympe de Bithynie est constamment neigeux. Le général l'a toujours vu ainsi. M. Arago fait remarquer que le sommet de l'Olympe est dans les conditions les plus favorables pour donner la solution de cette question : les températures terrestres ont-elles varié ? En effet, le sommet de l'Olympe, comme celui du Monte Rotondo en Corse, sont à la limite des neiges perpétuelles. Il semble que la neige ne s'y conserve perpétuelle que dans les anfractuosités. Or, un abaissement de température de 1° ferait que dans une hauteur de 180 mètres environ, le sommet de la montagne serait perpétuellement couvert de neige.

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Feurtet, Jean-Marie
Collection Registre 1827-1844 (copies)
Citer ce document “Séance du 30 novembre”, 1836-11-30, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 20 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/8986

Item Relations

This item has no relations.

FR751142302_006_019671_A.jpg
FR751142302_006_019672_A.jpg