Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 9 novembre 1881

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 9 novembre 1881
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1881-1885
Date 1881-11-09
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1881_1885_049
Format 17 x 24,9 cm pour le double feuillet, 17,3 x 25 cm pour le feuillet; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 9 Novembre 1881.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et il est adopté.

Le Bureau reçoit :

N° 18 des Comptes-Rendus ;

N° 45 du Journal général de l'Instruction publique ;

Nos 2399-2400 des Astronomische Nachrichten ;

Une brochure contenant la détermination de la latitude de l'Observatoire de Brera à Milan ;

Proceedings of American Meteorological Society, vol. I et II ;

Transactions of American Philosophical Society of Philadelphie, Partie III, vol. XV ;

Un volume publié par l'observatoire de Washington, contenant toutes les observations faites aux Etats [mot barré] Unis, à propos de l'éclipse totale du 29 Juillet 1878.

Une brochure contenant des observations d'étoiles doubles, par M. A. Hall.

M. le Ministre de l'Instruction Publique transmet une demande de secours faite par Madame veuve Picqué, et propose au Bureau de prélever à cet effet une somme de 300f sur les fonds vacants au crédit du personnel du Bureau des Longitudes, (Exercice 1881).

Plusieurs Membres font remarquer que ce prélèvement d'un secours sur les fonds du Bureau est contraire aux précédents, et que du reste, le Bureau étant au complet, il n'y a pas de fonds disponibles ; on répondra dans ce sens à la lettre du Ministre.

M. l'Amiral Cloué s'excuse par lettre de ne pouvoir assister à la séance.

M. Faye donne lecture de la lettre de M. Cloué ; elle contient des renseignements sur les démarches faites par M. Cloué, relativement à l'augmentation du traitement des Membres du Bureau ; il en résulte que cette augmentation n'a pas été inscrite au projet de Budget de 1883. M. Janssen, qui avait été chargé par le Bureau, de faire une démarche dans le même but, auprès de M. Dumont donne des renseignements qui confirment ceux de M. l'Amiral Cloué. M. Dumont ayant demandé à M. Janssen, si le Bureau voulait se charger des observations magnétiques projetées, M. Janssen a répondu que le Bureau réclamait la direction des observations magnétiques faites en voyage, et aussi la direction des observations sédentaires qui seraient faites en France.

M. Loewy a vu également M. Dumont qui a présenté des objections à la demande d'augmentation de traitement. Le Ministre et M. Dumont ont examiné la [barré : le décret] loi de Messidor qui a constitué le Bureau, et [barré : l'] ont comparé l'organisation primitive avec l'organisation actuelle ; de cette comparaison est résulté pour eux une grande diminution de l'influence du Bureau sur l'astronomie française. Ils pensent que la demande d'augmentation de traitement pourrait avoir des chances de succès, si l'on demandait le retour à l'ancienne constitution du Bureau, dans la quelle le Bureau [barré : jouirait d'] possédait une situation élevée.

Il faudrait, en somme, revenir à la voie proposée par M. Faye, dans la dernière séance.

M. Faye présente un projet de réorganisation du Bureau pouvant servir de point de départ à des démarches ultérieures. Ce projet, qui sera annexé au présent procès-verbal, n'est pas destiné à être envoyé au Ministre. M. Faye désire simplement poser la question, et provoquer à ce sujet une discussion au sein du Bureau.

M. Faye donne lecture de son projet.

Après la lecture, la discussion est ouverte.

M. l'Amiral Mouchez voudrait qu'on fixât les époques, peu nombreuses du reste, où le Bureau se transformerait [en ?] conseil des observatoires ; il pense qu'on devrait appeler à ces séances les Directeurs des Observatoires <et le directeur de l'Ens. Supérieur>, avec voix délibérative.

M. Faye soumet un premier point aux délibérations du Bureau ; les démarches faites jusqu'ici au sujet de l'augmentation de traitement, ayant échoué, ne convient-il pas de ne pas les renouveler, et de suivre une autre voie, en demandant le retour à la loi [barré : au décret] de Messidor, dans les limites du possible.

Plusieurs Membres font remarquer le peu de chance de succès d'une demande directe.

M. Janssen expose ses idées sur le sujet en discussion : "Il lui parait difficile de revenir à la situation créée par la loi de Messidor ; à cette époque, les anciens observatoires avaient été détruits, et le Bureau avait été chargé de reconstituer l'Astronomie française, et d'organiser des voyages scientifiques pour le développement de la géographie. Aujourd'hui, la situation n'est plus la même, et le Bureau ne pourrait, sans inconvénient, revenir à son ancienne organisation ; mais, il peut réclamer à juste titre une plus grande importance dans le mouvement scientifique actuel ; il peut revendiquer, par exemple, la Direction des expéditions astronomiques, ou magnétiques, ou géographiques."

"Pour ce qui concerne l'inspection des observatoires, M. Janssen dit qu'il y a de jeunes observatoires, en voie de formation, auxquels le Bureau pourrait rendre de grands services, en les prenant sous son patronage ; on les aiderait à se constituer, à obtenir des chambres les crédits nécessaires ; plus tard, quand ces établissements auraient fait leurs preuves, ils pourraient être livrés à leurs propres forces. Pour ce qui concerne les grands observatoires, et en particulier, ceux de Paris et de Meudon, M. Janssen croit que l'Inspection du Bureau ne [barré : serait pas] donnerait peut-être pas d'aussi bons résultats ; les Directeurs ont fait leurs preuves, et doivent être responsables des résultats obtenus sous leur direction."

