Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Séance du 20 mars 1844

Titre Séance du 20 mars 1844
Créateur inconnu
Contexte Registre 1827-1844 (copies)
Date 1844-03-20
Identifiant C1827_1844_836
Relation O1844_1853_018
Format 24,5 x 38,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Les transcriptions ont été effectuées à partir des procès-verbaux originaux. De légères différences peuvent exister entre ces transcriptions et le texte des copies. Pour plus de détails, voir la présentation du corpus.

 

Séance du 20 mars 1844

 

On lit le procès-verbal de la séance précédente : il est adopté.

On s'occupe des moyens d'arriver à la construction de grandes lunettes.

M. Arago donne lecture d'une lettre qu'il a dû écrire à monsieur le ministre de l'Instruction publique à l'occasion du projet de nouvelle tour. Le Bureau décide que cette lettre sera annexée au procès-verbal.

On parle d'un passage du Système du monde où Laplace examine si l'attraction mutuelle d'un système de corps primitivement immobiles doit à la longue les réunir tous à l'état de repos autour de leur centre commun de gravité.

Lettre de M. Arago au ministre de l'Instruction publique :

« M. le ministre, Je m'empresse de vous adresser par écrit les renseignements que j'ai déjà communiqués verbalement à un de vos chefs de Bureau, M. Achille Comte.

« Dans la première quinzaine de septembre 1843 (vous aurez la bonté de remarquer cette date, M. le ministre des Travaux publics vint visiter l'Observatoire. Au moment de nous quitter, M. Teste me dit : 'Voilà un établissement en bon état, n'avez-vous rien à demander ?' Je répondis que nous manquions d'une lunette de très grandes dimensions, conduite par une horloge, et d'un local propre à l'établir et à l'abriter convenablement. M. Teste ayant désiré savoir quel pourrait être l'usage d'un pareil instrument, je lui exposai : qu'une nouvelle branche de l'astronomie était née depuis peu d'années, que les étoiles doubles formaient maintenant un sujet de recherches fécond et plein d'intérêt ; que les observations de soleils blancs, rouges, bleus, verts tournant les uns autour des autres, conduiraient à la détermination de la masse et de la distance de ces astres éloignés ; qu'on tenterait vainement d'aborder des questions aussi capitales avec des instruments de grandeur moyenne ; que les plus fortes lunettes, que d'énormes pouvoirs amplificatifs ne seraient pas de trop pour arriver au but ; qu'afin de maintenir constamment les astres observés dans le champ de la vision, il faudrait indispensablement substituer aux anciennes manivelles conduites par l'astronome, un moteur inanimé, un mécanisme d'horlogerie ; qu'en attendant la réalisation de ce travail, nous resterions au-dessous des observatoires de Pulkowa [Poulkovo] (près de Pétersbourg), de Dorpat, de Koenigsberg et de Berlin ; enfin, que nous trouverions certainement dans le concours de nos verriers, de nos opticiens, de nos ingénieurs, de quoi surpasser ce que les observatoires cités ont obtenu des magnifiques ateliers de Munich.

« M. Teste, que ce récit avait intéressé, voulut savoir à peu près ce que coûterait la tour destinée à contenir le nouvel instrument. M. de Gisors, qui était présent, cita un chiffre. M. l'architecte pouvait répondre avec d'autant plus d'assurance que le Bureau des longitudes, pensant à vous adresser une demande au sujet de la grande lunette parallatique [parallactique], l'avait chargé depuis un an d'étudier le projet de la tour. M. Teste, ayant appris cette circonstance, offrit de devenir notre avocat auprès de vous. J'acceptai, pour ma part, en l'assurant qu'il vous trouverait extrêmement bien disposé en faveur de l'Observatoire.

« Le 20 septembre, M. Teste écrivit au Bureau 'qu'il ferait étudier le projet de tour et de toit mobile et que le crédit nécessaire serait compris au budget de 1845.'

« Enfin, le 15 novembre, le Bureau envoya le devis de M. de Gisors, à M. le ministre des Travaux publics, conformément à l'invitation qui lui avait été adressée.

« Voilà, monsieur le ministre, la relation exacte de tout ce qui s'est passé au sujet de la nouvelle tour. Il est incontestable que le projet aurait dû arriver à M. le ministre des Travaux publics par votre intermédiaire ; mais l'irrégularité a tenu à un simple oubli de celui de vos collègues qui, par un sentiment dont nous étions flattés, avait bien voulu prendre auprès de vous le titre de notre avocat.

« Je suis certain d'être l'interprète de tous mes confrères en vous assurant, M. le ministre, que personne au Bureau des longitudes, que personne à l'Observatoire n'a eu la pensée de sortir des règles hiérarchiques et qu'en posant la question intentionnelle, je n'ai moi-même absolument rien à reprocher. »

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Feurtet, Jean-Marie
Collection Registre 1827-1844 (copies)
Citer ce document “Séance du 20 mars 1844”, 1844-03-20, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/9345

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