Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Séance du 5 avril 1854

Titre Séance du 5 avril 1854
Créateur inconnu
Contexte Registre 1845-1859 (copies)
Date 1854-04-05
Identifiant C1845_1859_484
Format 25,7 x 38,6 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Séance du 5 avril 1854.

Présidence de M. Poinsot.

Il est donné lecture au procès-verbal de la séance précédente. Sa rédaction est adoptée.

M. le ministre de l'Instruction publique écrit à M. le président pour le prier de soumettre au Bureau un mémoire de M. Vial qui exprime le vœu que les artistes attachés au Bureau des longitudes soient chargés de construire une sphère terrestre de dix mètres de diamètre qui deviendrait, dit-il, un monument scientifique de précision (voir pièce n° 18).

Il est donné lecture du mémoire joint à la lettre du ministre. Cette lecture suffit pour convaincre le Bureau que M Vial ne se fait pas une idée exacte de ce que l'on doit attendre d'un globe terrestre, qui est de donner une idée des proportions des continents et de leurs positions respectives, et non pas de faire connaître les détails qui se trouvent exprimés d'une manière plus précise dans les cartes d'un atlas que l'on peut consulter très facilement. L'usage d'un globe de cette dimension présenterait des difficultés très grandes si on voulait voir les détails, et en même temps il serait impossible d'embrasser d'un coup d'œil des parties quelque peu distantes les unes des autres et de les comparer entre elles.

Il sera répondu au ministre dans ce sens (voir pièce n° 19).

M. le président rend compte de la visite faite au ministre mercredi dernier pour lui faire sentir la nécessité d'un second calculateur adjoint pour la Connaissance des temps. M. le ministre a promis de chercher tous les moyens de satisfaire à la demande du Bureau, et il a déclaré que s'il ne le faisait pas, c'est que cela lui serait tout à fait impossible.

On parle de l'inconvénient qu'il y a à ce que les calculateurs, qui devraient dépendre entièrement du Bureau, soient nommés par le ministre ; il paraîtrait préférable qu'une somme fût allouée au Bureau pour faire faire les calculs en choisissant lui-même les personnes qu'il chargerait de ces travaux. Ce système serait surtout avantageux lorsque l'on aurait à prendre de nouveaux calculateurs dont on pourrait connaître les talents et le zèle avant de leur faire obtenir la nomination par le ministre, qui seule leur permet d'avoir droit à une pension.

A l'égard de M. Delarue que l'on connaît parfaitement, il n'y aurait aucun inconvénient à lui donner immédiatement le titre de calculateur.

Dans la circonstance actuelle, comme le temps avance et que tout retard pourrait être préjudiciable à la publication de la Connaissance des temps dans le temps voulu, le Bureau pense que M. Delarue pourrait être employé immédiatement.

M. Mathieu annonce qu'il espère pouvoir présenter, mercredi prochain, les comptes de l'année 1853 ; il prie M. le président de désigner, suivant l'usage, une commission de deux membres pour les examiner.

MM. Liouville et Largeteau sont désignés à cet effet par M. le président.

M. Baudin, au nom de la commission nommée dans la séance précédente pour préparer la réponse à faire à M. le ministre de l'Instruction publique relativement à la lettre de M. Coulier, présente la réponse qui a été rédigée à cet effet ; elle sera envoyée à M. le ministre (voir pièce n° 20).

M. Baudin propose au Bureau qu'il soit écrit à M. le ministre de l'Instruction publique au sujet de l'avis relatif à l'établissement du nouveau phare sur le cap Carbon, émané du préfet du département de Constantine et inséré au Moniteur du 23 février dernier, que la publication de documents hydrographiques, auxquels l'insertion au Moniteur donne un caractère officiel sans que cependant ces documents aient reçu la sanction du Bureau des longitudes ou du Dépôt général des cartes et plans de la Marine, peut avoir pour les navigateurs des inconvénients qu'il serait sage d'éviter.

Cette proposition est adoptée (voir pièces n° 21 et 22).

M. Laugier présente au Bureau les observations de la nouvelle comète qu'il a observée conjointement avec MM. Charles Mathieu et Ernest Liouville, avec un équatorial installé dans le jardin de M. Brunner, ainsi que les éléments qu'il en a déduits.

Nouvelle comète de 1854 :

 

Temps moyen de Paris

Ascension droite

Déclinaison

31 mars

7 h. 21 m. 43 s.

1 h. 36 m. 43,87 s.

+ 19° 16' 15,7''

1er avril

7 h. 19 m. 11 s.

1 h. 51 m. 39,90 s.

+ 18° 43' 12,9''

2 avril

7 h. 29 m. 28 s.

2 h. 6 m. 11,91 s.

+ 18° 0' 38,7''

Eléments paraboliques déduits de ces observations :

Passage au périhélie : 1854 mars 23,98674

Distance périhélie : 0,276732 ; log. = 9,4420599

Longitude du périhélie : 214° 44' 16''

Longitude du nœud ascendant : 316° 14' 3''

Inclinaison : 83° 20' 59''

Sens du mouvement : rétrograde.

L'observation moyenne est représentée comme il suit : calcul – observation = en longitude – 10 ° ; en latitude – 2° (voir pièce n° 23).

La séance est levée.

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Poinsot, Louis (1777-1859)
Transcripteur Feurtet, Jean-Marie
Collection Registre 1845-1859 (copies)
Citer ce document “Séance du 5 avril 1854”, 1854-04-05, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 20 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/9861

Item Relations

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