Bureau des Longitudes - Séance du 14 nov. 1883

Bureau des Longitudes – Séance du 14 Nov. 1883.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière est lu, et il est adopté, après des rectifications demandées par M. l'Amiral Cloué et par M. Loewy.

Le Bureau reçoit :

Comptes-Rendus, N° 19 ;

Bulletin Adm. N° 570,

Revue Maritime et Coloniale, N° de Nov.

Natur, N° 732 ;

Astr. Nachr. – N° 2552 ;

Sirius, N^os 9.10.11 ;

Observatory, N^os 78-79 ;

Copernicus, N° 27 ;

Wochenschrift, N^os 39… 44 ;

Annales du Bureau Météorologique international, année 1881, partie 1.3.4.

N^os 6, 12, 13, 38, 66 et 76, composant la 5^ème livraison de la carte de France au 1/200 000, publiée par le Ministère des Travaux Publics.

M. l'Amiral Cloué regrette que les représentants de la France au Congrès de Rome, n'aient pas été <tous> du même avis. M. Faye répond qu'on a fait pour le mieux ; tous les membres du Congrès, sauf les Français, voulaient le méridien de Greenwich ; pour l'heure universelle, c'est une véritable nécessité, reconnue par tout le monde. M. Faye avait du reste demandé l'avis du Bureau, et s'y est conformé. Les Américains eux-mêmes ont adopté l'heure de Greenwich ; que pouvaient faire les délégués de la France?

M. le Colonel Perrier dit que M. Hirsch avait consulté le Bureau international de Berne, et M. Förster [Foerster], celui de Berlin.

M. Loewy a été du même avis que les Hollandais, qui ont trouvé le congrès incompétent pour l'heure et le méridien universels.

M. Cloué pense que le méridien de Greenwich n'était pas indispensable.

M. le Colonel Perrier dit que la carte de France publiée [mots barrés] par le Ministère des Travaux Publics n'est qu'une copie et une réduction de la carte au 1/80000 du Dépôt de la Guerre.

Il est regrettable que plusieurs Ministères publient des cartes spéciales, sans envoyer personne sur le terrain. On dépense ainsi beaucoup d'argent en pure perte ; d'autre part, les Ingénieurs hydrographes font des levés des côtes de France ; le Dépôt de la Guerre les ignore.

M. Cloué dit que les Ingénieurs hydrographes doivent faire ces levés qui leur sont indispensables.

M. Loewy demande à M. Perrier de faire des propositions pour faire cesser [barré : cet état de ch] ce regrettable état de choses. M. Perrier dit qu'à l'étranger, il y a des commissions géodésiques, pour statuer sur toutes les cartes du pays. Si l'on voulait faire de même en France, il faudrait évidemment s'adresser au Bureau des Longitudes ; mais alors, on rencontrerait une difficulté ; il manquerait au Bureau des représentants du Nivellement, du Corps des Ponts et Chaussées, etc.

M. Faye rappelle qu'il y avait un projet législatif constituant une commission spéciale, pour le but indiqué ci-dessus, et dans laquelle le Bureau aurait été représenté. MM. Janssen et Perrier font remarquer que le Bureau doit jouer dans cette question un rôle prépondérant, et qu'on devrait au besoin lui adjoindre des Membres, au lieu d'adjoindre des Membres du Bureau à une commission spéciale.

M. Perrier ajoute du reste que le projet en question n'a aucune chance d'aboutir, parce qu'il entraînerait de trop grandes dépenses.

On parle de la distribution sur la sphère céleste des pôles des orbites des comètes, et de la constitution de l'anneau des petites planètes, à propos d'articles des Astron. Nachr.

M. Janssen parle des comptes de la Mission dont il a été chargé récemment ; il remet au Bureau une somme de mille quinze francs, sur laquelle on devra renvoyer 150^f à M. Tacchini, et autant à M. Palisa.

M. Janssen demande au Bureau de remercier la Compagnie Transatlantique, qui a bien voulu faire pour les passages, dans le voyage de retour, les mêmes remises que dans le voyage d'aller ; cette proposition est acceptée, et M. Janssen est chargé d'écrire au nom du Bureau, à la Compagnie Transatlantique.

