Procès-verbal de la séance du 4 décembre 1861

Procès-verbal de la séance du 4 Décembre 1861

Présidence de M. Deloffre

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les n^os 1336-37 des Astronomische Nachrichten.

M. le Directeur général des Postes demande des renseignements concernant les marées des côtes de France : il lui sera répondu que l'Annuaire des marées qui contient les renseignements demandés se publie, comme par le passé chez MM. Firmin-Didot.

Le Sécrétaire de la Direction de l'Observatoire Impérial a renvoyé au Sécrétaire du Bureau, l'exemplaire du volume de la Commission des Temps[1] pour 1863 qui avait été destiné à cet Etablissement : le renvoi de cet exemplaire est motivé dans une lettre adressée au Sécrétaire du Bureau, lettre donc il est donné lecture, sur ce que cet ouvrage est intentionnellement blessant pour l'Etablissement. Le volume dont il s'agit est déposé.

M. l'Amiral Deloffre considère les termes de la lettre du Sécrétaire de l'Observatoire comme offensants pour le Bureau, Le Bureau tout entier s'associe à la pensée exprimée par son président et passe à l'ordre du jour.

Il est donné lecture d'une lettre que M. le Maréchal président a adressée à M. l'Amiral vice-président du Bureau, pour le prier de faire consigner au procès-verbal l'expression des regrets que lui fait éprouver l'insertion d'un Appendice au Mémoire sur la Théorie de la Lune fesant partie des additions à la Connaissance des temps pour 1863, insertion que le Bureau n'aurait pas entendu autoriser.

M. l'Amiral Deloffre déclare que l'Appendice est suivant lui, la conséquence indispensable du Mémoire.

M. Liouville fait observer que l'Appendice dont parle l'honorable Maréchal n'est pas une reproduction des comptes-rendus de l'Académie, mais une partie intégrante et nécessaire du mémoire de M. Delaunay, convenable dans la forme, excellent quant au fond. M. Delaunay y donne une Table des valeurs numériques de certains coefficients dont on a souvent à faire usage dans le calcul des perturbations, et il devait expliquer pourquoi il n'a pas pu se contenter de la Table en usage avant lui. M. Delaunay a toujours soin, dans les ouvrages, de mettre le lecteur à même de vérifier facilement et séparément chaque partie du travail : il serait à désirer que les astronomes et les géomètres eussent toujours cette attention.

Tant que le Bureau publiera de tels mémoires, il pourra sans inconvénients laisser imprimer que la Connaissance des temps a cessé d'être un Recueil scientifique : le monde savant saura à quoi s'en tenir.

MM. Laugier Mathieu et Brunner présentent des observations dans le sens de M. Liouville.

M. Yvon Villarceau ne veut pas porter atteinte aux droits de la critique ; mais il pense qu'en employant une forme toute différente, M. Delaunay aurait pu atteindre le but qu'il se proposait, celui d'obtenir les coefficients de l'équation lunaire avec toute l'exactitude requise, sans même prononcer le nom d'un membre du Bureau, ni désigner, comme il l'a fait à plusieurs reprises, les Annales de l'Observatoire.

Les mauvais procédés de M. Le Verrier à l'égard du Bureau ayant encore été invoqués M. Y.V répond que si ce dernier a effectivement employé de mauvais procédés, le Bureau ne doit pas se croire obligé d'imiter cet exemple.

M. Liouville réplique que le Bureau n'a pas imité la conduite de M. Le Verrier, et que de la part du Bureau tout a été convenable.

Le Sécrétaire Yvon Villarceau