Bureau des Longitudes - Séance du 19 avril 1893

Bureau des Longitudes – Séance du 19 Avril 1893.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au registre de la correspondance.

M. Léo Vignon, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Lyon adresse une brochure sur la soie, et demande que les densités des fibres textiles soient insérées dans l'Annuaire. On pense que cette insertion serait utile et qu'elle pourrait être faite à la page 551 (Annuaire de 1893), à côté de la densité de la laine. La question est renvoyée à la commission de l'Annuaire, et la brochure de M. Vignon est remise à M. Loewy.

On donne lecture d'une Note des Comptes-rendus, dans laquelle M. Hermite rend compte de l'ascension d'un ballon qui s'est élevé à 17 000 mètres.

M. Poincaré ne croit pas que l'on puisse avoir exactement, à chaque instant la température ambiante quand la vitesse du ballon est aussi considérable.

M. Janssen dit que le rayonnement vers l'espace peut faire descendre le thermomètre bien au dessous de la température ambiante ; il faudrait l'abriter contre le rayonnement.

M. Fizeau parle des résultats déjà connus pour l'observation de l'éclipse du 16 Avril, et notamment du télégramme de M. Bigourdan.

Il rend compte ensuite de la détermination de la vitesse de translation du système solaire, faite à Potsdam, à l'aide des vitesses radiales ; il ajoute que les étoiles employées ne sont pas encore assez nombreuses pour que l'on puisse répondre du résultat avec une exactitude suffisante.

M. Fizeau dit qu'en prenant beaucoup d'étoiles, dans la direction de l'apex et dans la direction opposée, on arrivera à un bon résultat.

<M. Poincaré fait remarquer que la méthode usuelle, basée sur la connaissance des mouvements propres, peut être entachée d'un effet tenant à ce que les étoiles qui ont des mouvements propres sensibles sont voisines du système solaire.>

M. Tisserand parle des aplatissements très sensibles que M. Pickering aurait trouvés pour les satellites de Jupiter ; on dit que cette détermination doit être bien difficile, vu la petitesse des diamètres des satellites.

M. Fizeau fait remarquer qu'en plaçant devant l'objectif un diaphragme de 90°, l'observation des petites franges permettra d'avoir une mesure de l'aplatissement, qui sera indépendante de la qualité de l'objectif, <qui peut intervenir dans la forme des images observées par M. Pickering ;>

M. Tisserand dit ensuite qu'à Lick, on est arrivé à observer les éclipses des satellites de Mars assez facilement. M. Fizeau est étonné que les Américains soient arrivés du coup à construire de grands objectifs qui paraissent très bons.

M. Janssen dit que la difficulté d'obtenir de grandes masses de verre homogènes est plus grande que celle qui provient des courbures à leur donner. Il ajoute que les verres employés par les Américains ont été fondus en France. Il dit ensuite que MM. Henry ont terminé les objectifs destinés à la grande lunette de Meudon. L'objectif ordinaire a 0^m,83 de diamètre, et l'objectif photographique 0^m,60.

M. l'Amiral Fleuriais parle des modifications à apporter à l'Extrait de la Connaissance des temps ; il dit qu'au service hydrographique, on désire le maintien des passages de la Lune au méridien de Paris, et la suppression des levers et des couchers. La commission, qui doit se réunir après la séance, reprendra la discussion.

M. Cornu pense que, par raison de symétrie, on devrait mettre dans l'Annuaire le temps moyen à midi vrai entre les heures du lever et du coucher du Soleil, pour avoir l'analogie avec la Lune et les planètes.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand