Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 23 avril 1862

Titre Procès-verbal de la séance du 23 avril 1862
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1860-1867 (copies)
Date 1862-04-23
Identifiant C1860_1867_120
Format 26,1 x 38,7 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Procès verbal de la séance du 23 Avril 1862

Présidence de M. le Maréchal Vaillant

 

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit un exemplaire de l'Almanaque Nautico pour 1863 qui lui est adressé par M. le Directeur de l'Observatoire maritime de San-Fernando.

Le Bureau procède, par la voie du scrutin, à la nomination des deux candidats qu'il est appelé à présenter à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la place vacante de membre appartenant au Dépt de la Marine.

Election du candidat qui sera présenté en première ligne : nombre des votants 10.

M. de Tessan obtient 9 suffrages

M. Bégat … 1

Election du candidat qui sera présenté en seconde ligne : nombre des votants 11.

M. Bégat obtient l'unanimité des suffrages.

En conséquence, les candidats présentés par le Bureau des Longitudes au choix de M. le Ministre de l'Instruction publique sont :

En première ligne … M. de Tessan

En seconde ligne … M. Bégat

La partie du procès-verbal concernant la présentation des candidats est lue et approuvée séance tenante.

M. Delaunay, dans une communication sur la théorie de la Lune, présente la comparaison des termes de la Longitude qu'il a obtenue, avec ceux qui ont été publiés par d'autres géomètres et particulièrement par MM. Plana et de Pontécoulant : il a rencontré un certain nombre de discordances dans les termes d'ordre élevé et a réussi à mettre en évidence l'exactitude du plus grand nombre de ses résultats. Deux termes seulement ont présenté un désaccord dont il lui a été impossible encore de reconnaître la source. Pour ces termes, MM. Plana et de Pontécoulant s'accordent, ce qui n'étonne pas M. Delaunay, attendu la similitude de la marche suivie par ces derniers, laquelle peut avoir occasionné les mêmes erreurs. La méthode suivie par M. Delaunay ne lui permettait pas de laisser échapper un seul terme. M. Adams à qui notre confrère a signalé la difficulté, a trouvé les mêmes résultats que MM. Plana et de Pontécoulant pour l'un de ces termes.

M. Delaunay signale à l'attention du Bureau une communication sur l'éclipse du 31 Décembre 1861 qui est publiée dans les Montly notices [Monthly notices] : les observations faites par les officiers de la Marine française à Gorée et à St Louis du Sénégal auraient été suggérées par M. Airy. M. Delaunay exprime le désir qu'à l'avenir, le Bureau des Longitudes qui est actuellement reconstitué, prenne l'initiative des instructions à préparer pour les observateurs en ces circonstances. Un membre pense que le Bureau étant le premier corps astronomique, ne doit pas laisser ce soin au Directeur d'un observatoire spécial.

M. Faye, à cette occasion, rappelle les observations de l'éclipse totale de 1860 faites en Algérie par MM. Laussedat, Bour et Manheim [Mannheim] et les recommandations que M. Arago avait faites aux observateurs à l'occasion d'éclipses moins récentes.

M. Yvon Villarceau entretient le Bureau de la suite de ses recherches sur les chronomètres. Il rappelle qu'il n'a trouvé dans l'expression de la marche des chronomètres qu'un seul terme du 1er ordre qui lui parût devoir varier avec le temps et cela à raison de la résistance des pivots qui affecte ce terme ; il a indiqué comment certaines dispositions spéciales de l'échappement pourraient le faire disparaître : il annonce qu'après avoir examiné le tableau des marches observées par M. Lieussou, il a trouvé un chronomètre dont les observations peuvent être représentées sans le secours d'un terme proportionnel au temps. Si cette circonstance ne peut être attribuée à l'emploi d'une huile exceptionnelle, il regarderait comme établie en fait la possibilité d'obtenir une marche indépendante du temps. Passant à la compensation, il rappelle que ses recherches l'ont conduit à établir les conditions réalisables pour faire disparaître les termes dépendants de la 1ère puissance des variations de la température : mais que quant aux termes du 2ème ordre, l'absence de données sur la variation de l'élasticité du ressort spiral avec la température, ne lui avait permis de rien conclure. Or en discutant les mêmes tableaux de M. Lieussou, il a reconnu que deux d'entre eux affectaient une marche simplement proportionnelle à la variation de température. Cette remarque lui fait espérer que la compensation des termes du 2ème ordre ne présentera pas d'obstacle insurmontable.

Ce sujet conduit M. Y.V à discuter les méthodes proposées par MM. Lieussou et Pagel pour obtenir les coefficients de l'expression de la marche des chronomètres. Il reconnait le grand service que le premier s'est efforcé de rendre à la navigation, en entrant dans une voie nouvelle pour les marins. Toutefois il fait remarquer qu'ils se seraient épargné bien du travail en faisant la simple application du théorème de Taylor. M. Lieussou aurait immédiatement reconnu la nécessité d'avoir égard au terme dépendant du produit du temps et de la variation de température, que M. Pagel n'a pu mettre en évidence qu'après une année de calculs. Il eût été préférable de mettre les termes dépendant de la seule température sous la forme d'un trinôme du 2ème degré plutôt que de les réunir en une constante et un carré : les chronomètres pour lesquels le terme du 2ème degré est négligeable ne présenteraient pas les anomalies relatives à la température de réglage, qui les distinguent.

M. Laugier rappelle le mode d'investigation suivi par M. Lieussou mode reposant sur l'emploi de constructions graphiques qui ont permis de déterminer séparément les 2 termes de la formule à l'aide de laquelle il a représenté la marche de 80 chronomètres observés à l'Observatoire de Paris et 20 à l'Observatoire de Greenwich.

M. Faye indique l'initiative que M. Hartnup directeur de l'Observatoire de Liverpool avait prise antérieurement, d'étudier la marche des chronomètres de la marine marchande : la chambre de commerce de Liverpool a mis à sa disposition les appareils les plus convenables pour étudier la marche des chronomètres à des températures variables et maintenues constantes pendant un temps suffisant.

M. l'Amiral Mathieu mentionne les dispositions qui ont été prises depuis trois années déjà au Dépôt de la Marine pour le même objet.

On mentionne diverses autres causes qui peuvent influencer la marche des chronomètres, telles que les mouvements du navire, les courants d'induction, l'état magnétique des masses de fer environnantes.

Un membre pense que les chronomètres ne dispenseront pas de recourir à la mesure des Distances lunaires.

M. Faye estime qu'on ne doit négliger aucun des moyens qui peuvent contribuer à la perfection de la marche des chronomètres et que toute expérience dictée par une théorie devrait être recommandée au Bureau et faite sous ses auspices.

Le sécrétaire Yvon Villarceau

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Vaillant, Jean-Baptiste Philibert (1790-1872 ; Maréchal)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Registre 1860-1867 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 23 avril 1862”, 1862-04-23, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10278

Item Relations

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