Bureau des Longitudes - Séance du 23 octobre 1889

Bureau des Longitudes – Séance du 23 octobre 1889.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 16

Bullet. admin. 876

Bullet. météorol. 288-294

Ciel et Terre – 11-15

Observatory, 153-154

Nature 1042

Astron. Nachr. 2928

Wochenschrift 35-42

Sirius 9-10

Jahresbericht des geodätischen Instituts, 1888-89

Société des sciences de Mexico, Mai

Weiss et Schram – Astron. Arbeiten.

Le Ministre de la Marine écrit qu'il n'a pas de fonds disponibles pour la mission demandée pour M. Mizon.

Une lettre de M. Ducros, capitaine d'artillerie, [barré : demandant des] membre d'une commission de l'Exposition, demande des renseignements sur le régulateur de M. Villarceau. M. Tisserand lui répondra que la description de l'instrument se trouve dans les Comptes-rendus, et dans les Annales de l'observatoire.

On parle de l'occultation récente de Jupiter par la Lune. M. Faye rappelle que quand Jupiter était entré en partie sur le disque [barré : de] obscur de la Lune, il y avait un filet lumineux sur ce disque, à la base de la portion de Jupiter restée visible. A l'émersion par le bord éclairé, quand la planète était presque entièrement sortie, son disque présentait un trait sombre, perpendiculaire au bord, et parallèle au bord voisin de la Lune.

M. Fizeau dit que le filet lumineux est un effet de diffraction ; quant au trait sombre, il ferait soupçonner dans la Lune une trace d'atmosphère. Presque tous les corps, le mercure, l'iode, le soufre par exemple dégageant des vapeurs, même à la température ordinaire. Le Soleil donne pendant 14 jours sur la même partie de la Lune ; des corps foncés peuvent, dans ces conditions, s'échauffer notablement, jusqu'à 60° ou 80° par exemple. Beaucoup de nos corps simples, [barré : même] et aussi sans doute les laves de nos volcans, donneraient dans ces conditions des vapeurs très ténues ; cela peut suffire à expliquer le trait obscur observé.

M. Faye pense que cette explication ingénieuse devrait engager les astronomes à étudier de nouveau les occultations afin de voir si elles n'indiqueraient pas des traces d'atmosphère lunaire.

M. Bouquet de la Grye pense qu'il serait utile d'indiquer les altitudes en regard des positions des observatoires publiées par la Connaissance des temps.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il a vu M. Charmes au sujet de la mesure projetée au Pérou ; M. Charmes pense qu'il fait s'occuper activement de la question ; il fera tous ses efforts pour la faire aboutir, et il pense que le Bureau devrait d'abord en saisir l'Académie.

M. Fizeau pense qu'il faudrait en parler au Comité secret de lundi prochain.

M. Faye approuve et lira à l'Académie le rapport rédigé par M. Bouquet de la Grye.

M. Bouquet de la Grye offre au Bureau une Notice sur l'Exposition du service hydrographique.

M. Mouchez lit sa Notice sur le congrès de la Carte photographique du Ciel ; elle est approuvée et sera insérée dans l'Annuaire.

On parle du projet de créer à Breteuil un Bureau international pour la mesure des épreuves photographiques.

M. Fizeau trouve que c'est une heureuse idée de le mettre à Breteuil, car on pourrait profiter de l'organisation du Bureau international des Poids et Mesures qui n'aura bientôt que peu de chose à faire.

M. Bouquet de la Grye estime qu'en faisant mesurer deux fois des plaques contenant un million d'étoiles, on ne dépenserait pas plus de 100 000^f.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand