Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 25 février 1891

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 25 février 1891
Créateur Bassot, Léon (1841-1917)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1891-02-25
Identifiant O1891_1895_011
Relation O1891_1895_010
Format 17,2 x 24,6 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Note;
Description

Annexe du procès-verbal de la séance du 25 Février 1891.

Bureau des Longitudes – Séance du 25 février 1891.

M. Bassot donne quelques renseignements sur les résultats obtenus dans la détermination de la différence de longitude entre Paris & Greenwich, exécutée en 1888.

Il rappelle d'abord au Bureau les conditions dans lesquelles cette opération a été entreprise : les observations ont été faites en double, et d'une façon indépendante, par deux groupes d'observateurs anglais & français, opérant simultanément à Paris-Montsouris et à Greenwich ; ces deux groupes se sont échangés deux fois entre les stations pour éliminer l'équation personnelle ; à Paris comme à Greenwich, une même pendule inscrivait l'heure sur chacun des deux chronographes, mais à Paris l'inscription était directe, tandis qu'à Greenwich l'heure venait de la pendule normale de l'observatoire et ne pouvait être transmise aux chronographes que par l'intermédiaire d'un relai.

Les résultats anglais et français diffèrent de deux dixièmes de seconde de temps. Cette divergence parait tenir en grande partie à des anomalies constatées dans les constantes instrumentales. Dans les instruments anglais, les objectifs n'étaient pas rigoureusement sertis et la collimation a souvent changé d'une position à l'autre ; en outre les niveaux avaient une courbure irrégulière et leurs indications ne paraissent pas très sûres. Dans l'un des instruments français, l'inclinaison fournie par le niveau diffère de l'inclinaison obtenue par le nadir. Enfin, avec l'emploi d'une seule pendule à chaque station, on était obligé de supprimer le courant sur l'un des chronographes pour pouvoir déterminer, sur l'autre, la parallaxe des plumes ; il en résultait une variation dans les résistances des appareils, qui a pû fausser la parallaxe. Ces différentes sources d'erreurs peuvent justifier l'écart entre les résultats français & anglais ; mais, en même temps, elles laissent planer sur chacun d'eux une certaine incertitude qui enlève à l'opération toute garantie de haute précision.

Cependant les valeurs françaises, obtenues dans les 3 périodes, s'accordent remarquablement, et l'équation personnelle, qui en est déduite, est identique à celle qui résulte [barré : des] d'opérations <presque> contemporaines : de plus, la différence de Longitude, qui en est conclue, ferme d'une façon très satisfaisante tous les polygones de longitudes internationales qui aboutissent à Greenwich et à Paris. Il n'en est pas de même pour les valeurs anglaises : celles-ci présentent des écarts assez considérables et font ressortir une variation de près de trois dixièmes de seconde dans l'équation personnelle des observateurs de la 1ère à la 3e période.

Un article paru dans les "Monthly Notices", (numéro de Janvier), et la discussion qui s'en est suivie à la Société Royale astronomique, tendraient à prouver que le résultat français prête plus à la critique que le résultat anglais. Pour faire cette démonstration, <les astronomes anglais> ont eu recours à un artifice qu'ils justifient de la manière suivante : "La continuité des observations de l'heure à Greenwich au Grand Cercle méridien (Transit-Cercle), à l'aide de la pendule même employée par les observateurs, fournit un moyen d'obtenir la longitude par les observations de chaque observateur indépendamment. Ainsi les observations faites par chacun d'eux à Greenwich, comparées à celles du Cercle méridien, donnent son équation personnelle par rapport à l'observateur étalon (standard observer). Lorsqu'il va ensuite observer à Paris, ses déterminations de l'heure peuvent être alors directement comparées, par le moyen des échanges de signaux, avec les déterminations de l'heure faites à Greenwich au transit cercle." En procédant ainsi, ils ont obtenu pour la Longitude

par les observateurs français 9m20s,94 et 21s,14 … A = 0s,20

par les observateurs anglais 20,82 et 20,86 0,04

Les observateurs français ne peuvent admettre cette interprétation pour les raisons suivantes : 1° les équations personnelles déterminées à Greenwich pour une période ne peuvent convenir aux observations faites à Paris dans une autre période ; 2° ces équations personnelles sont entachées d'erreurs, provenant des résistances du relai, résistances qui ont été manifestement variables d'un jour à l'autre. Ils prouvent en outre que, si l'on veut faire intervenir l'observateur étalon(E) de Greenwich, il faut, à la comparaison des pendules, ajouter 1° son équation personnelle avec l'observateur de Greenwich(E-G) du jour même de la comparaison ; 2° l'équation personnelle de celui-ci avec l'observateur de Paris(G-P). De cette manière seulement, on élimine l'influence du relai de Greenwich. Calculée de la sorte, la longitude devient :

par les observateurs français 9m20s,82 – 20s,82 A = 00

------------------------ anglais 20,65 – 20,55 A = 0,10

En tout état de cause, les observateurs français pensent que, dans une opération de cette nature, il n'y a pas lieu de tenir compte des observations méridiennes faites au transit cercle, dans un tout autre but et avec un instrument dissemblable.

L Bassot

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 25 février 1891”, 1891-02-25, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 28 mars 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4441
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