Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 11 juillet 1888

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 11 juillet 1888
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1888-07-11
Contributeur Loewy, Maurice (1833-1907); Tisserand, Félix (1845-1896); Brunner, Emile (1834-1895); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909); Mouchez, Ernest (1821-1892); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Bonnet, Ossian (1819-1892); Pâris, Edmond (1806-1893); Abbadie, Antoine d' (1810-1897); Cloué, Georges Charles (1817-1889); Janssen, Pierre Jules César (1824-1907);
Identifiant O1886_1890_158
Relation O1886_1890_159
Format 17,2 x 24,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 11 Juillet 1888.

Présidence de M. Bouquet de la Grye.

[en marge, au style rouge : 1.p.j. Lettre de M. de Brazza p. [mot illisible] Dépenses]

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes rendus n° 1

Bullet. adm. n° 810

Comptes-rendus de l'Académie de Nâples, Février et Mars

Mémoires de l'Acad. de Petersbourg, T. 35, n° 8, 9, 10.

Le Ministre remercie le Bureau des renseignements qu'il lui a fourni sur la mission de M. Loewy à Greenwich.

M. Berthelot envoie les 10 Tableaux qui, dans le prochain Annuaire, doivent remplacer les 35 Tableaux anciens ; l'article se trouvera ainsi réduit des 2/3.

M. Fizeau parle de la Note insérée dans les Comptes-rendus par M. Flammarion sur la planète Mars. Cet auteur s'est placé seulement au point de vue des glaces neigeuses de Mars ; il a rappelé que les glaces polaires augmentent ou diminuent suivant les saisons, ce qui est admis par tout le monde. Il n'a pas dit un mot des canaux, et c'est [barré : là-dessus] <sur eux> que M. Fizeau a voulu appeler l'attention.

De ce que les oscillations de la couche de glace du pôle austral sont plus marquées que pour les pôles terrestres, M. Flammarion croit pouvoir conclure que l'échauffement est plus grand sur Mars que sur la Terre, et que le climat n'est pas glacial. D'abord, il se base uniquement sur les limites de la tache blanche ; mais M. Fizeau a toujours compris que les glaces ne pouvaient pas se limiter aux parties blanches et neigeuses ; en effet, dans les glaciers très longs et les fleuves gelés, la surface ne présente pas l'aspect de la calotte blanche du Mont Blanc ; l'aspect des parties inférieures des glaciers est gris. La limite indiquée par les observations est celle des parties neigeuses qui ne fondent pas ; au-delà on peut avoir des étendues considérables de glaces en fusion partielle ; on ne peut donc pas limiter la glace à la [barré : limite] séparation blanche des neiges.

En second lieu, M. Flammarion observe la marche vers l'équateur et le pôle de la limite de la tache blanche, il trouve que l'amplitude est plus grande que pour la Terre, et il en conclut que les glaces fondent plus sur Mars que sur la Terre. Il y a là une méprise, car, fait remarquer M. Fizeau, les saisons de Mars ont une durée à peu près double de celles de la Terre ; l'amplitude doit être proportionnelle à la longueur des saisons. Les oscillations doivent être plus longues que sur la Terre ; ce n'est pas une preuve que la chaleur soit plus forte. Enfin, M. Fizeau ajoute que l'inclinaison de [barré : l'axe] l'équateur de Mars sur son orbite est plus grande de 5° que pour la Terre ; il en doit résulter une oscillation plus grande. [barré : Pour ce qui concerne l'humidité, la surface des mers étant sur la Terre trois fois plus grande que celle des continents, l'air est presque saturé ; on ne peut donc pas augmenter beaucoup l'absorption par la vapeur d'eau.] M. Flammarion n'explique pas la couleur rouge de Mars, et il n'est pas prouvé que la teinte rouge soit plus forte au centre qu'aux bords. En somme, ses déductions ne contredisent en rien la Note de M. Fizeau.

M. Bouquet de la Grye dit que l'explication de M. Fizeau relative à l'influence des longueurs des saisons est très exacte ; on sait en effet que les pêcheurs d'Islande peuvent aller beaucoup plus loin sans <être> arrêtés par les glaces quand les chaleurs de l'été durent plus longtemps ; [au crayon de papier : il approuve aussi l'explication relative à l'effet de l'obliquité plongeante.]

M. Bouquet de la Grye communique un discours prononcé par M. Faye en 1855 à l'Académie de Stanislas, dans lequel il a demandé pour la première fois l'adoption de l'heure de Paris pour toute la France.

M. Bouquet de la Grye donne ensuite les valeurs déduites de ses observations et de celles de M. Driancourt pour certaines longitudes du Sénégal. On a

3m39s,87 entre Dakar et St Louis,

1m,4s,44 entre St Louis et Santa-Cruz de Ténériffe

40m,7s,86 entre Santa-Cruz et San-Fernando.

On a une vérification : la différence de longitude qui en résulte entre St Louis et San-Fernando, 41m,12s,26, [barré : du] nombre obtenu directement ; de plus, on a eu une observation directe entre Dakar et San-Fernando ; <donnant aussi un accord à 0s,03.> on peut donc admettre que la longitude de Dakar qui servira désormais de point de départ, est bien connue, ou ne dépend plus que de celle de l'observatoire de Cadix.

M. l'Amiral Cloué insérera ces nouveaux nombres dans la Connaissance des temps.

M. d'Abbadie donne lecture d'une lettre de M. de Brazza au sujet des dépenses qu'entraînerait une première exploration géodésique du Congo. Sans les instruments, la dépense serait de 31 000f. M. de Brazza se proposerait de venir en aide à la mission, et la dépense serait réduite à 12 000f.

La lettre de M. de Brazza sera conservée dans les Archives, et on attendra le retour de M. Faye pour prendre une détermination.

M. Bouquet de la Grye communique une note de M. Caron sur les coordonnées de Timbouktou [Tombouctou] ; il y a pour chacune d'elles près de 1° de différence avec les nombres de la Connaissance des temps. M. Bouquet de la Grye dépose sur le Bureau une lettre de M. Duveyrier qui croit qu'il y a de l'incertitude dans les déterminations nouvelles de M. Caron.

M. Bouquet de la Grye propose que, quand on fait des modifications dans les positions géographiques de la Connaissance des temps, on indique les sources auxquelles on a puisé. On pourrait avoir une ou deux pages de renseignements de cette nature. M. Cloué <dit qu'il> en tiendra compte à l'avenir.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 11 juillet 1888”, 1888-07-11, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 29 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4273

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