Séance du mercredi 4 février 1852

Séance du mercredi 4 février 1852

On lit le procès-verbal de la séance précédente : il est adopté.

Le Bureau reçoit les numéros 786-790 des Nouvelles astronomiques.

On parle d'expériences qu'il serait important d'entreprendre aux extrémités d'une ligne de télégraphe électrique avec des appareils bien réglés.

M. Babinet parle de la probabilité d'une augmentation de population aux Etats-Unis par suite des migrations qui ont lieu chaque année. A cette occasion, M. Liouville rappelle un travail de M. Bienaymé [barré : dans lequel l'auteur fait voir comment un système invariable de causes diverses est capable de produire des écarts considérables dans les moyennes d'expression, même très nombreuses, lorsque chacune de ces causes peur régir un petit nombre d'épreuves successives] sur la constance des causes conclues des effets observés et sur la loi de multiplication et la durée des familles.

M. Arago entretient le Bureau des variations de grandeur observées dans les diamètres des halos : il pense qu'il y aurait lieu d'en rechercher l'explication dans les changements de réfraction de la glace dont sont composés les prismes auxquels on attribue généralement le phénomène.

Il croit également que la température des gouttes d'eau qui produisent un arc-en-ciel peut ouvrir une influence sensible sur la grandeur du diamètre, de sorte qu'en faisant un arc-en-ciel artificiel un jour de pluie à l'aide de la lumière électrique par exemple, on parviendrait en en mesurant le diamètre angulaire à déterminer la température des gouttes d'eau au moment de leur arrivée à terre, problème qui semble très difficile à résoudre par d'autres moyens. En terminant, M. Arago prie M. Babinet de s'assurer par le calcul si l'influence de la température sur les diamètres des halos et des arcs-en-ciel est sensible.

[Barré : M. Babinet expose au Bureau que quelques détails tirés d'un mémoire de M. O. Struve sur l'anneau de Saturne présenté à l'académie des sciences de Saint-Pétersbourg et non encore imprimé. Le système des anneaux est sujet à un mouvement progressif de la planète, de sorte que, probablement, dans quelques dizaines d'années, les anneaux seront en contact immédiat avec le globe de la planète, et que par conséquent l'équilibre stable n'existe pas dans le système.]

Il est ensuite question des anneaux de M. Bond. M. Arago croit qu'on peut soutenir qu'ils sont de création récente. Il rappelle à ce propos la part qui doit revenir à Roberval dans l'explication que Huygens a donné de l'anneau de Saturne.

M. Brunner donne quelques détails sur l'état d'avancement où se trouve la construction du grand pied parallactique.

M. Arago exprime le désir que l'on s'assure par des expériences de la stabilité des arcs en fer forgé destinés à supporter l'instrument. Il rappelle que M. Gambey croyait le système actuel suffisamment solide et indique les moyens à l'aide desquels on pourrait le consolider si cela était nécessaire.

Quant aux vibrations dont on a parlé, et que pourraient produire les passages des voitures le long de la rue Saint-Jacques, on y remédierait s'il y avait lieu en obtenant de l'administration que la partie de cette rue qui avoisine l'hospice Cochin fût macadamisée.