"M. Janssen [barré : croit] pense également que si le Bureau voulait se charger d'un rapport annuel sur tous les observatoires, il rencontrerait dans sa tâche des difficultés sérieuses."

"En résumé, M. Janssen est d'avis que le Bureau doit réclamer la direction des observations [barré : scientif] magnétiques faites, soit en France, soit à l'étranger, et aussi des observations scientifiques faites dans les voyages, et en particulier, les observations du pendule ; enfin, il pourrait guider les travaux <d'un certain nombre> [barré : des] d'observatoires de province."

M. le Colonel Perrier fait remarquer que l'Observatoire de Paris a un Conseil, que celui de Meudon en aura probablement un aussi ; il semble <naturel d'admettre> que le Bureau, [barré : pourrait être invest] corps très compétent, pourrait être investi des attributions de ces conseils.

M. Perrier ajoute qu'un Conseil est très utile, surtout au point de vue du Directeur, dont il diminue la responsabilité.

M. Janssen dit que le Conseil couvre le Directeur [barré : seulement] surtout au point de vue administratif ; il croit que la responsabilité personnelle du Directeur pourrait suffire, et que, si l'on admet la nécessité d'une conseil, il vaudrait mieux ne pas le composer exclusivement d'astronomes, car alors, il y aurait lieu de craindre des rivalités personnelles.

M. Perrier pense qu'un grand observatoire doit être inspecté ne serait-ce qu'au point de vue de la comptabilité : c'est la règle dans toutes les administrations, et en particulier, pour le Dépôt de la guerre et le Dépôt de la Marine.

M. Janssen fait remarquer que la comptabilité est déjà suffisamment contrôlée, le Directeur dressant un projet de budget soumis à l'approbation du Ministre, et devant justifier toutes les dépenses.

M. Faye dit que l'Observatoire de Greenwich est inspecté chaque année [par des ?] astronomes, et que la même chose existe dans beaucoup d'autres observatoires. M. Yvon Villarceau admet l'inspection des observatoires, et le rapport annuel fait sur ces établissements. Il pense qu'il faudrait, à l'observatoire de Paris, un conseil intérieur, composé des astronomes de l'observatoire, que le Bureau ne devrait pas former un conseil extérieur, mais que sur la demande du Ministre, il pourrait être amené à donner son avis sur les règlements intérieurs de l'observatoire.

M. Villarceau ajoute qu'à son avis, le Bureau ne doit pas chercher à exercer une action trop puissante sur les observatoires de province. M. Loewy dit qu'un Conseil est une garantie pour le personnel placé sous les ordres du Directeur, en même temps qu'une force pour le Directeur ; l'utilité d'un conseil étant admise, on doit le composer d'hommes compétents en astronomie ; le Bureau présente à ce sujet toutes les garanties voulues ; il remplacerait utilement le [barré : Comité] comité consultatif actuel des observatoires de province.

M. Mouchez pense que le Bureau pourrait adopter le projet de M. Faye, avec quelques modifications ; les observatoires de province manquent actuellement de direction scientifique ; il [barré : faut int] [conviendrait ?] d'introduire une certaine coordination, une certaine unité dans les travaux ; c'est ce que le Bureau pourrait faire.

M. Janssen croit que, quand on a mis à la tête d'un observatoire un savant éminent, c'est lui seul qui peut imprimer une direction scientifique efficace.

M. Mouchez tient à [mots barrés] ce qu'il soit constaté au Procès-verbal, qu'il a, dans la discussion générale, parlé comme membre du Bureau, et non comme Directeur de l'observatoire. M. Janssen fait la même réserve.

La suite de la discussion sur le projet de M. Faye, est renvoyée à la prochaine séance.

M. Faye lit la lettre qu'il a préparée pour le Ministre relativement aux observations magnétiques projetées ; cette lettre qui sera annexée au procès-verbal, contient un premier aperçu de l'ensemble des opérations.

M. Mouchez pense que dès à présent, dans la lettre adressée au Ministre, on pourrait être plus explicite sur certains points les cartes des déclinaisons et des inclinaisons magnétiques ont été dressées par Duperrey, il y a environ 50 ans ; depuis, rien n'a été fait sur ce sujet, sauf des cartes allemandes, faites par interpolation. Dans l' [barré : espace de] intervalle de deux ou trois ans, en s'aidant du concours de la Marine, le Bureau pourrait refaire ces cartes avec une précision suffisante ; il faudrait commander une vingtaine de petits théodolites spéciaux ; la dépense ne serait pas élevée. On pourrait déterminer en même temps l'intensité magnétique ; il y a là un ensemble d'opérations simples, très utiles, qui pourrait être réalisé en peu de temps et à peu de frais.

A propos de la lettre lue par M. Faye, M. Villarceau dit que les observations du pendule, sont très différentes des observations magnétiques ; on pourrait peut-être laisser les premières aux géodésiens et aux astronomes, ou, au moins, ne pas parler tout de suite des observations du pendule. M. Janssen pense qu'il faut insister en principe sur ce point que le Bureau réclame les observations magnétiques, et celles du pendule. M. Faye prie M. Mouchez de faire un rapport sur sa proposition ; ce rapport sera annexé à la Lettre, et envoyé au Ministre.

La séance est levée à 5h¼.

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1881-1885
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 9 novembre 1881”, 1881-11-09, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/3877

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