Séance du mercredi 12 mars 1851

Séance du mercredi 12 mars 1851

On lit le procès-verbal de la séance précédente : il est adopté.

M. le président rappelle au Bureau la proposition faite par M. Largeteau dans une précédente séance d'établir dans différentes stations des dépôts de quelques exemplaires de la Connaissance des temps. Cette proposition est discutée.

M. Beautemps-Beaupré pense qu'il suffirait de déposer un exemplaire seulement entre les mains de quelques agents consulaires résidant dans certaines stations de la mer de Chine et du grand Océan. Cet exemplaire qu'on ne déplacerait jamais serait mis à la disposition des navigateurs qui demanderaient à le consulter ou à en faire des extraits.

M. Arago propose d'étendre à 20 le nombre des exemplaires répartis entre les différents agents consulaires, et dans le cas où le ministre de la Marine ne croirait pas pouvoir en faire les frais, il propose de les prendre à la charge du Bureau.

Cette proposition est adoptée.

M. Arago annonce que la commission du budget n'a opposé aucune difficulté aux conclusions du rapport qu'il a fait à l'Assemblée législative pour obtenir le crédit affecté à la construction d'une grande machine parallactique. Il doit recevoir incessamment l'avis favorable de cette commission.

M. l'amiral Baudin revient sur les détails qu'il a donnés dans la dernière séance relativement à l'observatoire de Toulon. Il annonce qu'il appellera l'attention du ministre de la Marine sur la nécessité d'une nouvelle construction dès que le tracé de l'enceinte des terrains appartenant à la Marine sera adopté définitivement.

Il est question des collimateurs et des mires méridiennes. M. Arago rappelle que la première idée des collimateurs est due à Rittenhauss [sic]. Il annonce au Bureau qu'il compte avoir recours aux collimateurs pour remplacer la mire méridienne de l'Observatoire masquée depuis quelques temps par de nouvelles constructions.

On parle d'un phénomène météorologique observé à l'embouchure de la Plata par un capitaine dont le navire se trouva trois jours de suite dans un calme plat, tandis que les mâts à leur sommet étaient exposés à une très forte brise.

M. l'amiral Baudin entretient le Bureau d'une observation qu'il a faite en mer dans l'hémisphère nord. Le vent qui soufflait du SO passa tout d'un coup au NE et devint très fort : M. Baudin remarqua que des navires qui se trouvaient à 30 ou 40 lieues à l'ouest relativement à lui avaient reçu le coup de vent du NE quelques heures avant lui. Il entre dans quelques détails sur une explication plausible de ce fait. M. Arago rappelle les phénomènes analogues qui ont été observés souvent aux Etats-Unis et l'explication qu'en a donné Franklin.