Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Annexe II - Observatoire du Bureau des Longitudes - Rapport sur les essais des pendules de l'Observatoire de Nice, en 1905

Titre Annexe II - Observatoire du Bureau des Longitudes - Rapport sur les essais des pendules de l'Observatoire de Nice, en 1905
Créateur Poincaré, Henri (1854-1912)
Contexte Volume 1906-1909
Date 1906-02-28
Identifiant O1906_1909_012
Relation O1906_1909_011
Format 18 x 27 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Rapport;
Description

Annexe II.

Observatoire du Bureau des Longitudes.

Rapport sur les essais des pendules de l'Observatoire de Nice, en 1905. (28 février 1906.)

Avant d'entrer dans le détail des expériences qui ont été faites dans le courant de l'année 1905, il est nécessaire de rappeler les résultats de celles qui ont été faites dès le début, pour se rendre compte de l'influence que pouvait avoir, sur la durée des oscillations, les variations du courant électrique.

Ces expériences ont consisté à supprimer la pile plusieurs fois dans le cours d'une même journée, et à laisser le pendule osciller librement pendant un intervalle assez court pour que le mouvement ne s'éteigne pas complètement. On a constaté que ces interruptions n'avaient pas modifié la marche d'une manière sensible. On peut donc admettre que les variations de la pile ne peuvent occasionner aucune irrégularité dans le mouvement.

Les irrégularités de marche constatées ne paraissent devoir être attribuées qu'aux dispositifs qui commandent les interruptions de courant ; c'est donc sur cette partie de l'appareil que l'attention a été principalement dirigée.

A la fin des expériences mentionnées dans le précédent rapport, il avait été constaté que le fil de cocon était assez sensible à l'humidité, pour que l'état hygrométrique de l'air ait une influence notable sur la marche. Des expériences spéciales montrèrent en effet qu'en saturant ce fil on pouvait faire varier la marche dans des proportions considérables.

On a essayé d'abord de lui substituer un fil d'acier très fin fourni par M. Lippmann. L'adaptation de ce fil a présenté de sérieuses difficultés, il n'a pas été possible de l'installer de manière que, sans tension, il fut parfaitement rectiligne ; de sorte que le moment où les interruptions se produisaient restait incertain. Pour éviter cet inconvénient, on eut recours à un fil de quartz très fin. Après quelques tâtonnements on réussit à fixer ce fil assez solidement aux deux pièces qu'il devait réunir.

On se trouva cette fois en présence de l'inconvénient suivant : au moment où le contact s'effectuait, le fil, au lieu de se ployer graduellement comme le fil de cocon, restait un instant rigide, puis se déployait brusquement comme un ressort ; il en résultait des réactions sur le pendule lui-même qui ne devaient pas être négligeables. C'est ainsi du moins qu'ont été expliquées des inégalités très sensibles sur la marche autour de sa valeur moyenne.

En présence de ces difficultés, on a mis à l'étude de nouveaux agencements ne nécessitant pas l'emploi d'un fil. Dans le premier dispositif employé, le contact fut transporté à la partie inférieure du pendule ; à chaque oscillation double le pendule en passant par la verticale écartait lui-même le contact. Les résultats obtenus avec ce système furent notablement inférieurs à ceux obtenus précédemment.

De nouveaux dispositifs sont actuellement en préparation ; dans l'un d'eux, un système électro-magnétique, oscillant avec le pendule, transmet son énergie à un relais destiné à opérer les contacts ; dans le deuxième, la tige du pendule est comprise, à sa partie supérieure, entre deux ressorts constituant une sorte de fourchette. Ces deux nouveaux dispositifs paraissent, à certains points de vue, supérieurs à tous les précédents ; toutefois leur réalisation soulève des difficultés assez sérieuses. Ces difficultés sont actuellement à l'étude.

En résumé, les expériences entreprises jusqu'à ce jour ont montré que le système d'entretien électrique est excellent en principe, et que, de tous les systèmes de commande, des contacts essayés, celui du fil de cocon est le meilleur ; mais ce système ne pourra donner d'excellents résultats qu'à la condition de soustraire l'instrument aux variations de l'état hygrométrique.

Si les expériences entreprises avec les deux nouveaux dispositifs mentionnés plus haut ne donnaient pas de résultats meilleurs, il conviendrait de s'en tenir au fil de cocon, et d'enfermer le pendule dans une cage où il serait à l'abri de la pression atmosphérique et de l'état hygrométrique.

Le Membre-adjoint du Bureau des Longitudes,

Signé : A. Claude.

Vu et approuvé :

Le Directeur de l'Observatoire,

Signé : Guyou.

28 février 1906.

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Muller, Julien
Commentaires Numéroté de 26 à 28.
Collection Volume 1906-1909
Citer ce document “Annexe II - Observatoire du Bureau des Longitudes - Rapport sur les essais des pendules de l'Observatoire de Nice, en 1905”, 1906-02-28, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 19 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/5808

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