Bureau des Longitudes - 29 mai 1889

Bureau des Longitudes – Séance du 29 Mai 1889.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus n° 20

Bullet. adm. 855

Bullet. météorol. 142-148

Nature 1021

Astr. Nachr. 2898-2900.

A propos des inconvénients que présenteraient les spiraux en acier au point de vue de leur aimantation possible, M. Bouquet de la Grye dit qu'en réalité l'aimantation ne s'est produite que très rarement. On a cherché à utiliser les spiraux en palladium, surtout parce que leur réglage est plus facile.

On nomme au scrutin une commission de 4 membres pour s'occuper de la question des correspondants. M. Faye, comme président, fait partie de droit de la commission. MM. Bouquet de la Grye, Fizeau, Tisserand et Loewy sont désignés.

La commission se réunira le plus tôt possible, et tâchera d'aboutir avant le Congrès géodésique.

M. Loewy demande au Bureau de proposer M. Coniel aide-calculateur, pour les palmes d'officier d'Académie. M. Tisserand propose de demander la même distinction pour M. Albert Gauthier-Villars.

Ces deux propositions sont adoptées ; on fera les demandes mercredi prochain.

M. Faye dit qu'il se propose de faire une démarche pour obtenir la croix de chevalier de la légion d'honneur à M. Perrotin. Cette proposition reçoit l'assentiment du Bureau.

M. Faye parle d'un travail <récent> de M. Helmert sur les <déviations> [barré : anomalies] de la verticale dans les environs de Berlin ; cela ressemble à ce qui a été fait près de Moscou, et aussi près de Paris. Il y a toutefois cette différence que les environs de Berlin et de Moscou sont plats, tandis qu'il y a de nombreuses collines autour de Paris.

Le travail de M. Helmert indique d'abord des anomalies dans les azimuts obtenus par la polaire ; les observations du soir et du matin ne s'accordent pas ; en général, il y a des variations avec l'angle horaire. Elles sont attribuées à la manière de pointer ; le procédé employé, qui consiste à placer l'étoile au centre d'un petit carré formé par les fils, paraît en effet laisser à désirer.

M. Loewy dit qu'on a fait à ce sujet des expériences sur les petites planètes que l'on pointait entre deux fils ; on a trouvé des erreurs personnelles variables avec la hauteur.

M. Cornu pense qu'une partie des anomalies peut provenir de ce qu'on emploie des oculaires à trop court foyer, avec lesquels l'effet de parallaxe se produit presque inévitablement.

M. Faye continuant l'analyse du Mémoire de M. Helmert dit que les anomalies de la verticale suivent la même loi que s'il existait aux environs de Berlin un centre notable ayant une densité inférieure à la densité superficielle des autres parties. En creusant un puits artésien, à partir des 100 premiers mètres, on a rencontré en effet une couche de sel gemme de 1200 mètres : on n'est pas arrivé au fond de cette couche. M. Faye fait remarquer que la densité du sel gemme, 2.26 est assez forte, et diffère de moins de 1/5 de la densité des autres matériaux qui constituent généralement l'écorce superficielle. Il faudrait admettre que la couche de sel occupe un volume considérable. M. Faye termine en disant que, pour avoir des conclusions nettes, il faut faire aussi des observations de pendule.

M. Faye parle ensuite d'une lettre qu'il a reçue de M. Everet [au crayon de papier : & Eiden] ; il en résulte qu'aux Etats-Unis, on se met à étudier sérieusement ses théories sur les cyclones.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand