Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Procès-verbal de la séance du 2 novembre 1870

Titre Procès-verbal de la séance du 2 novembre 1870
Créateur Yvon Villarceau, Antoine Joseph François (1813-1883)
Contexte Registre 1868-1874 (copies)
Date 1870-11-02
Identifiant C1868_1874_157
Format 26 x 38,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description Procès-verbal de la Séance du 2 novembre 1870
Présidence de M. Ls Mathieu

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. Delaunay a pris au Ministère, des renseignements, sur les moyens à employer pour que les calculateurs auxiliaires puissent être payés dès que leurs calculs seront acceptés par M. Ls Mathieu. Des avances peuvent en effet être faites par l'administration, sous la condition que les paiements soient effectués par un agent comptable.
Le Bureau des Longitudes ne disposant pas d'un tel agent, tandis qu'il en existe un à l'Observatoire, cet agent pourrait être chargé des fonctions de Trésorier du Bureau.
Le Sécrétaire fait observer que si les fonctions de Trésorier passent de ses mains en celles d'une autre personne, il est nécessaire eu égard principalement à l'absence de membres dont il a touché les traitements, que la situation financière du Trésorier actuel soit régulièrement établie et qu'une décharge lui soit donnée.
M. Liouville partage l'opinion du Sécrétaire.
Le Bureau accepte la proposition d'avoir un agent comptable.
M. Yvon Villarceau entretient le Bureau des questions relatives à la transmission des signaux lumineux à de grandes distances horizontales : il ne veut pas s'occuper des difficultés relatives à l'intensité des foyers lumineux. Les travaux des physiciens lui paraissent avoir surmonté ces difficultés. Quand on veut établir des communications entre des lieux éloignés on est en présence de deux sortes d'obstacles, les collines ou montagnes interposées et la courbure de la surface de la terre. On profite autant que possible de l'élévation des édifices ; mais leur insuffisance apparaît bientôt. Si l'on se propose, par exemple, ce problème ; étant donnée la hauteur d'un édifice au sommet duquel on établira une source lumineuse, dans l'un des deux lieux et le profil du terrain entre les deux stations, trouver l'altitude à laquelle devrait être élevée une autre source lumineuse dans la seconde station, pour que la trajectoire, allant de l'une à l'autre, dépasse d'une quantité minimum donnée les divers obstacles interposés ; On arrive bientôt à des résultats qui dépassent les limites des constructions en pierre ou en charpente que l'on ait construites jusqu'à présent : alors se présente naturellement l'idée de recourir à l'emploi des ballons captifs. Mais ces appareils ne présentant pas la stabilité nécessaire pour permettre de diriger une lunette sur un point donné de l'horizon et surtout de l'y maintenir, M. Yvon Villarceau indique un procédé pour lever cette difficulté, procédé qui a été appliqué par C. Piazzi Smith [Smyth], à bord d'un navire en 1856.
L'appareil employé par C. Smith se compose essentiellement de deux tores à axes rectangulaires que l'on fait tourner avec une grande vitesse : en vertu du principe de la conservation des aires, les axes de ces appareils rendus libres de pivoter autour de leurs centres, au moyen de suspensions de Cardan, conservent des directions à peu près invariables, malgré les oscillations du navire. Une lunette ayant été posée sur le plateau qui termine supérieurement le système et dont le fil horizontal a été mis en contact avec l'image de l'horizon de la mer, ce fil est resté en coïncidence avec cette image pendant toute la durée des expériences, malgré les oscillations du navire. M. Yvon Villarceau pense que l'application de ce procédé, perfectionné par la simplification de l'appareil et dans le mode de mouvement des tores, permettrait d'établir des communications télégraphiques entre une place assiégée et des stations extérieures à la ligne d'investissement.
M. Faye estime que les signaux produits par l'inflammation de paquets de poudre, et qui sont visibles à de très grandes distances, comme dans la détermination des Longitudes par les signaux de feu résoudraient également le problème.
M. Yvon Villarceau pense que ce procédé nécessairement connu des officiers d'Etat-Major a dû présenter des inconvénients, puisqu'on ne l'utilise pas comme procédé télégraphique : par exemple l'ennemi s'apercevant que l'on fait des signaux de cette nature ne pourrait-il pas, pour dérouter les observateurs de la station éloignée, brûler aussi quelques paquets de poudre et produire des illuminations que ces observateurs ne pourraient distinguer de celles produites à leur adresse ?
M. l'Amal Paris rappelle les observations qu'il a faites dans ses études sur le mouvement des vagues, en se servant d'appareils à rotation qui présentent quelque analogie avec ceux de C. Piazzi Smith.
M. Bréguet signale également un appareil très simple qui, mis en rotation autour d'un point, présente une surface constamment parallèle à elle-même : cet appareil a été imaginé par M. Bréguet grand'Père de notre confrère.
Le sécrétaire
Yvon Villarceau
Type de document Procès-verbal
Président de la séance Mathieu, Claude-Louis (1783-1875 ; astronome)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Registre 1868-1874 (copies)
Citer ce document “Procès-verbal de la séance du 2 novembre 1870”, 1870-11-02, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/10731

Item Relations

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