Bureau des Longitudes - Séance du 3 août 1881

Bureau des Longitudes – Séance du 3 Août 1881.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté ; le Bureau reçoit :

Le N° 4 des Comptes Rendus ;

le N° 31 du Journal général de l'Instruction Publique ;

les N^os 2383 et 2384 des Astronomische Nachrichten ;

le N° 8 des Monthly Notices ;

Constantes de Klinkerfues, par Kobold ;

Bahnbestimmung von 118 Peitho, par Holetscheck [Holetschek];

Beitrag zur Kenntniss des Astéroïden systems, par Hornstein.

M. Faye parle des nouvelles études magnétiques que le Bureau se propose de faire effectuer en France, sur la demande du Ministre.

Il ne s'agit pas seulement de déterminer en un certain nombre de lieux les trois constantes magnétiques ; mais il faudrait encore installer un certain nombre de stations régulières, où l'on ferait des études suivies sur les variations des constantes ; on pourrait le faire dans quelques ports de commerce importants.

M. l'Amiral Cloué, dit qu'il n'existe rien à ce sujet, ni à Cherbourg, ni à Brest, mais qu'on pourrait établir en ces points des stations magnétiques, si on le jugeait utile.

M. Faye dit que le Ministre de l'Instruction Publique désire voir effectuer les nouvelles déterminations ; si la Marine prête son concours, tout ira bien.

Depuis un assez grand nombre d'années, les études relatives au magnétisme ont été négligées en France, tandis qu'à l'étranger, on les poursuivait avec ardeur. Il faut les reprendre, avec la prétention de fixer les constantes magnétiques en France, pour 1881 ; il faudra présenter un plan d'ensemble digne du pays et du Bureau.

M. l'Amiral Mouchez demande s'il s'agit d'organiser des observatoires magnétiques permanents.

M. Faye répond qu'il conviendrait de le faire sur deux ou trois points.

M. l'Amiral Paris demande s'il est utile d'étudier les variations de l'aiguille aimantée en des points qui seront en somme assez rapprochés les uns des autres.

M. Faye répond qu'il faut distinguer deux choses ; les phénomènes généraux seront les mêmes dans les stations projetées ; mais il n'en sera pas de même des perturbations magnétique ; les courants terrestres sont très compliqués.

M. Loewy voudrait qu'avant tout, on étudiât avec soin tout ce qui a été fait à l'étranger, relativement au magnétisme. M. Fizeau appuye l'opinion émise par M. Loewy. M. Tisserand ajoute qu'il serait utile de connaître les mesures proposées au dernier congrès de Berne, au sujet des études magnétiques.

M. Breguet fait remarquer que si les études magnétiques ont été négligées en France, les perturbations causées par l'établissement de nombreux chemins de fer peuvent y être pour quelque chose.

M. Faye signale les rapprochements constatés à Greenwich entre les variations des taches solaires, et les variations de la déclinaison magnétique ; les courbes que l'on obtient pour représenter les deux ordres de phénomènes, sont parallèles ; les moindres inflexions de l'une des courbes sont reproduites fidèlement sur l'autre.

Antérieurement, M. Faye avait été conduit à contester la corrélation entre les deux phénomènes ; il donne des détails sur les motifs qui l'avaient décidé alors ; mais, les nouvelles études faites à Greenwich ont modifié ses idées sur ce sujet important.

M. Faye signale ensuite un problème curieux : comment les taches du Soleil peuvent-elles influencer le magnétisme terrestre ? Ce doit être un phénomène calorifique.

M. Loewy rappelle les recherches de Hornstein sur la relation qui existe entre la [barré : variation des taches et celles] rotation du soleil et les périodes des constantes magnétiques. M. Faye fait remarquer que la durée admise par Hornstein pour la rotation du Soleil est hypothétique, car cette rotation est variable avec la latitude des taches.

M. Faye donne des détails sur la découverte de ce fait remarquable que les diverses zônes du Soleil ne tournent pas toutes avec la même vitesse angulaire ; Laugier avait entrevu la chose ; Carrington l'a établi d'une manière définitive.

M. Loewy annonce au Bureau que la Connaissance des temps pour 1883 est à peu près terminée ; le calcul des occultations, seul, n'est pas achevé.

La séance est levée à 5 heures.

Pour le secrétaire absent

L Breguet

F. Tisserand