Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Séance du 3 août 1814

Titre Séance du 3 août 1814
Créateur inconnu
Contexte Volume 1811-1820
Date 1814-08-03
Contributeur Arago, François (1786-1853); Bouvard, Alexis (1767-1843); Burckhardt, Johann Carl (1773-1825); Lalande, Jean-Michel-Jérôme Lefrançais de (1766-1839); Legendre, Adrien-Marie (1752-1833); Buache de La Neuville, Jean-Nicolas (1741-1825); Delambre, Jean-Baptiste (1749-1822); Rosily Mesros, François Étienne de (1748-1832); Rossel, Elisabeth-Paul-Edouard de (1765-1829); Biot, Jean-Baptiste (1774-1862); Poisson, Siméon-Denis (1781-1840); Prony, Gaspard-Clair-François-Marie Riche de (1755-1839); Laplace, Pierre-Simon de (1749-1827);
Identifiant O1811_1820_193
Relation C1814_1827_031
Format 18,3 x 34 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Séance du 3 août 1814

 

M. Olinthus Gregory envoie à quelques membres du Bureau des exemplaires d'un cahier du Journal de Nicholson où il répond au mémoire de M. Rodriguez sur les observations de M. Mudge. L'auteur a vu dans la Connaissance des tems que pour démontrer mieux l'erreur de 5'' attribuée à l'observation d'Arbury, il eût été bon de voir comment elle s'accordait avec la latitude de Blenheim. Il dit dans ce journal que les observations d'Arbury s'accordent à la demi-seconde non seulement avec la latitude de Blenheim mais avec celle de Portsmouth, déterminée avec un excellent quart de cercle.

M. Arago fait son rapport sur le mémoire de M. Carochez présenté dans sa dernière séance. Ce mémoire n'a point été approuvé dans le temps par le Bureau, on engagera la veuve à le réduire elle-même, sinon elle le soumettra directement à S. E. le ministre de l'Intérieur.

On examine un cercle de réflexion présenté par un jeune artiste élève de l'école de Châlons. On n'a pas encore eu le temps de le soumettre à des épreuves régulières, mais la division paraît très belle et très fine.

On introduit un jeune [barré : Anglais] Anglo-américain nommé Zarah Colburn[1], âgé de neuf ans <et demi>, qui fait de tête avec facilité les opérations arithmétiques les plus compliquées.

On lui demande le produit de 1709 par 2351. La réponse se trouve parfaitement juste. On lui demande la racine cubique de 4928 : il répond 17 avec un reste 15. La racine carrée de 50000 : 225 avec un reste 271, ce qui est également juste. Les facteurs du nombre 163267 : il répond 12559 et 13. Les facteurs du nombre 4039627 : il dit que les facteurs sont grands. Les facteurs de 97051 : 37 x 2623. Combien de secondes en 29 jours 12 heures 44 minutes et 3 secondes. [Rajouté par Biot] Répondu exactement.

[Sur une feuille rajoutée en prolongement du procès-verbal, reprenant le même interrogatoire depuis le début, et rédigée par Biot[2]]

On lui demande le produit de 1709 par 2351 : sa réponse se trouve parfaitement juste. On lui demande la racine cubique de 4928 : il répond 17 avec un reste 15. La racine cubique de 1879080924 : il répond presque instantanément 1234. La racine carrée de 50000 : après avoir cherché quelque temps, il dit d'abord 226, et enfin 223, avec le reste 271.

Les facteurs du nombre 163267 : il répond 12559 et 13 ; il ajoute que le quotient est premier, ce qui n'est pas. Les facteurs de 4039827 : après avoir cherché, il dit que le nombre est premier. On lui dit qu'il n'est pas premier ; il cherche encore, il ne les trouve pas davantage. Il se borne à dire que les facteurs sont grands.

Les facteurs de 97051 : il cherche quelque temps et dit que le nombre est premier.

Combien de secondes en 182 jours 14 heures 54 minutes 24 secondes : il le trouve exactement. Combien de secondes en 29 jours 12 heures 44 minutes 3 secondes : il répond exactement mais après un temps assez considérable.

On demande la racine carrée de 200000 : il répond 447 et pour reste 191.

 

[Etaient présents : Arago, Bouvard, Burckhardt, Lefrançais, Legendre, Buache, Delambre, Rosily, Rossel, Biot, Poisson, Prony, Laplace. « Arrêté à 13 », signé : Legendre.]



[1] Zerah Colburn (Cabot, Vermont 1804 – Norwich, Vermont 1839) montra dès le plus jeune âge des capacités de calcul exceptionnelles, et son père en faisant des exhibitions dès 1810. Il se rendit en Grande-Bretagne et en France pour y montrer ses talents, étudia à la Westminster School de Londres de 1816 à 1819, se mesurant avec succès à des mathématiciens comme Hamilton, puis retourna en 1825 aux Etats-Unis où il devint prédicateur méthodiste, puis professeur de langues. Ses capacités de surdoué diminuèrent au fur et à mesure qu'il grandit. Il a publié en 1833 ses mémoires.

[2] Biot a corrigé la nationalité (« Anglo-américain » au lieu de « Anglais ») et l'âge de l'enfant (neuf ans et demi au lieu de neuf ans) initialement notés par Delambre. Ce dernier avait également laissé un blanc après son prénom, et il semble que ce soit Biot qui ait fourni toutes les précisions supplémentaires à son égard, en plus de l'interrogatoire plus détaillé dont il a tenu note et dont la version de Delambre a été corrigée par lui.

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Legendre, Adrien-Marie (1752-1833)
Transcripteur Feurtet, Jean-Marie
Collection Volume 1811-1820
Citer ce document “Séance du 3 août 1814”, 1814-08-03, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 28 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/1175

Item Relations

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