Séance du mercredi 10 avril 1850

Les transcriptions ont été effectuées à partir des procès-verbaux originaux. De légères différences peuvent exister entre ces transcriptions et le texte des copies. Pour plus de détails, voir la présentation du corpus.

Séance du mercredi 10 avril 1850

On lit le procès-verbal de la séance précédente : il est adopté.

Le Bureau reçoit le recueil des observations météorologiques et magnétiques faites à Greenwich pendant l'année 1847, et un appendice au catalogue d'étoiles publié par M. Airy.

M. Biot rapporte des manuscrits du père Gaubil appartenant à la bibliothèque de l'Observatoire qui avaient été prêtés à son fils M. Edouard Biot. Ces manuscrits en partie publiés contiennent des lettres du père Gaubil, un traité d'uranographie, un catalogue d'étoiles avec la correspondance des constellations chinoises et des constellations anciennes. On y trouve en outre une méthode pour transformer les jours chinois en jours du calendrier grégorien, &c. M. Edouard Biot a extrait de ces manuscrits ce qui lui a semblé digne d'intérêt, sa notice sera insérée dans le Journal des savants.

M. Mathieu donne lecture de la lettre que le président du Bureau doit adresser au ministre de l'Instruction publique en réponse à la lettre du 16 mars. La rédaction suivante est mise aux voix et adoptée.

La séance est levée.

Paris, le 10 avril 1850.

Monsieur le ministre, J'ai l'honneur de répondre à la lettre que vous m'avez écrite le 16 mars dernier relativement à la demande d'indemnité formée par M. Winnerl à raison des modifications qu'il aurait opérée dans la maison qu'il a fait construire avenue de l'Observatoire pour se conformer aux exigences du service de cet établissement.

Le Bureau des longitudes n'a pas, comme le dit M. Winnerl, imposé des servitudes et prescrit un mode de construction pour sa maison. Au commencement des travaux, M. Mauvais, astronome adjoint de l'Observatoire, fit entrevoir à M. Winnerl que si sa maison masquait un des instruments méridiens, elle pourrait devenir l'objet d'une expropriation forcée pour cause d'utilité publique. A la suite de cette simple [barré : conversation] observation [barré : personnelle], officieuse et non autorisée, M. Winnerl [barré : restait libre de…] a dû naturellement choisir le parti qui paraissait le plus favorable à ses intérêts.

Un de vos prédécesseurs avait nommé une commission composée de MM. Arago, Despretz, Séguier, Lebas et de Gisors pour examiner la réclamation de M. Winnerl. Cette commission après avoir entendu contradictoirement M. Winnerl et M. Mauvais, [barré : ne put pas prendre une résolution favorable à M. Winnerl ; et comme l'avoué de M. Winnerl emporta toutes les pièces dont elle s'était saisie, elle ne s'est plus rassemblée] ne prit aucune délibération, se réservant de statuer dans une séance ultérieure qui n'a pas eu lieu, les pièces concernant cette affaire ayant été retirées des mains du président par l'agent judiciaire de M. Winnerl.

Voici au surplus ce qui est consigné dans le procès-verbal de la séance du Bureau des longitudes du 14 avril 1847 : « M. Arago rend compte de ce qui s'est passé dans une séance de la commission nommée par M. le ministre de l'Instruction publique pour examiner les réclamations de M. Winnerl au sujet de la maison que cet artiste a fait construire au coin de la rue Cassini. Le Bureau n'ayant jamais, ni directement, ni indirectement demandé à M. Winnerl de modifier, dans l'intérêt de l'Observatoire, ses premiers projets de construction, décide qu'il n'a pas à prendre part aux discussions qui pourront s'élever dans le sein de la commission nommée par le ministre et où ne figure qu'un membre du Bureau. »

Veuillez agréer, Monsieur le ministre, l'hommage de mes sentiments respectueux.

Le président du Bureau des longitudes.