M. Loewy présente au Bureau la Connaissance des temps pour 1885 ; le volume actuel présente deux innovations importantes. On y donne, en premier lieu, les positions de la Lune pour 24 méridiens équidistants.

En second lieu, on y trouve les positions de six étoiles circumpolaires de la 5.6^ème grandeur, pour le pôle sud ; ces étoiles seront très utiles, car on [barré : n'] avait très peu de circumpolaires dans l'hémisphère austral ; il y a encore pour cet hémisphère bien peu de fondamentales ; la prochaine Connaissance des temps en augmentera le nombre.

M. Loewy parle ensuite de l'Annuaire ; il avait été convenu que l'Annuaire paraîtrait cette année un mois plus tôt que les années précédentes ; mais, pendant que M. Loewy était à Rome, M. Bouchet est tombé malade, et les bons à tirer n'ont pas pu être remis en temps utile.

M. Janssen demande à ce sujet, si l'on ne pourrait pas imprimer un an ou deux d'avance la partie invariable de l'Annuaire ; on gagnerait ainsi du temps.

M. Loewy dit qu'il y a des difficultés pratiques, car on a [barré : a] chaque année des changements à opérer, même dans cette partie de l'Annuaire.

M. Faye appuie l'opinion de M. Janssen.

M. Loewy parle ensuite de M. Coniel, calculateur méritant, qui est menacé de perdre la vue ; il demande au Bureau de lui accorder la moitié de son traitement éventuel, soit 100^f par mois, pendant trois mois ; cette proposition est acceptée.

M. Yvon Villarceau, à propos du discours prononcé par M. Janssen, sur la tombe de notre regretté confrère, M. Breguet, fait remarquer que c'est M. Bréguet qui [barré : lui]a demandé <lui-même> de construire le régulateur isochrône.

Cela fait l'éloge de M. Breguet, qui avait confiance dans les déductions de la théorie, que tous les artistes n'acceptent pas avec le même empressement.

M. Faye a reçu de M. Perrotin, Directeur de l'observatoire de Nice, une seconde série de mesures d'étoiles doubles ; il propose qu'une commission soit nommée pour examiner ce travail, et faire un rapport ; MM. Yvon Villarceau, Loewy, Tisserand composeraient cette commission. Cette proposition est adoptée. M. Villarceau auquel le travail est remis, fait remarquer qu'il n'y a que des nombres, sans indications permettant de juger la valeur de ces nombres. M. Tisserand est chargé d'écrire à M. Perrotin, pour lui demander les renseignements qui permettront d'apprécier son travail.

M. l'Amiral Mouchez dit qu'il a reçu une lettre de M. Bœuf [Beuf] indiquant que le polygone des longitudes [barré : déterminé dans l'Amérique du Sud] partant d'Europe et faisant le tour de l'Amérique du sud déterminées par MM. de Bernardières [barré : et] Fleuriais, et Bœuf, se fermera à une demi-seconde près, ce qui est un résultat très satisfaisant.

M. Mouchez ajoute qu'il a besoin à Montsouris d'un théodolite magnétique ; il n'y en a qu'un, et il est entre les mains de M. de Bernardières ; il en faut un autre. M. Mouchez propose d'en faire construire un second, qui coûtera de 1000^f à 1200^f, et il propose de prélever cette somme sur les 3000^f alloués à l'observatoire de Montsouris. Cette proposition est acceptée.

M. Mouchez a fait faire à l'observatoire de Paris, des expériences comparatives sur le nadir, avec le bain de mercure ordinaire, et le bain amalgamé ; les résultats sont identiques, et le dernier bain permet d'observer le nadir à un instant quelconque, sans se préoccuper du passage des voitures, ce qui n'arrive pas avec le bain ordinaire.

M. Cloué [barré : se propose de] parle au Bureau [barré : dans la prochaine séance], d'une question de comptabilité, à propos des avances qu'on avait coutume de faire aux calculateurs.

La séance est levée à 5^h¼.

Le secrétaire,

F. Tisserand