Séance du mercredi 10 février 1847

Les transcriptions ont été effectuées à partir des procès-verbaux originaux. De légères différences peuvent exister entre ces transcriptions et le texte des copies. Pour plus de détails, voir la présentation du corpus.

Mercredi 10 février 1847

On lit le procès-verbal de la séance précédente : il est adopté.

Le secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Hind à M. Faye. L'astronome anglais annonce qu'il a découvert une comète télescopique, dans la constellation de Céphée, le 6 février dernier à 9 h. ¼ du soir. Le nouvel astre a été observé les 6 et 7 février. Voici les positions déterminées par M. Hind :

M. Arago rend compte des premiers entretiens qu'il a eu avec divers artistes touchant la construction du grand pied parallatique [parallactique].

M. Biot donne lecture d'une lettre dans laquelle M. Caillet rend compte des calculs qu'il vient d'effectuer pour construire, d'après la théorie de M. Laplace, de nouvelles tables de réfractions atmosphériques. MM. Arago, Biot et Largeteau examineront le travail de M. Caillet et en rendront compte au Bureau.

M. Biot parle d'observations chinoises, faites à l'aide d'un gnomon de 40 pieds de hauteur projetant l'image du soleil sur un sol nivelé avec un soin tout particulier.

M. Mathieu relit l'ordonnance du 24 octobre 1814, en vertu de laquelle le Bureau doit avoir trois artistes au lieu d'un seul, comme cela avait lieu aux termes de la loi du 7 messidor an 3. L'article 3 de cette ordonnance est ainsi conçu : « L'un des trois (artistes), plus anciennement nommé, aura droit de voter dans les élections et les délibérations. Il jouira d'un traitement de quatre mille francs. »

D'après cet article, le Bureau reconnaît, à l'unanimité, que M. Breguet succède, sans qu'il soit nécessaire de passer à aucun scrutin, aux droits dont jouissait M. Gambey.

M. Babinet lit la note ci-jointe sur les moyens de déterminer le rapport des masses des astres dont se composent les étoiles multiples.

Sur le rapport des masses des étoiles composantes dans les systèmes révolutifs.

« Les deux étoiles qui composent une étoile double se meuvent évidemment dans des ellipses semblables ayant un foyer commun, et leurs mouvements ainsi leur distance à ce foyer commun qui est leur centre commun de gravité sont en raison inverse de leurs masses respectives.

« M. Bessel remarque que les mouvements individuels des deux étoiles de la 61^ème du Cygne donneront dans un avenir très éloigné le rapport des masses des deux étoiles dont on connaît déjà la somme par la connaissance de leur parallaxe. Il est facile d'ajouter que même pour les étoiles dont la parallaxe n'est pas sensible, les mêmes observations donneront le rapport des masses par le rapport inverse des déplacements absolus. Pour cela il est nécessaire de comparer les composantes de l'étoile double à une ou plusieurs autres étoiles voisines, comme M. Bessel l'a fait pour la 61^ème du Cygne, pour les Pléiades, &c. Les procédés qui ont réussi à MM. Struve, Henderson, Maclear, Faye peuvent aussi être employés, et avec des instruments d'un pouvoir optique suffisant, très peu d'années nous donneront le rapport des masses dans les systèmes révolutifs. Les observations accessoires de ce genre sont donc maintenant indispensables. »

On examine le sens qu'il faut donner aux termes dont on s'est servi pour désigner les époques de diverses tables astronomiques.

La séance est levée à 4 h. ¼.