Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Séance du mercredi 3 juillet 1850

Titre Séance du mercredi 3 juillet 1850
Créateur inconnu
Contexte Registre 1845-1859 (copies)
Date 1850-07-03
Identifiant C1845_1859_288
Relation O1844_1853_368
Format 25,7 x 38,6 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Les transcriptions ont été effectuées à partir des procès-verbaux originaux. De légères différences peuvent exister entre ces transcriptions et le texte des copies. Pour plus de détails, voir la présentation du corpus.

 

Séance du mercredi 3 juillet 1850

 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit le numéro 719 du journal astronomique de M. Schumacher.

M. le ministre de l'Instruction publique écrit à M. Arago pour lui annoncer qu'il a renouvelé auprès de la commission du budget la demande du crédit nécessaire pour la construction d'un pied parallactique destiné à l'Observatoire ; il prie en même temps M. Arago de vouloir bien fournir à la commission du budget tous les renseignements dont elle pourrait avoir besoin à ce sujet. M. Arago avait proposé de faire comprendre ce crédit dans le budget de 1851 ;  en suivant cette marche, on eût évité en grande partie les discussions spéciales auxquelles donnent souvent lieu les demandes de crédits particuliers.

On s'entretient de l'ascension aérostatique de samedi dernier et des causes qui ont empêché cette entreprise d'avoir tout le succès désirable ; malgré des obstacle de toute nature, MM. Barral[1] et Bixio[2] ont pu néanmoins obtenir quelques résultats intéressants. Les voyageurs ont traversé une couche de nuages de 3000 mètres d'épaisseur et ils se sont élevés jusqu'à la hauteur de 6000 mètres. A cette hauteur, [barré : l'index du thermomètrographe indiquait 2° au-dessous de zéro] la température était en-dessous de zéro ; en comparant cette température avec celle qui a été observée au même instant à l'Observatoire, on voit que la diminution de la température est à peu près la même que celle qui s'observe jusqu'à la même hauteur par un ciel serein ; ainsi l'écran de nuages, d'une si grande épaisseur, n'avait point altéré la loi de diminution. L'absence de polarisation de la lumière dans le voisinage du nuage a fourni une confirmation de l'une des considérations sur lesquelles est fondée la méthode imaginée par M. Arago pour mesurer la distance des nuages, par la quantité de lumière polarisée contenue dans l'air entre le nuage et l'œil de l'observateur.



[1] Jean-Augustin Barral (1819-1884), polytechnicien de la promotion 1838, entra dans l'administration des Tabacs où il découvrit et étudia la nicotine. Professeur de physique au Collège Sainte-Barbe de 1841 à 1852, il fut nommé répétiteur à l'Ecole polytechnique en 1845, participa aux mouvements d'opposition en 1846-1848, et perdit sa place de répétiteur en 1849. Ce fut alors qu'Arago le prit sous sa protection, tandis que son ami Bixio le choisissait pour diriger son Journal d'Agriculture pratique. Le 27 juillet 1850, il fit avec Bixio une ascension aérostatique pour déterminer la composition, la température et le degré d'hygrométrie de l'air dans les hautes régions atmosphériques. Barral commit par la suite de nombreuses études sur des sujets touchant à la chimie agricole (engrais, analyse des eaux de pluie) et la météorologie, et rédigea plusieurs volumes de Statique chimique appliquée à l'homme et aux animaux.

[2] Jacques-Alexandre Bixio (1808-1865), né à Chiavari (Appenins) d'une famille française, fit ses études au Collège Sainte-Barbe et fut reçu docteur en médecine. Affilié au carbonarisme, il participa aux Journées de Juillet 1830 et collabora au National ; il fut aussi l'un des fondateurs de la Revue des Deux Mondes avec Buloz, créa en 1837 le Journal d'Agriculture pratique, dirigea la Maison rustique du xixème siècle, et publia divers Almanachs. D'abord partisan de la régence en février 1848, il se rallia à la République et fut choisi pour représenter la France à Turin lors du soulèvement sarde. Elu à la Constituante, il n'y siégea que sous Cavaignac (après une blessure lors des Journées de Juin) avec les républicains modérés, tout en se consacrant à la science. Il s'opposa au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, fut emprisonné un mois, puis s'occupa d'affaires industrielles et agricoles, étant lié aux frères Péreire qui l'impliquèrent dans l'administration de diverses grandes sociétés (crédits fonciers, Gaz de Paris, chemins de fer…). 

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Feurtet, Jean-Marie
Collection Registre 1845-1859 (copies)
Citer ce document “Séance du mercredi 3 juillet 1850”, 1850-07-03, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 23 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/9668

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